Capacités spatiales dans les syndromes de Down et de Williams

Ce projet, financé par le FNS et mené à l’Institut de Psychologie par la Dr. Pamela Banta Lavenex et le Prof. Pierre Lavenex, étudie la manière dont le développement atypique du cerveau peut affecter les processus d’apprentissage et de mémoire chez les individus atteints de troubles neuro-développementaux.

© Fotolia - Julien Eichinger
© Fotolia – Julien Eichinger

Des systèmes de mémoire parallèles dans le cerveau

Il existe plusieurs systèmes de mémoire parallèles dans le cerveau. Un de ces systèmes dépend du bon fonctionnement d’une structure clé appelée l’hippocampe. L’hippocampe contribue à lier les composants individuels de la mémoire d’un évènement ou d’une expérience, comme par exemple ce qui s’est passé, cela s’est passé et quand cela s’est passé (en relation avec des évènements précédents ou suivants). L’hippocampe joue également un rôle fondamental dans notre capacité à naviguer dans notre environnement, via l’utilisation de cartes cognitives. Les cartes cognitives sont des représentations qui incorporent les relations entre objets et emplacements constituant l’environnement qui nous entoure. L’hippocampe est ainsi essentiel pour créer, conserver et rappeler les mémoires des épisodes qui constituent notre vie de tous les jours.

Est-ce qu’un développement atypique du cerveau entraîne des processus de mémoire atypiques?

Pour les individus atteints de troubles développementaux génétiques, comme les syndromes de Down et de Williams, des données neuroanatomiques et d’imagerie cérébrale suggèrent que l’hippocampe est anormal. Toutefois, si et comment des différences de structure ou de fonction au niveau de l’hippocampe se traduisent au niveau de processus de mémoire spécifiques n’est pas encore bien compris. Notre programme de recherche récemment soutenu par le fonds national suisse a pour but de caractériser les processus de mémoire dépendant de l’hippocampe chez les individus atteints du syndrome de Down ou du syndrome de Williams.

Perspective et impact du projet

Cette recherche, menée en collaboration avec le groupe du Prof. Stefano Vicari, Bambino Gesù Children’s Hospital, Rome, Italie, et Mesdames Mathilde Bostelmann et Emilie Fragnière (doctorantes, UNIL), a des implications importantes au niveau de la recherche fondamentale pour approfondir nos connaissances des relations entre cerveau et comportement.

Elle a également un potentiel important pour élaborer des hypothèses claires concernant le développement de stratégies d’apprentissage compensatoires qui pourraient permettre de diminuer l’impact de ces troubles génétiques dans la vie de tous les jours des personnes atteintes de ces syndromes.

Pamela Banta Lavenex, première assistante (IP)