Un nouvel Institut dans la Faculté: l’Institut d’études politiques, historiques et internationales — IEPHI

Dès le mois de janvier 2015, l’Institut d’histoire économique et sociale (IHES) fusionne avec l’Institut d’études politiques et internationales (IEPI) pour donner naissance à une nouvelle unité d’enseignement et de recherche. Son – futur – directeur, Bernard Voutat, relève les enjeux qui entourent cette réorganisation de la Faculté.

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Depuis plusieurs années, la Faculté a entrepris de clarifier son organisation à partir de ses quatre domaines d’études, psychologie, sciences sociales, science politique et sciences du sport et de l’éducation physique. C’est ainsi, dans un premier temps, que fut créé l’Institut des sciences sociales (ISS) qui rassemble désormais les sociologues et les anthropologues de la Faculté, après le récent transfert de la psychologie sociale à l’Institut de psychologie et celui des membres de l’Observatoire « Science, politique, société », qui se sont répartis entre l’ISS et l’IEPI.

La place de l’histoire, discipline évidemment transversale, est longtemps restée incertaine dans cet organigramme. Les historien-ne-s de l’Institut d’histoire économique et sociale (IHES) pouvaient légitimement prétendre occuper une position à l’interface des différents instituts, tout en maintenant des relations étroites avec leurs collègues de la Section d’histoire de la Faculté des lettres. Et cela d’autant plus que leur présence dans la Faculté est aussi ancienne que nécessaire aux enseignements et recherches de longue date, conçus comme interdisciplinaires. De fait, le profil des historien-ne-s de la Faculté, orienté sur l’histoire économique et sociale contemporaine, correspond à la volonté de la Faculté de saisir les objets d’études dans leur historicité. C’est probablement ce qui en fait la richesse comparativement à d’autres institutions universitaires, dont les missions dans les domaines de l’enseignement et de la recherche sont voisines des nôtres.

Symétriquement, l’IEPI (comme son nom le suggère) ne définit pas son profil scientifique par référence à une discipline, la science politique, contrairement aux autres universités suisses où le label disciplinaire est la règle : Département de science politique à Genève, Institut für Politikwissenschaft à Zurich ou à Berne. Comme institut d’études politiques, en dépit du fait que ses membres interviennent principalement dans les formations en science politique et participent aux institutions académiques relevant de la discipline (ECPR, AISP, AFSP, ASSP, etc.), le choix a été fait d’afficher une perspective interdisciplinaire conduisant à penser le politique comme objet problématique des sciences sociales dans leur ensemble, une perspective donc tournée vers l’histoire, la sociologie, l’anthropologie ou encore le droit, l’économie ou la théorie politique, qui, pour interdisciplinaire qu’elle soit, enrichit la discipline d’appartenance, la science politique.

C’est dire que la fusion entre les deux instituts, qui suit immédiatement l’intégration des économistes du Centre Walras Pareto (CWP) autrefois rattachés à la Faculté de droit, excède largement l’organisation interne de la Faculté. En réalité, passées les réticences bien légitimes, pour partie imputables au fait que les appartenances institutionnelles ne sont jamais dénuées d’enjeux, cette fusion procède bien plus d’une convergence entre les collègues des deux instituts pour considérer la proximité de leurs objets d’études, reconnaître la complémentarité aussi bien que l’autonomie de leurs démarches et conférer à leurs travaux une dimension à la fois historique et internationale. L’IEPHI constituera donc dès le 1er janvier 2015 une unité d’enseignement et de recherche qui, au delà de sa taille (pas loin d’une centaine de collaborateurs/trices, toutes catégories confondues, dont une vingtaine de professeurs, une quinzaine de MER ou MA, ainsi que de nombreux chercheurs/euses, assistant-e-s, doctorant-e-s FNS ou autres financements externes, chargé-e-s de cours, professeur-e-s invité-e-s, etc.), occupera une position assurément originale dans le paysage académique suisse et international.

On notera enfin que cette fusion produit d’ores et déjà ses effets. La réforme des plans d’études en science politique prévoit un renforcement significatif des enseignements relevant de l’histoire internationale contemporaine, en particulier dans des domaines de prédilection de la science politique comme l’histoire des relations internationales et de la mondialisation, l’étude des élites ou encore celle des mobilisations politiques. En outre, le Centre de recherche interdisciplinaire sur l’international (CRII), actuellement constitué de collègues appartenant aux deux instituts, s’élargira à de nouvelles perspectives, mais sous une appellation nouvelle, encore en discussion. Cette nouvelle unité prendra ainsi place aux côtés des quatre autres groupes de recherche existant aujourd’hui, le Centre de recherche sur l’action politique de l’Université de Lausanne (CRAPUL), le Centre Walras Pareto d’études interdisciplinaires de la pensée économique et politique (CWP), le Laboratoire d’analyse de la gouvernance et de l’action publique en Europe (LAGAPE) et l’Observatoire de la vie politique régionale (OVPR).

Bernard Voutat, Directeur de l’IEPI… (et du futur IEPHI !)