Hanifi Mina

L’histoire en héritage : l’agir violent à l’adolescence et la transmission générationnelle

Suite à une licence en psychologie clinique à Téhéran, Mina Hanifi a réalisé son master en psychopathologie et anthropologie clinique à l’Université de Lausanne. Elle a ensuite commencé une thèse de doctorat à l’Université de Lausanne, sous la direction du Prof. Pascal Roman (IP), qu’elle a soutenue le 26 octobre 2020. En parallèle à sa thèse de doctorat, elle a commencé une formation postgrade en psychothérapie psychanalytique. Mina Hanifi a tout d’abord travaillé au service psychologique pour enfant et adolescents du canton de Berne avant d’être engagée comme assistante diplômée à l’Université de Lausanne. Elle a maintenu une pratique en tant que psychologue-psychothérapeute en cabinet privé, en parallèle à sa recherche.

Cette recherche investigue les enjeux de l’agir violent à l’adolescence en le considérant dans une perspective inter et transubjective. De nombreuses recherches ont mis en évidence la place des traumatismes précoces chez les adolescents auteurs de l’agir violent. Le présent travail s’intéresse spécifiquement aux aléas de la transmission générationnelle et aux enjeux d’un télescopage des traumatismes aliénant les éprouvées traumatiques des différentes générations.

Pour ce faire, dix adolescents en situation de migration ont été rencontrés avec la médiation d’un entretien semi-structuré, ainsi que trois outils projectifs (Rorschach, TAT et génogramme libre). Les répercussions de la transmission générationnelle sur le processus de subjectivation ont été mises en lumière par l’étude de la qualité de la construction des trois instances idéales, le Moi idéal, l’Idéal du Moi et le Surmoi, et de l’articulation entre ces instances.

Cette recherche met en évidence que l’agir violent à l’adolescence témoigne d’une transmission générationnelle en souffrance, ainsi que des configurations spécifiques des liens de filiation et d’affiliation. Ce travail met en lumière la manière dont la rencontre entre le traumatisme pubertaire et les états traumatiques antérieurement vécus met en péril les processus de subjectivation.

La mobilisation de la « figure du répondant » et le sens que l’environnement donne à l’agir violent, ouvre potentiellement sur un travail psychique qui mobiliserait, dans l’après-coup, un travail de l’historicisation.