Gilbert Bapst

Accompagnateur de carrières en transition

Portrait d’un humaniste passionné de communication: Gilbert Bapst, diplômé de Lettres (Histoire, Géographie et Littérature française) en 1985. Son métier actuel: accompagner les personnes en transition de carrière.

Enfant, quel était le métier de vos rêves?

Enfant, je voulais être médecin. Adolescent, c’était ingénieur. Jeune adulte, journaliste: raison pour laquelle j’ai choisi des études de Lettres: Histoire, Géographie et Littérature française.

Et ensuite…

Je suis devenu enseignant, puis ingénieur en informatique, spécialiste marketing, chasseur de têtes, directeur d’un cabinet de recrutement, responsable commercial pour un cabinet de conseil en ressources humaines!

Votre état d’esprit au moment de l’obtention de votre diplôme?

Lorsque j’ai obtenu ma licence, en 1985, je me suis dit: «Enfin la vraie vie, voyons ce qu’elle nous réserve!» J’avais perdu toute motivation pour devenir journaliste. Comme j’avais fait beaucoup de remplacements dans des collèges et gymnases et que cela me plaisait, j’ai décidé de faire le brevet d’enseignant.

Mais ça n’était pas la «vraie vie» que je recherchais. J’avais envie de voir le monde de l’entreprise privée. Je suis donc entré chez IBM comme instructeur au Centre de Formation avec le titre d’ingénieur systèmes. Après une formation interne d’une année, j’ai été chargé de concevoir et de donner des cours d’informatique pendant cinq ans avant d’être promu Chef de Projets pour mettre en place des gestions de production dans l’industrie.

C’était très enrichissant, mais mon intérêt pour la technique commençait à s’amenuiser et c’est avec joie que j’ai accepté de passer dans le marketing, toujours chez IBM. Je devais coordonner une petite équipe chargée de la communication et du marketing direct pour un ordinateur réputé de l’époque. Ca s’est plutôt bien passé, puisque j’ai été nommé responsable du marketing de cette ligne de produits pour toute la Suisse, avant qu’on me propose une expatriation de deux ans au siège européen de Paris.

La vie à la Défense a ses charmes, mais ils sont discrets. L’éloignement du terrain me semblait dangereux pour la suite de ma carrière. J’ai profité d’une excellente opportunité pour quitter IBM (après douze ans, quand même) et rejoindre Mercuri Urval, un cabinet de recrutement de cadres.

J’ai appris un nouveau métier: chasseur de têtes. Tout à fait passionnant. J’ai pu découvrir l’intimité des entreprises et vivre par procuration des dizaines de changements de carrières. Extrêmement enrichissant.

Tellement enrichissant que, après sept ans, j’ai décidé de passer au palier supérieur et de créer un cabinet de recrutement pour le compte d’un groupe international (le groupe Hays). J’ai eu la chance de démarrer de zéro. De tout créer. De développer ma clientèle, de recruter et former mes collaborateurs (jusqu’à 35 entre Genève, Zurich et Bâle).

Seize ans dans le recrutement de cadres et de professionnels: il était temps de passer à autre chose, à la fois de très proche et de très éloigné: l’outplacement.

Nous vivons une époque étrange, où une grande flexibilité professionnelle est exigée mais où la spécialisation des formations est extrême. L’entreprise ne peut pas assumer la responsabilité de s’assurer que ses collaborateurs sont employables en dehors de ses murs. L’employabilité est un capital qui doit être géré par chaque individu. Mon métier est maintenant de proposer un service d’accompagnement pour les personnes licenciées, afin d’augmenter leurs chances de trouver un nouveau travail à la hauteur de leurs compétences.

J’ai suivi un parcours professionnel très varié, grâce probablement à une formation généraliste et exigeante qui a aiguisé mon sens critique, ma capacité à analyser de manière autonome des situations complexes et à communiquer efficacement.

Si c’était à refaire, que changeriez-vous?

Je changerais tout: avec le recul, je pense que ça m’aurait amusé de faire du Droit, de devenir un grand avocat puis un juge fédéral reconnu et respecté. Dans une prochaine vie, peut-être!!!

Article de Danielle Guenther, Bureau des alumni, 2 mars 2016