Diego Garzia

Portrait de Diego Garzia, Professeur assistant Eccellenza à l’Institut d’études politiques.

Comment vous présenteriez-vous ?

Je suis né à Rome il y a 38 ans, et j’ai maintenant passé près de la moitié de ma vie à étudier les élections, les partis politiques et les comportements électoraux dans une perspective comparée.

 

Quelles sont les étapes significatives de votre parcours de chercheur ?

 J’ai étudié à l’Université Sapienza de Rome (Bachelor et Master), à l’Université de Leiden (MA), à l’Université d’Oxford et de Sienne (PhD). Après ma thèse de doctorat, j’ai obtenu une bourse de recherche Jean Monnet à l’Institut Universitaire Européen (EUI) de Florence, et une bourse FNS Ambizione à l’Université de Lucerne.

 

Vous avez récemment obtenu une bourse Eccellenza. En quoi consiste votre sujet de recherche?

Mon projet de recherche actuel s’intitule “The Rise of Negative Voting”. Avec mon équipe, nous étudions les styles de campagne électoral et de communication politique toujours plus conflictuels, ainsi que l’essor des identités politiques négatives dans un contexte de désalignement partisan et de personnalisation politique. Nous examinons si ces tendances ont une influence distinctive de logique négative dans le choix électoral.

 

Pourquoi faire cette recherche à la Faculté des SSP de l’UNIL ?

Ce projet s’inscrit parfaitement dans les activités scientifiques de l’IEP, et en particulier avec certains axes de recherche du Groupe de Recherche sur les Élections et la Citoyenneté Politique (GREC) sur les élections, les comportements électoraux et la formation des opinions. De plus, tout l’effort de collecte des données nécessaire à ce projet sera conduit au sein de FORS, le Centre de Compétence Suisse en Sciences Sociales, lui aussi à l’UNIL. La possibilité d’intégrer une telle communauté de chercheurs ainsi qu’un pôle de traitement de données de renommée internationale font de l’Université de Lausanne la meilleure institution possible pour accueillir mon projet de recherche.

 

Quelles difficultés éprouvez-vous dans le travail de recherche ?

L’érosion des clivages socio-politiques et des identifications partisanes, l’émergence de nouveaux enjeux politiques globalisés, la transformation de l’environnement médiatique, les réseaux sociaux, la croissance des inégalités socio-économiques, la méfiance politique, l’apparition de nouveaux partis antisystèmes dans tous les pays occidentaux…sont autant de phénomènes qui rendent les motivations des électeurs de plus en plus complexes à comprendre. Pour être honnête, le métier de politologue n’a jamais été aussi difficile !

 

Quels sont les talents cachés qui vous aident à surmonter ces difficultés ?

J’ai bien peur qu’il n’y ait aucun talent caché… Je suis convaincu que dans un monde aussi interconnecté, les réponses aux grandes questions sociales nécessitent de prendre une perspective résolument comparatiste. Dans le même temps, nous devons rester attentifs à l’hybridation épistémologique du « politique » avec les autres sciences sociales. Pour comprendre les élections dans ces temps de désintermédiation, les théories et les méthodes de la psychologie politique et des sciences de la communication sont devenues indispensables aux politologues.

 

Comment envisagez-vous la suite ?

Je suis autant motivé par la production de connaissance que par la transmission des connaissances. Je pense que c’est l’essence même de ce métier, et je suis convaincu que cette bourse Eccellenza de l’Université de Lausanne me donnera les meilleures chances de l’exercer sur le long terme.