Erasmus+, grand oublié des négociations avec l’UE

Bien que le Parlement ait entériné en décembre dernier une mise en œuvre « light » de l’initiative contre l’immigration de masse, la Suisse ne réintègrera pas le programme Erasmus+ pour l’instant. Le programme de mobilité reste assuré pour le moment par la solution transitoire « SEMP ». Elle permet aux étudiant·e·s et enseignant·e·s d’accéder à la mobilité, mais reste provisoire et tributaire du gouvernement helvétique et ne permet pas à la Suisse de participer aux autres activités du programme Erasmus+.

Quelles sont les conséquences de la décision du Parlement de décembre 2016 pour la mobilité estudiantine ?

La décision du parlement a permis de rouvrir les négociations avec l’UE et de trouver un accord pour la participation suisse à Horizon 2020. La Suisse reste malgré tout exclue d’ERASMUS+, manifestement pour des raisons financières.

La suite est entre les mains des politiques, mais il est important que les Hautes Ecoles fassent entendre leur voix et souhait de rejoindre pleinement Erasmus+. Dans ce sens, la conférence des recteurs des hautes écoles suisses swissuniversities a publié une prise de position en faveur de la réassociation à Erasmus +.

Quelles limites s’appliquent encore à la Suisse ?

La mobilité estudiantine et du corps enseignant, sauvée par “la solution transitoire”, n’est qu’une partie du programme ERASMUS+. D’autres possibilités de financements existent, pour :

  • des projets de recherche en innovation pédagogique en réseau ;
  • la création de Masters conjoints internationaux ;
  • la collaboration avec des entreprises dans une optique de développement de l’innovation et entreprenariat ;
  • la collaboration avec les pays tiers pour le transfert de connaissances et développement ;
  • des possibilités de dialogue avec les ‘policy makers’ dans le domaine de la formation ;
  • des projets dans le domaine du sport et la lutte pour l’intégrité du sport au sens large (lutte contre les violences, inclusion sociale, lutte contre le dopage, etc.) ;
  • la promotion européenne avec les actions Jean-Monnet.

Certaines de ces options sont totalement fermées aux institutions suisses (collaboration avec les pays tiers notamment ou certains projets en lien avec le sport). Pour le reste, les suisses doivent se plier aux conditions réduites des pays non membres du programme, ce qui leur vaut notamment une interdiction de coordonner un projet, quel qu’il soit.
Le programme évolue en s’adaptant aux réalités du monde académique et social. En restant hors de ce dernier, on s’éloigne rapidement de ces évolutions et notamment d’un mouvement vers un système intégré visant à supprimer le papier, de cours de langues en ligne, ou encore l’ouverture de la mobilité Erasmus au-delà des frontières du continent européen.

Quels sont les objectifs pour l’UNIL ?

Se faire entendre et porter les voix qui soulignent l’importance d’un accès à l’ensemble du programme Erasmus+.

En parallèle, continuer de soutenir au mieux les étudiant·e·s et enseignant·e·s qui souhaitent effectuer un séjour à l’étranger.

En 2017, le programme Erasmus fête ses 30. À cette occasion, l’Agence nationale a rassemblé les statistiques de mobilité européenne durant les trois décennies passées. Les hauts et bas sont évocateurs des aléas de la participation de la Suisse au programme européen et que les bureaux internationaux essaient d’amortir.