Dagna Rams

Scrap worlds in Ghana: assembling migrant livelihoods, metal markets and transnational interventions

Après avoir obtenu un bachelor en anthropologie sociale à l’Université de Cambridge et un master à l’IHEID, Dagna Rams a rejoint l’UNIL en 2015. Elle a travaillé sous la direction du Professeur Mark Goodale. Sa thèse découle de son engagement politique et social auprès des communautés informelles d’Accra, la capitale du Ghana. Dans le cadre de sa thèse, elle s’est concentrée sur l’économie urbaine de la ferraille qui soutient de nombreux migrants de la savane qui a vu un effondrement prolongé de l’agriculture de subsistance. L’UNIL lui a permis de développer une capacité unique à poursuivre un engagement dans la durée, qui s’est traduite par une riche ethnographie. Elle est fascinée par les questions de gestion des ressources, d’inégalités mondiales, d’économie circulaire et de durabilité. Elle a notamment pu partager son travail à l’Université de New York et au Max Planck Institute grâce à une bourse Doc.Mobility pendent laquelle elle a terminé l’écriture de sa thèse.

Cette thèse explore la nouvelle frontière des ressources qui est l’extraction de métaux à partir de déchets. Elle suit le monde de la ferraille en se basant sur un travail ethnographique dans les décharges à ferraille ainsi qu’un engagement de cinq ans (2015-2020) dans la vie politique de quartiers des ferrailleurs, et d’observations dans une entreprise asiatique qui achète des métaux des ferrailleurs informels au Ghana. Ce monde est fait d’un ensemble dynamique de relations entre différents acteurs, où la ferraille est un connecteur.

Comment et dans quelle mesure les négociants informels se retrouvent-ils connectés aux circuits mondiaux des métaux recyclés ? Quels sont les formes de travail et de capital qui émergent entre les parcs à ferraille périphériques et les marchés internationaux de métaux ? Comment l’économie de la ferraille est-elle appropriée pour servir les besoins communautaires et individuels des ferrailleurs ?

Cette thèse examine l’économie de la ferraille comme un système extractif émergent qui entre en concurrence avec les marchés primaires des métaux, tout en créant de nouveaux moyens de subsistance urbains, des risques financiers et des dangers corporels et environnementaux. Née de la destruction matérielle, la ferraille récupère la valeur de l’effondrement industriel, du délabrement des infrastructures et des rejets quotidiens.

En effet, la ferraille a rendu cette destruction matérielle rentable et l’a intégrée à l’économie mondiale, tandis que les différentes ferrailles font partie de flux mondiaux multi-directionnels. Les parcs à ferrailles du Ghana sont organisés autour des conjonctions de la ferraille, de la communauté ethnique et du flux mondial. Ces conjonctions solidifient et réfractent les inégalités mondiales et locales.