Que signifie faire de la recherche en 2022 ? La Journée de la recherche est depuis huit ans l’occasion de faire connaître les travaux menés au sein de la Faculté et d’échanger sur des thèmes émergents en lien avec la politique de la recherche, tels que les infrastructures de soutien à la recherche, l’essor du numérique dans les sciences humaines et sociales, l’internationalisation des carrières académiques, et la responsabilité des chercheur·se·s face aux enjeux éthiques et climatiques croissants.
Le 7 avril dernier, il s’agissait de réfléchir à la pratique au quotidien des chercheuses et des chercheurs. Au-delà des bouleversements intervenus ces deux dernières années, les manières de faire de la recherche connaissent de profondes mutations depuis une dizaine d’années. Face aux exigences croissantes des bailleurs et des attentes citoyennes, la recherche scientifique est en effet de plus en plus formalisée et encadrée. On attend des chercheur·se·s qu’ils soient à la fois gestionnaires de données et de ressources humaines, juristes, éthicien·ne·s, comptables, ou encore des expert·e·s numériques.
La première session de l’après-midi, en séance plénière, a été l’occasion de réfléchir à ces changements en se focalisant sur les relais existants ou manquants pour soutenir les chercheur·se·s face à ces défis. Pour ce faire, Estelle Doudet, Vice-rectrice « Recherche » de l’Université, a présenté les trois grands objectifs de la recherche développés dans le cadre du plan d’intentions 2021-2026 de l’Université de Lausanne.
- Soutenir la communauté de chercheur·e·s dans leurs pratiques. Une première grande mesure de soutien de la Direction a été de doter l’Université d’un Service de la recherche en vue de favoriser les interactions entre les chercheur·e·s et les personnes susceptibles de les appuyer pour répondre aux enjeux techniques, financiers, éthiques, juridiques, ou toute autre question en lien avec le montage et le suivi de projets.
- Faire ensemble une recherche de qualité. Il s’agit ici de pouvoir concilier une recherche à la fois exigeante dans ses objectifs (en termes de responsabilité éthique et sociale, de rigueur scientifique, d’inclusivité et de transparence) inventive par ses méthodes et innovante dans ses résultats. Une difficulté majeure que les chercheur·e·s rencontrent à cet égard est le manque de temps réel consacré à la recherche. Pour y répondre, la Direction a entamé une stratégie pour repenser le temps de la recherche. Il s’agit de réfléchir globalement sur ce qu’on entend par temporalités de la recherche et proposer des mesures concrètes selon les publics cibles, par exemple, sur la périodicité des congés scientifiques, le soutien dévolu à la relève, ou les cahiers des charges du PAT.
- Renforcer le rayonnement local et international. C’est principalement à travers la création, dès septembre 2022, de la « Maison du Savoir vivant » que cet objectif sera implémenté. Dans ce lieu, d’abord virtuel puis physique, les chercheur·e·s pourront, à l’aide d’un fond spécial d’appel à projets, explorer de nouveaux objets, des méthodologies et thématiques peu financées par les bailleurs de fonds traditionnels. Pour promouvoir une recherche sur et par la société, cet espace sera avant tout un point de contact avec les acteur·trice·s de la société civile.
Julian Randall, Chef du nouveau Service de la recherche (SR) de l’Université de Lausanne, a par la suite présenté la mise en œuvre plus concrète de cette stratégie pour les années à venir et les mesures de soutien à la recherche offertes au sein de l’Université.
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses structures d’aide à la recherche ont vu le jour ou se sont renforcées au sein de l’Université de Lausanne. DCSR, Graduate Campus, UNIRIS, UNISIS, pour ne citer que quelqu’une, sont tout autant de structures qui, dans leurs propres domaines de compétences, œuvrent pour répondre aux besoins des chercheur·se·s.
Le Service de la recherche a été créé en septembre 2021 dans le but de fédérer ces nombreux·se·s acteur·rice·s dans le réseau de soutien à la recherche . Pensé comme un point central d’entrée pour toutes les facultés, le Service de la recherche a aussi pour objectif de collaborer plus étroitement avec les relais facultaires, tels que les adjoint·e·s, vice-doyen·ne·s et consultant·e·s recherche.
La deuxième partie du programme a donné à voir le redéploiement des pratiques de recherche dont témoignent les travaux menés actuellement au sein de la Faculté. S’inspirant pour une part des objectifs du plan de développement issu de l’auto-évaluation de la Faculté, les discussions ont été organisées autour de quatre thèmes: la crise pandémique, les enjeux éthiques, la pratique de la recherche, et la valorisation de la recherche. Un groupe de travail appuyé par le Dicastère recherche avait proposé en amont de la journée un canevas de questions autour de ces quatre thèmes pour aider les chercheur·se·s à préparer leur présentation tout en les laissant choisir les éléments qu’ils/elles estimaient les plus pertinents.
Pour échanger autour de ce type de questions, au lieu d’une présentation traditionnelle au format poster, la session a pris la forme d’un « Festival de la science ». Les chercheur·se·s pouvaient ainsi déambuler entre quatre salles où étaient diffusées, via des supports visuels animés, onze présentations qui regroupaient chacune différents chercheur·se·s d’une ou plusieurs unités de recherche. Se réunir ainsi autour de préoccupations et pratiques communes de la recherche a été une riche occasion de croiser les regards entre différentes affiliations institutionnelles, axes disciplinaires ou thématiques et âges académiques. Un apéritif convivial a clôturé cette édition 2022 de la Journée de la recherche – un grand avantage du retour en présentiel !