Politique de gestion de données en SSP

Au cours de la dernière décennie, avec l’avènement du numérique, la démultiplication de données de recherche et les nouvelles exigences en matière de science ouverte (Open Science) et ouverture des données de recherche (Open Research Data – ORD), la gestion de ces données est devenue un défi majeur adressé à la communauté scientifique. Les changements paradigmatiques, portés par les principes FAIR adoptés aujourd’hui par les bailleurs de fonds, les éditeurs scientifiques et les institutions universitaires, proposent de voir les données comme un patrimoine institutionnel et un bien commun. Leur gestion – à court, moyen et long terme – soulève de nombreux enjeux d’ordre éthiques, déontologiques, juridiques, techniques, économiques ou encore sociétaux. Si les recommandations théoriques, qui invitent les chercheur·e·s à apporter une réflexion nouvelle sur les données produites, commencent à intégrer progressivement les consciences, qu’en est-il de la mise en pratique ? Quels acteur·trice·s institutionnel·le·s viennent en aide aux chercheur·e·s et quelles  infrastructures sont disponibles au sein de l’Université de Lausanne (UNIL) ? Comment sont prises en compte les spécificités des différentes cultures disciplinaires ?

Face aux enjeux de l’Open Research Data (ORD) et s’alignant sur les exigences nationales et internationales, l’UNIL a adopté en 2017 une Stratégie Open Science et son plan d’actions. En matière d’ORD, des services centraux tels que le Service des ressources informationnelles et archives (UNIRIS) et la Division calcul et soutien à la recherche (DCSR) travaillent en collaboration avec les Facultés dans le cadre des cinq axes stratégiques de cette stratégie. L’UNIL propose ainsi un certain nombre de ressources pour la gestion des données de recherche.

Au niveau réglementaire, la Direction a adopté en 2019 la Directive 4.5 afin d’accompagner la recherche menée en son sein sur le traitement et la gestion des données de recherche. Celle-ci définit un cadre général sur la planification, le traitement, le stockage, le partage, l’archivage et la conservation des données et s’applique à toute personne utilisant les ressources institutionnelles et celles de la DCSR (ci-après).

Plan de gestion des données : outil DMPonline

En termes de ressources disponibles, depuis janvier 2021, le secteur données de recherche du Service UNIRIS met à disposition des chercheur·e·s de l’UNIL l’outil en ligne DMPonline UNIL. Cet outil permet de réaliser son plan de gestion des données ou Data Management Plan (DMP) à fournir lors d’une demande d’espace de stockage ou dans le cadre d’une demande auprès du Fonds national suisse (FNS).[1] DMPonline UNIL présente les avantages de pouvoir choisir l’un des différents modèles (templates) proposés – UNIL, FNS ou autre bailleur de fonds européen – (co-)éditer (entre les différents membres de l’équipe) son DMP, le compléter au fur et à mesure de l’avancement du projet de recherche, bénéficier de recommandations UNIL en marge du plan ou encore demander une assistance-conseil. En coordination avec la Data Steward de notre faculté, Ellina Mourtazina, le service UNIRIS propose également l’accompagnement dans la rédaction et la relecture des DMP.

Espace sécurisé pour le stockage des données de recherche

En étroite collaboration avec UNIRIS, la DCSR, «  boite à outils des chercheur·e·s », fournit des ressources et infrastructures de calcul et de stockage de données de recherche. Concrètement, par le biais d’un serveur de stockage en réseau (NAS), les chercheur·e·s disposent d’un espace de stockage sécurisé pour leurs données. Les données sensibles et personnelles, telles que définies par la Loi cantonale sur la protection des données personnelles (Art. 4 LPrD), peuvent également y être entreposées en toute sécurité. Alors que le piratage informatique et le vol des données deviennent une menace réelle, l’avantage central de ce serveur institutionnel est la sécurité apportée aux données. Par exemple, peu de chercheur·e·s sont conscient·e·s des risques et interdictions liés à l’utilisation de plateformes telles que Dropbox, Google Drive ou iCloud, pour stocker et transmettre leurs données sensibles. La plupart des solutions disponibles au niveau international sont détenues par des entreprises privées (généralement basées aux USA), dont le fonctionnement prévoit l’extraction et l’utilisation des données à des fins commerciales. L’utilisation de ce type d’outil pour stocker des données personnelles et/ou sensibles présente donc un risque important de violation de la vie privée des participant·.e·s à la recherche, tout comme un risque pour les chercheur·e·s responsables du traitement de ce type de données.

En complémentarité de ces services centraux, les chercheur·e·s SSP ont le grand avantage de bénéficier des ressources co-développées avec le Centre de compétences suisse en sciences sociales (FORS). L’UNIL est partenaire du projet national SWISSUbase (qui a remplacé FORSbase), dépôt de données de recherche qui offre la possibilité aux chercheur∙e.s de documenter – suivant des schémas de métadonnées disciplinaires (p. ex. sciences sociales) ou un schéma général (standard) – leur(s) projet(s) de recherche et les données associées (tant quantitatives que qualitatives) pour diffusion (différents droits d’accès sont possibles) et préservation à long terme. Ce dépôt de données institutionnelles est une base numérique, libre d’accès, gratuite pour les chercheur·e·s de l’UNIL, sans but lucratif et conforme aux exigences des bailleurs de fonds (UNIL et FNS). En matière de soutien, les chercheur·e·s SSP peuvent être aidé·e·s par FORS pour les projets en sciences sociales ou, pour toutes les autres disciplines de la Faculté, par UNIRIS et la Data Steward Ellina Mourtazina.

Accompagnement dans la collecte de données

Afin d’accompagner les chercheur·e·s et étudiant·e·s en sciences sociales dans la collecte de données, FORS a également élaboré une série de guides pratiques sur les méthodes d’enquête et la gestion des données. De la planification à l’archivage final et au partage des données, ces guides fournissent des connaissances pratiques pour toutes les étapes du cycle de vie des données. Particulièrement important dans les sciences sociales, certains guides se focalisent sur les considérations éthiques et légales de consentement éclairé, d’anonymisation, de protection des données, etc. Le guide N7 sur l’élaboration d’un DMP selon le modèle FNS peut vous aider à distinguer le type de données de votre projet, si ces dernières ont un caractère personnel et/ou sensible, à élaborer les métadonnées, ou à se positionner face aux enjeux sécuritaires, éthiques et légaux.

Plus concrètement à qui s’adresser en cas de questions ?

La personne de contact au sein de votre Faculté SSP est Ellina Mourtazina, Consultante recherche et Data Stewardellina.mourtazina@unil.ch. Point de contact « Données de recherche » de la Faculté, elle vous aiguillera vers le(s) service(s) adéquat(s). Pour les questions en lien avec les considérations éthiques, veuillez prendre contact avec Nathanaëlle Minard, Adjointe à la recherche, Décanat SSP – nathanaelle.minard@unil.ch.


[1] Voir les Directives pour les chercheuses et chercheurs du FNS.