La recherche sur la relation entre parents très âgés et leurs enfants âgés soutenue par le National Institute of Health (USA)

En complément à une étude en cours en Suisse intitulée « Vieillir ensemble » financée par le PRN LIVES, la Professeure Daniela Jopp a reçu un financement pour une nouvelle étude de la USA National Institute of Aging (faisant partie de la USA National Institute of Health) grâce au prix R21 à visée exploratoire et de développement. Cette étude prolongera les recherches antérieurement menées par la Professeure Jopp, en particulier la Fordham Centenarian Study et la seconde Heidelberg Centenarian Study, qui ont été les premières à porter sur la relation entre les parents très âgés et leur enfant d’âge avancé.

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Alors que l’augmentation de l’espérance de vie et les développements démographiques qui y sont associés font l’objet de nombreuses discussions au niveau des implications individuelles et sociétales, l’étude des conséquences de ces changements au niveau de la famille a été largement négligée à ce jour. En effet, un nouveau phénomène, omis par les chercheurs, est que, pour la première fois dans l’histoire, deux générations atteignent ensemble des âges avancé et très avancé. Ainsi, beaucoup de baby-boomers vieillissants sont susceptibles de s’impliquer dans les soins de leur(s) parent(s) très âgé(s).

La nouvelle étude, qui a débuté récemment, est supervisée par la Professeure Boerner à l’Université du Massachussetts, et prend place dans la région du Grand Boston. Au total, 120 dyades composées de parents très âgés et de leur enfant d’âge avancé seront interrogées. L’étude repose sur une méthodologie mixte impliquant un codage qualitatif (par exemple, le codage thématique des réponses ouvertes des participants) et quantitatif (par exemple, des questionnaires standardisés).

Les objectifs de l’étude comprennent l’identification de patterns d’échanges de soutien réciproque observés dans les dyades très âgées. Dans la lignée de l’étude actuellement menée en Suisse, l’étude américaine se focalisera sur la documentation des différents types de soutien (par exemple, instrumental, émotionnel) que l’enfant procure à son parent très âgé, et explorera quels types de soutien le parent très âgé fournit encore à son enfant. Après avoir identifié ces patterns de soutien, l’étude examinera quels facteurs humains (par exemple, santé, personnalité) et contextuels (par exemple, type de résidence) sont associés à ces patterns. Un objectif est également de mettre en évidence les effets des échanges de soutien sur les défis et les gratifications vécus par les deux membres de la dyade. Par exemple, les personnes très âgées peuvent se sentir coupables si elles ne sont plus en mesure de soutenir leur enfant. Quant aux enfants, ils peuvent se sentir moins accablés par les charges quotidiennes si leurs parents les soutiennent encore émotionnellement ou socialement. Finalement, l’étude investiguera les effets des échanges de soutien sur le bien-être des deux membres de la dyade, ainsi que sur leurs résultats liés aux soins. Cette étude offrira de nombreuses informations pour le développement de modèles de soins et d’intervention, dont nous avons besoin de toute urgence en vue de relever les défis liés au vieillissement.

 

Professeure Daniela Jopp, Institut de Psychologie