Nicolas Claire

Sport, citoyenneté et genre en Afrique de l’Ouest : Histoire sociale et politique comparée de la jeunesse au Ghana et en Côte d’Ivoire au XXe siècle.

Claire Nicolas est historienne de l’Afrique. Ses intérêts de recherche portent principalement sur le sport en contexte colonial et postcolonial en Afrique de l’Ouest, et notamment sur les questions liées au genre et aux stratifications sociales. Elle soutient sa thèse le 19 décembre 2019, réalisée en cotutelle entre l’université de Lausanne et Sciences Po Paris, sous la direction du Prof. Nicolas Bancel (ISSUL/UNIL) et de Richard Banégas. Elle a obtenu une bourse Early.Postdoc.Mobility pour se rendre en 2020 à l’Université de Columbia pour un nouveau projet de recherche : « Quand les athlètes ghanéens rêvent d’Amérique ».  

Ce travail explore une facette inédite de la formation citoyenne postcoloniale en Afrique de l’Ouest au XXe siècle. Ainsi, cette thèse propose de comparer la constitution et le déploiement de trois dispositifs d’activités physiques et sportives au Ghana et en Côte d’Ivoire. Il s’agit de comprendre la manière dont les sports, les mouvements de jeunesse et l’éducation physique ont participé à construire l’histoire sociale et politique des jeunesses ghanéennes et ivoiriennes. Cette étude montre comment dans les deux pays, les activités physiques et sportives ont été employées par les États coloniaux et postcoloniaux pour promouvoir la formation d’un jeune citoyen idéal : sportif, masculin, urbain, scolarisé et loyal à l’État. D’une part, cette recherche vise à mettre en évidence l’ambivalence qui se joue dans la pratique sportive, entre émancipation et subordination. D’autre part, il s’agit d’éclairer la manière dont les dispositifs d’activités physiques et sportives ont contribué à la définition et l’encadrement d’identités sexuées. Cette thèse s’appuie sur des archives récoltées au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en France, en Grande-Bretagne, en Suisse et aux États-Unis et sur des entretiens biographiques réalisés auprès d’une quarantaine d’anciens sportifs ghanéens et ivoiriens.