Structures de pouvoir locales et connexions transnationales. Nouvelles perspectives sur les élites en Suisse, 1890-2020

Ce projet Sinergia, financé par le FNS depuis le 1er septembre 2019 pour quatre ans, est co-dirigé par André Mach (UniL, SSP, IEP), Stéphanie Ginalski (UniL, SSP, IEP), Eric Davoine (UniFr, Chaire Ressources humaines et organisation) et Matthieu Leimgruber (UZH, Geschichte der Neuzeit und Schweizer Geschichte).

L’équipe de recherche se compose d’un chercheur post-doctorant/coordinateur (Michael Strebel, UniL), d’un post-doctorant (Pedro Araujo, UniFr), de trois doctorant·e·s (Cécile Amstad, UZH, Baptiste Antoniazza, UniL et Émilie Widmer, UniL), de deux informaticiens-développeurs à temps partiel (Steven Piguet et Jean Ceppi, UniL), ainsi que de plusieurs assistant·e·s-étudiant·e·s.

Les recherches récentes sur les élites ont fait surgir deux constats à priori contradictoires. En effet, elles soulignent, d’une part, l’importance des structures locales de gouvernance et, d’autre part, l’internationalisation croissante des élites, en particulier économiques, dans un contexte de mondialisation. La Suisse, en raison de la décentralisation de son système politique et économique, combiné à l’internationalisation précoce de ses entreprises, constitue un cas particulièrement intéressant pour aborder ces tensions entre ancrage local et connexions transnationales. Dans cette perspective, ce projet a pour ambition d’analyser les transformations des structures de pouvoir locales ainsi que les implications multi-niveaux (local, national et transnational) des élites des trois principales régions urbaines suisses (Zurich, Genève et Bâle) depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. Ces axes de recherche sont développés dans quatre sous-projets, qui analysent pour chaque ville les élites de différents champs du pouvoir : 1) les chambres de commerce ; 2) les grandes entreprises des principaux secteurs économiques ; 3) les sociétés d’art et institutions culturelles ; 4) les universités. Les élites politiques sont également abordées de manière transversale pour les trois villes.

En s’appuyant sur la base de données de l’Observatoire des élites suisses (OBELIS), rattaché à l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de notre faculté, ce projet vise d’une part à élargir cette base de données et, d’autre part, à mettre en lumière une nouvelle dimension des activités des élites, qui se déploient du niveau local jusqu’au transnational. Un tel cadrage permettra ainsi de dépasser les approches qui prennent en compte l’État-nation comme seule unité d’analyse et de mettre en lumière, dans une perspective interdisciplinaire et de longue durée (1890-2020), les transformations des élites qui occupent des positions de premier plan dans des institutions locales, mais qui développent également des activités au-delà de cet ancrage local et régional.

Pour plus d’informations : https://wp.unil.ch/sinergia-elites/

André Mach, Stéphanie Ginalski et Michael Strebel