Rectrice de l’UNIL
« Je fais partie d’une génération qui, en tout cas aux Etats-Unis, a bénéficié du travail mené par la génération de femmes précédente. La lutte qu’ont menée ces femmes a permis à ma génération de faire par exemple de la recherche en biologie, sans que cela ne soit considéré comme vraiment bizarre. Il nous faut maintenant être vigilantes et s’assurer que la situation des femmes continue de progresser! ».
- Que faites-vous actuellement à l’UNIL?
Je suis rectrice de l’UNIL et quand je peux, je m’occupe de mon groupe de recherche, qui rétrécit mais qui est encore bien vivant…
- En quelques mots, quel est votre parcours ? Et en quoi le fait d’être une femme l’a-t-il influencé?
J’ai étudié la biologie à Genève et j’ai ensuite obtenu un doctorat, aussi en biologie, à l’Université de Heidelberg. Puis je suis partie aux Etats-Unis, où j’ai d’abord travaillé à l’Université de Yale en tant que « post-doctoral fellow » pendant trois ans. J’ai ensuite rejoint le laboratoire de Cold Spring Harbor, dans l’Etat de New York, où j’ai pu diriger mon premier groupe de recherche. J’ai gravi les échelons hiérarchiques de cet institut et suis devenue professeure. En 2005, je suis venue avec mon mari à l’Université de Lausanne, où j’ai dirigé le Centre intégratif de génomique.
Le fait d’être une femme m’a probablement aidée dans ma carrière. Beaucoup de personnes m’ont aidée et soutenue, probablement plus que si j’avais été un homme. En fait, je fais partie d’une génération qui, en tout cas aux Etats-Unis, a bénéficié du travail mené par la génération de femmes précédente. La lutte qu’ont menée ces femmes a permis à ma génération de faire par exemple de la recherche en biologie, sans que cela ne soit considéré comme vraiment bizarre. Il nous faut maintenant être vigilantes et s’assurer que la situation des femmes continue de progresser!
- Quels sont selon vous les principaux enjeux actuels de l’égalité hommes-femmes, à l’université et dans la société?
Il y a un enjeu de sensibilisation aux préjugés, dont on parle beaucoup. Mais il y a aussi un énorme enjeu sociétal. Bien des femmes qui veulent avoir une carrière veulent aussi une famille. Il faut alors concilier les aspirations professionnelles des deux membres du couple et le droit des enfants à une vie familiale. Ce n’est pas facile !
En fait, il me semble que l’UNIL en tant qu’employeur est de plus en plus souvent confrontée à des cas de candidates et candidats qui ne sont disposés à rejoindre l’UNIL en tant que professeur·e·s que si leur partenaire peut aussi trouver un poste. Or nous sommes mal outillés pour répondre à ce genre de demandes.