El Chazli Youssef

Devenir révolutionnaire à Alexandrie. Contribution à une sociologie historique du surgissement révolutionnaire en Égypte

Youssef El Chazli a été assistant diplômé à l’Institut d’études politiques (IEP) entre janvier 2011 et décembre 2016. De septembre 2014 à août 2015, il a séjourné en tant que chercheur invité à l’Université de Columbia à New York, grâce à une bourse Doc.Mobility du Fonds National Suisse. Depuis octobre 2018, il est chercheur postdoctorant au Centre d’histoire sociale du 20ème siècle (CNRS) à Paris et affilié au Centre Marc Bloch à Berlin. Sa recherche doctorale, portant sur la révolution égyptienne de 2011, a été menée en cotutelle aux universités de Lausanne et de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il l’a soutenue en septembre 2018 sous la direction de la Prof. Mounia Bennani-Chraïbi (IEP) et d’Isabelle Sommier.

Cette thèse contribue à une sociologie historique du surgissement révolutionnaire en Égypte, à travers une approche localisée et à l’échelle individuelle. Le surgissement révolutionnaire renvoie à une séquence d’interactions dont l’issue, contingente, peut donner lieu à un basculement général de l’ordre politique. Afin de rendre compte des mécanismes concrets dont sont faites ces séquences, cette recherche se fonde sur l’étude des engagements de révolutionnaires et de novices dans la deuxième ville d’Égypte, Alexandrie, lors de la « révolution du 25 janvier 2011 ». Ces engagements sont analysés à l’aune des transformations politiques, économiques et culturelles que l’Égypte a connues depuis les années 1980 et, plus précisément, le renouveau protestataire qui marque la décennie 2000.

Faisant usage d’une multitude de sources et de données (entretiens, observations, traces numériques, revues de presse, corpus de photographies et de vidéos), cette thèse permet de renouveler notre compréhension des phénomènes révolutionnaires et de la manière dont ils émergent. Plus précisément, on y voit comment, à rebours des analyses globalisantes et réifiantes des processus révolutionnaires, on ne peut comprendre la dynamique d’émergence d’une crise sans en revenir aux paramètres situationnels et, surtout, aux dynamiques locales de chaque cas. Par ailleurs, en focalisant l’attention sur la ville d’Alexandrie, cette thèse contribue à ouvrir un chantier de recherche sur cette grande métropole méditerranéenne qui reste sous-étudiée.