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De l’Europe des bûchers au XXIe siècle. L’invention de la figure de la sorcière entre répression et nouvelles spiritualités
1 juin 2023 @ 18:30 - 20:30
Les sorcières 2.0 sont-elles les héritières des femmes qui ont péri dans les flammes des bûchers? Comment comprendre le succès actuel de la figure de la sorcière et ses réappropriations par de nombreux courants spirituels et mouvements politiques?
La conférence se présentera sous la forme d’un échange interdisciplinaire entre une historienne spécialiste du Moyen Âge et une socioanthropologue des nouvelles spiritualités.
Dans la première partie, Martine Ostorero, professeure d’histoire médiévale à la Faculté des Lettres de l’UNIL, dépeindra la chasse aux sorcières à partir de sources historiques pour interroger certains lieux communs, tels que l’existence de cultes païens ou de rites chamaniques, de pratiques de guérison, ou encore la dimension genrée de la répression.
Des idées reçues circulent aujourd’hui dans les diverses formes de néopaganisme et les spiritualités féministes que Manéli Farahmand, directrice du Centre intercantonal d’information sur les croyances à Genève et post-doctorante à la Faculté des sciences sociales de l’UNIFR, se proposera d’examiner dans une seconde partie.
Depuis quelques années, la figure de la sorcière et la sorcellerie sont étudiées à travers des dimensions nouvelles. En tant que marqueurs positifs et de ressources dans des contextes socioreligieux progressistes, on les retrouve dans le néopaganisme Wicca et l’écoféminisme spirituel des années 1960-1970, mais aussi dans les mobilisations sociales post#MeToo. On les observe par ailleurs dans des formes nouvelles, plus éclectiques, notamment en ligne avec le phénomène des sorcières 2.0.
Ces tendances, qui puisent dans des imaginaires transnationalisés et des référents ésotériques modernes, reflètent la dynamique des traditions inventées. Basée sur une interprétation idéalisée d’un paganisme antique et médiéval «proche de la nature», elles intègrent aujourd’hui une mouvance verte plus large, marquée par un intérêt pour les modes de vie alternatifs, les retraites sauvages et les arguments articulant santé holistique, écologie et spiritualité.
Les néosorcières célèbrent un «féminin sacré», se donnant pour objectif de réconcilier les femmes avec leurs cycles naturels et leur puissance intérieure. Elles participent d’un milieu holistique qui connaît actuellement un engouement avec un nombre toujours plus important de femmes qui se forment dans ce domaine.
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