Navigating through a postfeminist social media culture : Young females’ experiences of health and wellbeing, MeStories

MeStories analyse le rôle de la culture des réseaux sociaux chez des jeunes femmes dans leur transition à l’âge adulte. Pour ce faire, ce projet de recherche se focalise sur le sens donné par ces femmes à leurs pratiques quotidiennes d’usage des réseaux sociaux et de santé, leurs récits de vie personnels (identités narratives), ainsi que les contenus de santé des ‘influenceur·euses.’ Cette étude prendra en compte l’ancrage des pratiques et des récits des jeunes femmes sur des logiques plus larges telles que le postféminisme, qui dictent des idéaux et des attentes sur l’identité, le corps, la santé et le bien-être des femmes.

Le projet est coordonné par Maria del Rio Carral (MER1, Institut de psychologie/PHASE), et l’équipe de recherche sera composée d’un·e doctorant·e, un·e chercheur·euse et des étudiant·e·s-assistant·e·s, ainsi que soutenue par des partenaires scientifiques en Suisse et à l’étranger, spécialisé·e·s sur des questions d’adolescence, digitalisation, santé en contexte et/ou méthodes qualitatives (Prof. Grégoire Zimmermann, IP, UNIL; Prof. Antonia Lyons, University of Wellington; Prof. Heidi Gautschi, HEP Lausanne; Prof. Carlo Fabian, FHNW).

Objectifs visés par le projet au début de la recherche et résultats obtenus à la fin du projet

A la fin de l’adolescence, les jeunes s’engagent dans la construction des récits sur leur identité, le monde et leurs projets de vie. Ces identités narratives sont ancrées dans des contextes socioculturels spécifiques. Dans les sociétés occidentales contemporaines, les réseaux sociaux sont devenus partie intégrante de la vie quotidienne, en particulier chez les jeunes femmes. L’objectif général du projet est d’étudier à la fois comment des jeunes femmes âgées entre 18 et 20 ans en Suisse utilisent les réseaux sociaux et comment ces usages participent à la mise en sens de leur identité, leur corps et leur santé. Les objectifs spécifiques de l’étude sont : 1) analyser les pratiques quotidiennes d’usage des réseaux sociaux et de santé ; 2) explorer les identités narratives ou récits de vie en lien avec les réseaux sociaux, le corps et la santé, et 3) examiner l’ancrage de ces récits dans des discours socioculturels plus larges, via l’étude des contenus promus par des influenceurs et influenceuses. En effet, les réseaux sociaux semblent jouer un rôle important dans le renforcement d’une tendance sociétale plus large – le postféminisme – qui est productrice d’attentes et d’idéaux envers les femmes sur leur identité, leur corps, leur santé et leur bien-être.

Nos résultats apporteront un éclairage sur l’expérience vécue des jeunes femmes en Suisse par rapport à leur santé et leur bien-être en lien avec l’utilisation des réseaux sociaux dans la vie quotidienne. Ils montreront comment des discours socioculturels, tels que des logiques postféministes, promus par des influenceurs et influenceuses, affectent les identités narratives de ces jeunes femmes. Aussi, nos résultats mettront en évidence des stratégies développées par ces jeunes femmes afin de résister à cette nouvelle culture médiatique postféministe ou la transformer.

Contexte scientifique et sociétal du projet de recherche

Ce projet contribuera à l’analyse d’une nouvelle culture médiatique qui oriente les pratiques de santé de jeunes femmes, ainsi que leur identité narrative, via des logiques postféministes qui sont promues par les réseaux sociaux actuellement. En même temps, ce projet aidera à comprendre comment ces jeunes femmes contribuent à transformer cette culture par leurs récits et pratiques quotidiennes et d’usage des réseaux sociaux. De ce fait, notre étude définira des bénéfices et des risques liés à la culture des réseaux sociaux chez cette population. Au niveau sociétal, ce projet permettra de développer un soutien envers des jeunes femmes en Suisse, afin de les aider à mieux naviguer dans leur transition à l’âge adulte au sein d’une ère digitale complexe dont les réseaux sociaux font partie intégrante.

María del Río Carral, MER1, Institut de psychologie