My Yellow France : Evénements, sociabilités militantes et socialisation politique

Ce projet FNS (2020-2024), mené par le Prof. Olivier Fillieule (SSP, IEP) avec Davide Morselli (SSP, LIVES), vise à explorer les conséquences biographiques de l’engagement dans le mouvement des gilets jaunes, dans le Var et en région parisienne. Cette étude est réalisée par une équipe interdisciplinaire qui inclut Dr. Maïté Beramendi (Post-Doc, psychologie sociale) ainsi que Zakaria Bendali (doctorant).

Manifestation des gilets jaunes à Toulon,
samedi 5 janvier (© Dominique Leriche)

Le projet vise une analyse localisée du mouvement des gilets jaunes, qui, depuis deux ans, a eu pour effet de mobiliser, de politiser et donc de transformer le rapport au politique de citoyen·ne·s jusqu’alors abstentionnistes, désintéressé·e·s du politique. Il s’inscrit donc dans la lignée des travaux sur les conséquences individuelles des événements politiques et de l’activisme, ainsi que dans les réflexions sur le rapport des classes populaires au politique.

Le protocole d’enquête sur chaque terrain étudié consiste à associer (1) observation participante (depuis le tout début du mouvement), (2) conduite d’entretiens biographiques assortis de calendriers de vie avec un échantillon significatif des participant·e·s au mouvement, (3) suivi panélisé d’un sous-groupe et (4) réalisation d’entretiens répétés, afin de mesurer une éventuelle acquisition de dispositions nouvelles et d’un rapport au politique et à la politique transformé. Enfin, nous étudions les groupes Facebook des gilets jaunes à partir d’un archivage des posts et commentaires, en vue de dresser un fichier des membres (date d’entrée et d’éventuelle sortie des groupes et niveau d’activité), ainsi que de retrouver des personnes qui seraient sorties du mouvement au moment de l’enquête ou qui auraient, apporté un soutien au mouvement, mais sans y participer.

Cette variété de matériaux et de méthodes garantit un traitement ouvert de la question des incidences biographiques de l’engagement et se veut une invitation au développement des recherches sur la socialisation militante comme processus continu, dont l’analyse suppose de prendre en compte le temps long individuel et la pluralité des « mondes vécus » des agents sociaux.

Olivier Fillieule, professeur de sociologie politique à l’Institut d’études politiques (IEP) de l’UNIL.

Davide Morselli, MER à l’ISS et membre du Centre LIVES.

Maite Beramendi, docteure en psychologie sociale de l’Université de Buenos Aires et chercheuse senior au sein du projet.

Zakaria Bendali, titulaire d’un master de recherche en science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Doctorant FNS au sein du projet.