Le parcours d’un chercheur
Félix Bühlmann est professeur assistant en pré-titularisation conditionnelle à l’Institut des Sciences Sociales. Il est associé au laboratoire LINES (Centre de Recherche sur les Parcours de Vie et les Inégalités) et mène ses recherches dans le cadre du PRN Lives « Surmonter la vulnérabilité: perspective du parcours de vie ». Davide Morselli, maître-assistant associé au PRN Lives, l’a rencontré.
Quel est le parcours qui vous a amené à devenir chercheur ?
Après ma licence à l’Université de Genève, j’ai trouvé un poste d’assistant de recherche à la Haute Ecole Spécialisée de la Suisse du Nord (FHNW), un peu par hasard et sans trop savoir dans quoi je me lançais. C’est là où j’ai commencé à prendre plaisir à la recherche, les terrains et la rédaction. Par la suite, je suis devenu assistant diplômé au Centre Pavie à l’Université de Lausanne, un contexte stimulant dans lequel j’ai beaucoup appris sur la recherche et le travail interdisciplinaire. J’ai soutenu ma thèse et suis parti à l’Université de Manchester pour une année avec une bourse de Jeune Chercheur du Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique, une expérience fantastique qui m’a amené, à mon retour, à devenir rédacteur pour le rapport social suisse à la fondation FORS et finalement enseignant ici à l’Université de Lausanne.
Votre domaine de recherche en une phrase ?
Je n’ai malheureusement jamais réussi à me spécialiser, ni d’ailleurs à acquérir une forte identité disciplinaire. Je m’intéresse à une variété de sujets, par exemple les parcours de vie, le marché de l’emploi, les élites économiques ou la mobilité sociale. Pourquoi cette variété ? C’est sûrement une certaine incapacité à contrôler ma curiosité, mais aussi la conviction que la polyvalence et l’interdisciplinarité permettent de mieux comprendre les phénomènes sociaux. La sociologie des parcours de vie, par exemple, est une approche transversale qui me permet d’aborder toute une série de thèmes qui sont au cœur des changements sociaux actuels, en particulier la globalisation, la flexibilisation de l’emploi ou la précarisation.
Pourquoi être chercheur à la Faculté des SSP de l’UNIL ?
La Faculté des SSP est à mon avis une institution qui facilite les contacts entre différentes disciplines et approches. Ça me plaît. En plus, elle héberge des institutions comme le Pôle de recherche national LIVES ou la Fondation pour la Recherche en Sciences Sociales (FORS) qui contribuent à créer une atmosphère stimulante pour la recherche.
Qu’attendez-vous de vos recherches ?
Qu’elles soient lues et aient une certaine visibilité au sein de la communauté scientifique, mais aussi, si possible, qu’elles entrent dans le débat politique et public, pas toujours directement ni tout de suite, mais je pense que les sciences sociales doivent davantage essayer de susciter et mener des débats.
Quelles difficultés éprouvez-vous dans le travail de recherche ?
Pour certains chercheurs, la vulnérabilité des trajectoires et le manque de clarté biographique peuvent peser sur le moral. Il faut être parfois tenace et savoir traverser des phases biographiques d’incertitude.
Qui serez-vous dans 10 ans ?
J’espère, et il y a de bonnes chances, que mon poste sera stabilisé dans 10 ans. En raison des choix biographiques que j’ai faits dans le passé, je vais à l’avenir très probablement rester dans la recherche et l’enseignement universitaire.