Prenant désormais en compte un large nombre de critères lors de l’évaluation des requêtes, le FNS vient d’adapter tous les règlements concernant l’encouragement des carrières. Cela entraîne aussi l’assouplissement de certaines conditions d’éligibilité en matière de mobilité.
Mettant en œuvre la déclaration DORA (San Francisco Declaration on Research Assessment) qui recommande une approche d’évaluation plus large et approfondie des prestations scientifiques, le FNS adopte depuis le mois d’août de cette année de multiples critères – à la fois quantitatifs et qualitatifs – lors de l’examen des requêtes de bourses. On ne peut que saluer cette démarche qui vise à considérer les résultats de recherche dans leur globalité, à mieux prendre en compte la diversité des parcours professionnels et à proposer une évaluation les dossiers de candidature plus équitable.
Des critères multiples
Considérant les facteurs d’impact des articles comme peu pertinents, le FNS ne fait plus appel à ce critère d’évaluation mais considère davantage l’ensemble des activités scientifiques: les publications peer-reviewed et le nombre de citations d’un article, mais aussi d’autres éléments comme les partenariats et réseaux de recherche, les prix, la communication avec le public, la participation et l’organisation de conférences. Des indications précises à ce sujet sont en effet demandées aux requérant-e-s dans les annexes “CV et travaux scientifiques d’importance majeure” et la “liste des résultats de recherche”.
L’âge académique net
Autre modification importante, le FNS évalue les dossiers en considérant l’âge académique net (et non plus brut) des candidat·e·s. En d’autres termes, on prend en compte la période durant laquelle les requérant·e·s ont effectivement pu se consacrer à la recherche, après déduction des interruptions de carrière et des activités de nature non scientifique. Cela permet une comparaison plus équitable des candidatures. En revanche, c’est toujours l’âge académique brut qui est considéré lors de l’examen de l’éligibilité des requérant·e·s. Des déductions et une demande d’extension de la période d’éligibilité sont toutefois possibles dans le cadre de congés maternité, de devoirs d’assistance, de compléments de formation, etc. (voir, en particulier, l’art. 1.11, al. 4 du règlement d’exécution du FNS). En cas de maternité par exemple, le FNS déduit 18 mois par naissance et, c’est nouveau, cela vaut également pour les naissances avant l’obtention du doctorat. Afin de déterminer l’âge académique net des candidat·e·s, un annexe à cet effet est à remplir sur la plateforme mySNF.
Une conception large de la “mobilité”
La notion de “mobilité” a également été revue par le FNS et ne se limite plus à des déplacements physiques des requérant·e·s dans d’autres pays. Elle englobe désormais de multiples formes de mobilité comme les collaborations internationales, les expériences dans le secteur privé, le transfert de connaissances scientifiques, le changement de discipline de recherche. Les requérant·e·s ont ainsi la possibilité d’indiquer les différents types de mobilité pratiqués dans un annexe ad hoc. Même si pour les instruments Ambizione, Eccellenza et PRIMA, un changement de haute école reste un élément important, ce critère ne relève plus d’une condition formelle pour postuler et ce type de mobilité peut avoir lieu au cours de la durée de subside.
L’approche plus large adoptée par le FNS se traduit aussi par un assouplissement de certaines conditions d’éligibilité. Les modifications réglementaires suivantes méritent d’être notées:
– Doc.ch: les candidat·e·s de nationalité étrangère et ayant un diplôme de MA étranger sont désormais éligibles s’ils/elles sont immatriculé·e·s en thèse en Suisse à la date de soumission de la requête. En outre, la fenêtre d’éligibilité est de 3 ans, et non de 2 ans, après l’obtention du MA.
– Ambizione: un changement d’institution de recherche entre la thèse et le postdoc n’est plus exigé.
– Eccellenza: une expérience de recherche de 24 mois (dont 12 mois à l’étranger) dans une institution différente de celle de la thèse, n’est plus exigée.
Une approche d’évaluation plus inclusive et des critères d’éligibilité plus souples constituent finalement une base plus équitable pour soutenir les capacités d’innovation et de recherche de jeunes scientifiques aux parcours les plus variés.
Dr Astrid Ruffa, chargée de missions-recherche, Dicastère Recherche SSP
Lien utile : FNS/ Encouragement de carrières: la performance globale des scientifiques compte