Financé par le FNS, ce projet est dirigé par le Prof. Frédéric Varone (Département de science politique et relations internationales de l’UniGe) et André Mach (MER, IEPI, UNIL). L’équipe de recherche se compose de deux doctorant-e-s : Charlotte Jourdain, rattachée à l’UniGe et Steven Eichenberger, rattaché à l’IEPI, UNIL. Le projet a démarré en janvier 2014 et durera trois ans.
Pour influencer une politique publique, un groupe d’intérêt peut choisir parmi différentes stratégies. Il peut notamment faire du lobbying auprès de l’administration publique, du gouvernement et/ou du parlement, porter un cas devant les tribunaux, lancer une initiative populaire ou un référendum facultatif, ou encore organiser des manifestations ou attirer l’attention des médias. Ce projet étudie dans quelle(s) arène(s) institutionnelle(s), avec quelle fréquence et intensité ainsi qu’avec quels éventuels partenaires de coalition, différents groupes d’intérêt cherchent à influencer une politique publique particulière.
Trois variables principales apparaissent comme centrales dans la définition de la stratégie des groupes d’intérêt : les caractéristiques de ces groupes (par ex. le type de groupe, ses objectifs, ses membres et ses ressources), les enjeux de la politique publique concernée (par ex. la médiatisation, la conflictualité et l’étape du cycle de la politique) et, finalement, le contexte institutionnel (par ex. la régulation formelle des activités de lobbying, l’ouverture du processus décisionnel et de la phase réglementaire aux groupes d’intérêt, ainsi que les outils de démocratie directe à disposition).
Empiriquement, le projet compare les stratégies suivies par les groupes d’intérêt actifs dans une dizaine de secteurs, dont la recherche sur les cellules souches, les droits des immigrés, les infrastructures ferroviaires, la promotion des énergies renouvelables. Des études de cas similaires sont prises en considération aussi bien en Suisse qu’en Californie, puis systématiquement comparées. Pour chaque cas retenu, la méthodologie prévoit une analyse documentaire permettant de reconstruire le processus décisionnel et la mobilisation des groupes d’intérêts, des entretiens avec une sélection de ceux-ci ainsi qu’un éventuel questionnaire en ligne.
Le traitement qualitatif et quantitatif de ces données doit permettre de tester différentes hypothèses sur le choix des stratégies advocatives des groupes d’intérêt en fonction des trois principales variables évoquées plus haut.
D’un point de vue général, le projet vise ainsi à mieux comprendre le rôle et les stratégies des groupes d’intérêt dans la vie politique, notamment en ce qui concerne le recours à la démocratie directe, particulièrement étendu aussi bien en Suisse qu’en Californie.
André Mach, MER (IEPI)