Vice-recteur Recherche et Relations internationales, le professeur François Bussy n’hésite pas lorsqu’il est question d’internationalisation : « Il faut lutter, avec toute notre énergie, contre la tendance à la fermeture, et continuer à renforcer le caractère international de l’UNIL. » Entretien.
Quels sont les enjeux actuels auxquels l’UNIL fait face lorsque l’on parle d’internationalisation ?
Il existe une tendance globale à la fermeture. En Suisse, elle s’est exprimée clairement lors de la votation du 9 février 2014 (ndlr : Initiative contre l’immigration de masse), mais également par des menaces récentes. Les universités ont le devoir d’agir, en renforçant continuellement l’ouverture et les liens à l’international.
Comment les universités peuvent-elle encourager cette posture d’ouverture du pays ?
Elles ont une réelle responsabilité dans la promotion des échanges. Sur le plan européen, un travail considérable a été fait autour de l’importance du programme Horizon 2020 et de ses enjeux économiques. Mais Erasmus+ a été évincé de ces discussions. Il est crucial d’encourager ce programme, au cœur de la mobilité et de l’ouverture des universités européennes, même si économiquement, il semble moins attrayant que son homologue en recherche.
Et l’UNIL ?
L’UNIL se veut résolument internationale, dans ses mécanismes de recrutement et d’accueil, mais également en encourageant la mobilité estudiantine, mais aussi celle du corps enseignant, et des collaboratrices et collaborateurs. Les programmes de collaboration internationaux, tel que le Programme indo-suisse de recherche en sciences sociales, sont une chance pour nos chercheurs et professeurs.
Quelle est la marge de manœuvre de la Direction ?
La Direction maintiendra et encouragera un recrutement ouvert à l’international. L’excellence des candidatures et leur adéquation au poste à pourvoir doivent continuer à prévaloir sur la nationalité des candidats.
Cette volonté d’ouverture passe aussi par un soutien fort de la Direction aux initiatives individuelles de collaborations internationales, notamment dans les démarches administratives cantonales et fédérales, dont la complexité croissante peut être source de démotivation.
Quelles priorités fixez-vous au Service des relations internationales (SRI) ?
Le service doit concentrer ses efforts sur le renforcement de partenariats privilégiés. Ces relations sont développées avec l’intime conviction qu’elles vont renforcer mutuellement nos institutions, tant au plan de l’enseignement, de la recherche, que de la gouvernance. Ainsi par exemple, nous prévoyons d’ouvrir à certains de nos étudiants en master des modules enseignés dans l’Université partenaire que nous n’offrons pas à l’UNIL, et inversement. Cette idée est assez différente du concept classique de mobilité, où l’étudiant cherche un programme aussi semblable que possible à celui qu’elle ou il aurait suivi à l’UNIL.
En parallèle, il importe de continuer à fournir des efforts soutenus pour encourager la mobilité de nos étudiants en général, tout comme celle des étudiants étrangers souhaitant venir à l’UNIL. Les écoles d’été sont une vitrine intéressante à cet égard ; elles permettent l’accueil d’étudiants et chercheurs de tous horizons sur notre campus et peuvent susciter leur intérêt à séjourner plus durablement à l’UNIL, dans un programme de formation ou de recherche.
La Direction de l’UNIL souhaite également encourager les échanges au niveau du personnel administratif et technique dans le cadre de nos partenariats privilégiés. Une première expérience va être menée cet automne avec l’Université de Lancaster. L’ouverture est donc de mise pour tous les membres de l’Université ! Nos ressources financières dédiées à la mobilité ne sont pas toujours pleinement exploitées, renforçons-la donc encore !
Que peuvent attendre les membres du corps enseignant de leur Direction ?
Accueil et écoute pour leurs projets, un soutien efficace et motivé dans leurs démarches, et une aide financière dans la mesure du possible.
Le SRI peut soutenir de nombreux projets : l’organisation d’écoles d’été et d’hiver, le déplacement de chercheurs et professeurs, des actions dans le cadre des partenariats privilégiés, ou des initiatives internationales originales.
Il importe de ne pas abandonner un projet par découragement face aux démarches à entreprendre. Contacter le SRI reste la première étape d’un projet de mobilité, pour en connaître les possibilités. Leur site internet devrait d’ailleurs être visité en priorité, avant même ceux des compagnies aériennes !