Stijn Van Petegem

Après un premier financement FNS, Stijn Van Petegem a décroché une bourse très prestigieuse de la part de l’European Research Council, une reconnaissance considérable de la qualité des activités scientifiques menées à l’Institut de psychologie de l’Unil comme premier assistant. Il occupe depuis peu un poste de chercheur qualifié FNRS à l’Université libre de Bruxelles. Toutes nos félicitations à ce jeune chercheur aussi humble que brillant.

Stijn Van Petegem

Que représente l’obtention d’un prestigieux Starting Grant de l’European Research Council pour votre parcours ?

C’est évidemment une énorme reconnaissance, car c’est bien compliqué d’obtenir une telle bourse. Mais je suis d’autant plus ravi de pouvoir réaliser ce projet précis, car les thématiques abordées me passionnent vraiment. Une exigence pour l’ERC est que le projet doive véritablement « sortir de la norme » – alors je me suis laissé emporter, ne considérant aucune idée comme trop « folle ».

Quel est le projet de recherche que vous développerez dans ce cadre ?

L’objectif est de mieux comprendre pourquoi certains parents ont tendance à devenir surprotecteurs. Il existe déjà de la recherche à ce sujet, mais les facteurs contextuels sont souvent négligés. Ceci est dommage, parce que, dans la société d’aujourd’hui, il existe de nombreuses attentes et injonctions sur comment éduquer son enfant qui peuvent potentiellement susciter des tendances surprotectrices chez certains parents. Dans ce projet, je me laisse inspirer par d’autres disciplines, telles que la sociologie, l’économie, les études de genre, ou encore l’histoire, pour pouvoir mieux répondre à ces questions.

Et pour votre avenir professionnel ?

Je venais d’obtenir un poste stable à l’Université Libre de Bruxelles, financé par le FNRS, alors je suis libéré de la précarité qui règne dans le monde académique : ceci est un grand soulagement. En même temps, cela donne une grande liberté de pouvoir réaliser de la recherche sur des thématiques que je trouve importante dans la société actuelle.

En ces temps troublés, quel conseil donneriez-vous aux parents pour éviter de surprotéger leurs enfants ?

Premièrement, nous avons écrit une petite contribution au sujet de la pandémie pour le blog VIRAL, pendant le printemps.

Deuxièmement, je suis un peu réticent à directement donner toute une série de conseils aux parents qui sont déjà souvent bombardés avec une multitude de messages sur la « bonne » manière d’éduquer les enfants ! Bien sûr, certaines pratiques sont préférables à d’autres, mais une « formule magique » qui se résumerait en quelques phrases, cela n’existe pas.

Si je devais tout de même dire quelque chose… ce serait peut-être de garder à l’esprit qu’un enfant est plus résilient qu’on imagine, et qu’il sait généralement rebondir dans les situations difficiles ou compliquées. Cultiver cette résilience et laisser l’enfant acquérir de l’expérience aidera à l’équiper au mieux pour faire face aux enjeux inhérents à la vie dans la société contemporaine.

En tant que premier assistant, vous avez aussi décroché un projet FNS. Quel a été l’apport de ce projet pour obtenir ce nouveau fonds de recherche ?

La thématique était également la surprotection parentale, ainsi il a constitué une base importante pour le développement de ce projet. De plus, les cinq ans comme premier assistant m’ont permis de laisser « mijoter » et mûrir mes idées.

Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés dans le milieu de la recherche ?

La compétition à chaque étape : l’entonnoir qui devient de plus en plus étroit.

Quelles sont les ressources qui vous ont aidé à relever ces défis ?

Je ne me suis pas laissé séduire par la méfiance, la compétitivité ou l’hostilité, mais je me suis plutôt entouré de personnes constructives et positives : cela donne de l’inspiration et de l’envie pour continuer dans la recherche, malgré les difficultés.

Votre parcours académique est inspirant pour les jeunes chercheur·e·s. Quels conseils pourriez-vous leur donner ?

Je trouve personnellement important de toujours garder l’esprit ouvert, de préserver sa curiosité, et d’être conscient de ses propres idées préconçues. On peut toujours apprendre quelque chose des autres disciplines ou des autres approches théoriques ou méthodologiques. Des idées divergentes peuvent parfois mettre parfois mal à l’aise – mais au final, d’une manière ou d’une autre, nous nous intéressons toutes et tous au même objet : l’être humain.