Conformity, upstream reciprocity and social diversity:
Secondary mechanisms for the evolution of cooperation
Ingénieur en électronique et assistant diplômé à l’Institut de Mathématiques Appliquées entre 2006 et 2011, Jorge Peña a soutenu sa thèse de doctorat à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne en mars 2012. Cette thèse a été menée sous la direction du prof. Henri Volken de l’Université de Lausanne. Jorge Peña est actuellement chercheur post-doc à la Faculté d’économie de l’Université de Bâle.
La coopération est ubiquitaire dans la nature : les gènes coopèrent dans les génomes, les organites dans les cellules eucaryotes, les cellules dans les organismes multicellulaires, et les organismes dans les sociétés. Chez les humains, la division du travail et le commerce sont des éléments centraux de la plupart des sociétés connues, où la vie sociale est régie par des systèmes moraux établissant des droits et des devoirs, souvent renforcés par la punition. Au cours des dernières décennies, plusieurs mécanismes primaires, tels que la sélection de parentèle et les réciprocités directes et indirectes, ont été avancés pour expliquer l’évolution de la coopération d’un point de vue naturaliste.
Dans ce travail, nous nous centrons sur l’étude de trois mécanismes secondaires qui, bien qu’insuffisants pour permettre l’évolution de la coopération, sont capables de la promouvoir davantage s’ils sont liés aux mécanismes primaires appropriés : la conformité (tendance à imiter des comportements en commun), la réciprocité en amont (tendance à aider quelqu’un après avoir reçu l’aide de quelqu’un d’autre) et la diversité sociale (contextes sociaux hétérogènes). Nous faisons usage de modèles mathématiques et informatiques dans le cadre formel de la théorie des jeux évolutionnaires pour examiner les conditions théoriques dans lesquelles la conformité, la réciprocité en amont et la diversité sociale sont capables d’élever le niveau de coopération des populations en évolution.