Doctorante à l’Institut de psychologie, Nadine Hosny a obtenu une bourse de mobilité Mobi.Doc et a entamé un séjour de six mois au Caire à l’Université Américaine depuis le 1er septembre dernier. Elle nous fait part de son parcours et de ses projets de carrière.
Décrivez-nous le parcours qui vous a conduit à devenir doctorante.
Mon intérêt pour le sujet de mon doctorat a commencé lorsque j’étais étudiante de bachelor. J’ai étudié la psychologie et l’anthropologie et j’ai toujours été intéressée par les liens entre la culture et la santé mentale/les troubles mentaux. Ensuite, pendant mon mémoire de maîtrise à l’université de Manchester, mon intérêt s’est accru. J’ai travaillé sur la culture et les liens d’attachement des enfants ghanéens. Lorsque je suis retournée en Égypte pour suivre ma formation clinique, j’ai commencé à observer, dans la salle de thérapie, des variations culturelles dans les symptômes par rapport à ce que l’on m’avait enseigné dans le cadre de mon éducation occidentale. À ce stade, j’ai acquis la certitude qu’il fallait que je poursuive mes études et que je comprenne mieux ces liens.
De quoi traite votre thèse en deux phrases ?
Mon projet de thèse porte sur l’état de stress post-traumatique complexe (ESPT) en Égypte, et plus particulièrement sur les aspects culturels qui influencent l’expression des graves difficultés psychologiques rencontrées par les personnes exposées à des formes extrêmes ou répétées de traumatismes. Notre but est de collecter ces informations culturelles afin d’adapter et de piloter une intervention psychothérapeutique pour cette population.
Pourquoi réaliser votre thèse à la Faculté des SSP de l’UNIL ?
Je suis venue en SSP à l’UNIL principalement parce que je voulais étudier sous la supervision du Prof. Eva Heim, qui possède une grande expertise dans les domaines de la psychologie clinique culturelle et de la psychotraumatologie.
En outre, l’UNIL a une longue tradition de recherche interculturelle, et j’ai trouvé que ce serait un environnement enrichissant et stimulant pour mon projet et mon processus d’apprentissage.
Dans le cadre de votre carrière, que représente pour vous l’obtention d’une bourse Mobi.Doc?
Le financement Mobi.Doc. me permet de compléter la phase pilote de mon projet de doctorat. Mon séjour en Égypte pour l’étude pilote m’exposera à une variété de défis et me permettra d’affiner des compétences de terrain essentielles dans la mise en œuvre d’interventions. Mener à bien mon projet et partager mes résultats me permettra également d’introduire des réseaux de recherche et des connexions locales et internationales, ce qui m’aidera à faire avancer ma carrière.
Quels conseils donneriez-vous à un·e étudiant·e qui souhaiterait entamer une thèse ?
Je leur dirais qu’une thèse de doctorat est un engagement à long terme. Même si vous choisissez un sujet qui vous intéresse beaucoup, votre niveau de motivation et d’énergie ne sera pas le même tout au long des différentes phases de votre travail de thèse. Essayez d’être aussi constant que possible dans votre travail. Votre travail de thèse sera un marathon, pas une course de vitesse. Gardez le rythme, respirez, maintenez votre énergie.
Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
Après avoir terminé mon doctorat à l’UNIL, je souhaite trouver un poste de post-doc. A long terme, mon objectif de carrière est d’être à la fois chercheure et psychothérapeute, c’est-à-dire de m’engager dans des applications pratiques de la recherche scientifique, en construisant des ponts entre la recherche communautaire, la pratique clinique et le développement de l’accès aux soins dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, tels que mon pays d’origine, l’Égypte.