De l’immunologie aux stratégies combinatoires contre le cancer, les traitements médicaux innovants se multiplient. Comment trouver sa voie dans cet univers en constante mutation? Une formation inédite invite à explorer ces nouveaux territoires.
Intitulé Advanced Therapy Medicinal Products – Product manufacturing and clinical use of ATMPs, ce Certificate of Advanced Studies (CAS) aura lieu entre novembre 2023 et juin 2024. Des thérapies cellulaires ou de la phagothérapie jusqu’aux thérapies avancées, comme les stratégies combinatoires et la nanomédecine, il propose d’effectuer un tour d’horizon pointu des nouvelles thérapies. Organisé par la Formation continue UNIL-EPFL et les Universités de Lausanne et de Genève, le cursus fait appel à des spécialistes de ces deux institutions.
L’idée de cette formation découle de l’ouverture du pôle de compétence en thérapies innovantes du Centre de recherche et innovation en sciences pharmaceutiques cliniques du CHUV (CRISP). Elle a également germé sur le terrain: «Aux États-Unis, j’ai travaillé sur un nouveau vaccin. Cela m’a permis de voir comment ce produit passait du laboratoire aux patients», résume la professeure Lana Kandalaft, qui assume la coprésidence du comité directeur de cette formation. Elle chapeaute en outre, aux côtés du Dr Jean-François Brunet, le module consacré à la thérapie cellulaire, qui a pour sous-titre «From bench to bedside».
Ce rôle de pont entre le laboratoire et le lit d’hôpital est justement la raison d’être du Centre des thérapies expérimentales du CHUV, que Lana Kandalaft fondait il y a dix ans. L’endroit rassemble une équipe à la fois multidisciplinaire et tout-terrain qu’elle a formée au fil des besoins émergeant au Centre: «L’emploi de nouveaux types de médicaments dans les soins est un domaine qui nécessite du personnel disposant de savoir-faire très particuliers», souligne-t-elle. Des capacités qui peuvent intéresser médecins, chercheurs ou soignants, voire se révéler utiles dans d’autres champs, de la biologie à la clinique. Et justement, pharmas, biotechs et biopôles sont en plein essor en région lémanique. «Ce CAS peut tout à fait constituer une occasion de se réorienter pour des personnes en milieu de carrière ou ne souhaitant pas s’engager sur une voie académique. Quant à celles désirant rester dans ce milieu, elles y apprendront à adapter leur manière de travailler aux besoins des unités proposant des thérapies d’avant-garde», ajoute Lana Kandalaft.
Sa collègue Chantal Csajka, également coprésidente du CAS et professeure à l’UNIL et à l’UNIGE, dirige le CRISP du CHUV. Elle espère que «cette formation donnera à certains participants l’envie de se spécialiser dans l’un ou l’autre des domaines explorés». Elle rappelle que les sept modules du CAS doivent être suivis pour en permettre la validation.
Chacun est organisé par une ou un spécialiste: «Nous avons mis à profit les personnes et les savoirs disponibles dans nos académies, démarrant avec l’équipe du Pôle des thérapies innovantes du CRISP. Nous avons demandé aux experts de chaque domaine de prendre en charge un module, précise Chantal Csajka. Tous ont été construits sur le même schéma et commencent par une partie théorique où sont délivrées les connaissances de base. Ensuite, place à la pratique avec, notamment, des visites de laboratoires. Nous tenons à favoriser les échanges entre enseignants et apprenants. Ces derniers sont d’ailleurs fortement encouragés à partager leurs questionnements et leurs expériences», détaille la professeure. Loin de cibler exclusivement la Suisse romande, cette formation sera donnée en anglais, ouvrant une perspective outre-Sarine bien sûr, mais aussi à l’international.
Un réseau au-delà des frontières helvètes
En rassemblant ces spécialistes autour du CAS, les deux coprésidentes espèrent également voir se créer une plateforme d’expertise basée à Lausanne. «Les réseaux constituent la meilleure manière de faire avancer les choses et celui-ci est appelé à s’étendre hors de nos frontières. Il réunira des personnes ayant en commun leur formation et leur expérience dans le domaine de la santé, mais qui abordent ces questions de leur point de vue – recherche, biologie, pharmacie ou soins», précisent-elles.
Le CAS mêle cours en ligne et en présentiel. Ce dernier aspect est déterminant pour le duo, d’une part car il permet de réaliser des visites de laboratoires, par exemple, mais surtout parce que cela crée autant d’occasions de nouer des liens. Ce format hybride offre la possibilité de suivre le CAS même en vivant hors de la région lémanique, «ou si l’on est parent», souligne Lana Kandalaft. Une dimension qui lui tient à cœur, puisqu’elle est mère de deux garçons de 8 et 11 ans. «Il est important de tenir compte de la vie familiale, surtout lorsque l’on cible des personnes ayant déjà entamé leur carrière», rappelle-t-elle./
Informations: formation-continue-unil-epfl.ch/formation/atmp/