Contre-narrations et résistance à travers l’art mural
L’atelier consiste en la réalisation d’une peinture murale dans l’espace public en collaboration avec les citoyen·ne·s de la ville de Lausanne (en particulier les résident·e·s du quartier sous-gare) et les participant.e.s de la conférence sur l’Artivisme. Tout en offrant un exercice pratique, l’atelier permet d’apprendre l’histoire de l’art mural comme forme d’expression subversive dans des conditions de précarité. Le partage d’expériences contemporaines ouvre sur l’interaction entre l’art et la politique dans la vie quotidienne et dans l’espace urbain. L’atelier aborde l’art mural comme un événement collaboratif, commençant par la conceptualisation de l’idée jusqu’à la peinture sur le mur.
L’atelier est divisé en trois parties :
- Une introduction par les chercheures sur l’histoire de l’art mural comme moyen d’expression politique et une présentation par l’artiste sur le processus de création de la peinture murale, de l’idée à la conceptualisation jusqu’à sa réalisation sur le mur.
- Il se poursuit collectivement et en collaboration avec le développement d’une idée pour la fresque, en intégrant la dimension de l’histoire, des relations de voisinage, de la transformation urbaine et de la migration en tant que parties constitutives de la vie communautaire sous-gare.
- Dans un troisième temps, les participant·e·s entament le processus de production, de dessin et de peinture de la fresque, sur la base de la méthode d’apprentissage, guidés par l’artiste muraliste.
La taille/l’espace de la fresque, le matériau, la durée de vie de la fresque, etc. vont être adaptés aux possibilités du lieu et au mur à disposition.
Le processus englobe une discussion menée par les participants. Cela donnera aux participant.e.s la possibilité de présenter leurs expériences pratiques, dans le cadre de leurs recherches aussi bien que dans leur quotidienneté.
L’atelier se propose d’être un espace d’échange entre milieux académique, artistique, militant et la société civile, afin de développer une réflexion collective sur les formes visuelles et matérielles des relations de pouvoir en milieu urbain, ainsi que les formes de résistance. Comment on peut-créer un dialogue bottom-up dans lequel des formes artistiques d’expression reflètent la transformation urbaine, les processus de la migration ainsi que la liberté d’expression?
Kristy Sandoval
Kristy Sandoval est une artiste de Pacoima, basée à Los Angeles. En tant qu’artiviste Latinx de première génération, son travail touche à la justice sociale et aux thèmes de l’autonomisation des femmes. Ses coups de pinceau ont été principalement consacrés à la pratique sociale de l’art mural. Cette idée lui est venue en 2008, alors qu’elle développait des programmes d’éducation artistique pour des organisations locales. Grâce au pouvoir de guérison de la créativité, elle a, avec d’autres artistes locaux, changé la réputation du quartier avec le soulèvement de Mural Mile à Pacoima. La reconnaissance de ce succès a conduit Sandoval à s’internationaliser en étant la première femme muraliste du festival Mural Istanbul en 2015.
Peu après, Sandoval a reçu le Phenomenal Woman Award en 2016 par le Department of Gender & Women’s Studies de Cal State University Northridge parmi plusieurs autres prix décernés par la ville de Los Angeles pour sa pratique continue. Elle a présenté son travail et pris la parole dans de nombreuses universités, musées, organisations, événements et dans les médias. Pendant la majeure partie de 2017, Sandoval a travaillé avec Amnesty International dans le cadre de leur campagne Art for Amnesty, créant des œuvres d’art représentant des cas individuels de prisonniers politiques dans le monde entier. Pour en avoir fait l’expérience directe, elle croit au pouvoir de guérison de l’art et continue à peindre des peintures murales, à diriger et à développer des programmes artistiques.
Kristy est une muraliste autodidacte. Le temps qu’elle a passé à l’Academy of Art University de San Francisco l’a exposée à une formation artistique formelle, mais elle n’a pas peur de mélanger et d’explorer de nouveaux supports dans ses créations tout en gardant à l’esprit la durabilité et les espaces verts. Elle a adopté le nom d’artiste kSan et un style distinct et unique avec sa texture dégoulinante semblable à celle du sarape, qui est représentative de sa culture et dont les couleurs changent constamment.
ERC Artivism
Cet atelier s’inscrit dans le cadre des activités plus larges liées au projet « ERC ARTIVISM. Art and Activism. Creativity and Performance as Subversive Forms of Political Expression in Super-Diverse Cities » dirigé par la professeure Monika Salzbrunn, à savoir la conférence finale Artivism and Creative Resistances : Nouvelles méthodes de recherche et nouvelles alliances entre art et activisme (12.-14.4.22). Le projet ERC ARTIVISM (www.erc-artivism.ch) a reçu un financement du Conseil européen de la recherche (ERC) dans le cadre du programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne « Horizon 2020 » (ARTIVISM – convention de subvention n° 681880). Raphaela von Weichs est chercheuse principale. Federica Moretti et Sara Wiederkehr sont doctorantes au sein du projet