Quentin Tonnerre

Dans les tribunes du prestige. La diplomatie suisse face aux enjeux du sport international (1919-1981)

Quentin Tonnerre est titulaire d’un bachelor en sciences du sport et de l’éducation physique (mineure en sciences sociales) et d’un master en sciences sociales et sport de l’Université de Lausanne. Entre 2015 et 2021, il a été assistant diplômé à l’ISSUL et, durant l’année académique 2017/2018, il a effectué un séjour de mobilité à la Humboldt Universität de Berlin et à la Deutsche Sporthochschule de Cologne dans le cadre d’une bourse FNS (Doc.Mobility). Ses travaux se situent entre l’histoire diplomatique et l’histoire du sport, portant principalement sur le rapport de la Suisse et des Suisses au sport international. Il a également publié, avec le Dr. Jérôme Berthoud, un ouvrage de vulgarisation sur l’histoire du Hockey Club Ajoie. Il a soutenu sa thèse, réalisée sous la direction du Prof. Patrick Clastres (ISSUL) et de la Prof. Janick Marina Schaufelbuehl (IEP), le 11 octobre 2021.

Cette thèse d’histoire explore l’utilisation du sport par la diplomatie helvétique, peu connue par le grand public et encore guère éclairée par la littérature scientifique. Elle montre la construction d’une diplomatie sportive de la discrétion qui célèbre publiquement l’autonomie du sport mais dans laquelle l’interventionnisme étatique est omniprésent.

Tout au long du XXe siècle, les diplomates suisses et les hauts fonctionnaires du Département politique fédéral (Département fédéral des affaires étrangères à partir de 1979) sont eux-mêmes percutés par les événements sportifs internationaux.

La genèse d’une neutralité sportive suisse dans l’Entre-deux-guerres mène au développement, à partir de la Deuxième Guerre mondiale, d’une rhétorique sportive qui rappelle sous bien des aspects la « rhétorique humanitaire » et qui se renforce dans les premières décennies de la Guerre froide. Ces conditions permettent l’intégration du sport au soft power suisse dans les années 1960 et 1970.

Bâti à partir de différents cadres théoriques faisant appel aux notions de diplomatie sportive, diplomatie culturelle et diplomatie publique, ce travail mobilise principalement les fonds diplomatiques suisses, les archives du Centre d’études olympiques de Lausanne et des archives privées.