Nathalie Dongois a étudié en France, où elle vit encore aujourd’hui, mais elle enseigne depuis plusieurs années à la Faculté de droit et des sciences criminelles.
Une rencontre a orienté le destin professionnel de Nathalie Dongois, qui doit à son origine franco-suisse un parcours menant de Grenoble – où elle enchaîne une licence en Droit public, une maîtrise en Droit communautaire et un DEA en études européennes – à Lausanne, où elle retrouve en 2003 le professeur Martin Killias. «Il était l’un des experts lorsque j’ai soutenu ma thèse de doctorat sur la légalisation contrôlée de la drogue», raconte-t-elle.
La voilà donc maître-assistante en Droit pénal suisse, puis membre d’un projet de recherche sur les erreurs judiciaires. Nathalie Dongois est une bosseuse, brillante de surcroît. Elle devient chargée de cours en 2005 et enseigne l’introduction au droit français. Par la suite, elle intéresse au droit suisse (cette fois) les étudiants de la Faculté des géosciences et de l’environnement, ainsi que les étudiants en droit de l’Université de Savoie, à Chambéry. Lors du départ à Zurich du professeur Killias, en 2006, elle le remplace au pied levé pour le droit pénal général, principalement dans le cadre de l’Ecole des sciences criminelles. Elle crée en 2008 un cours sur les erreurs judiciaires, domaine qu’elle explore à travers les pratiques des policiers, des experts et des juges. Elle vient de publier un ouvrage consacré à ce sujet: L’erreur judiciaire en matière pénale, regards croisés sur ses contours et ses causes potentielles.
En 2009, elle devient maître d’enseignement et de recherche. Son intérêt renouvelé pour l’interdisciplinarité l’amène à étudier par exemple le rapport entre le droit pénal, l’économie et la protection de l’environnement. Nathalie Dongois aime le travail en équipe et peut compter sur les assistants qu’elle associe volontiers à ses différentes activités et sollicite fortement pour leur maîtrise de l’allemand.
Passionnée par l’enseignement, elle tente de transmettre sa connaissance du droit tout en précisant: «Une loi, il faut certes la connaître, mais ce qui est vrai aujourd’hui sera faux demain.» Dès lors, il faut s’attacher à comprendre les notions sous-jacentes à l’adoption d’une loi. Elle prend l’exemple du flou juridique relatif aux cas d’euthanasie. «En Suisse, le meurtre sur demande de la victime est réprimé par l’article 114 CP, l’assistance et l’incitation au suicide relèvent de l’article 115 CP qui s’applique en cas de mobile égoïste seulement. Mais le consentement de la victime n’apparaît jamais comme un élément déterminant pour rendre l’acte licite, alors même que, en pratique, sa recherche est cruciale et donne toute leur légitimité à certaines procédures entreprises par des organisations comme Exit ou Dignitas», précise-t-elle.
Sur ce thème, elle envisage une publication collective. «L’euthanasie est un concept à géométrie variable, qui pose de manière évidente, mais jamais explicite, la question de la place et de la limite qu’une société entend reconnaître au droit à l’autodétermination, tout cela sur fond d’une forte culpabilisation morale à l’idée de légaliser la possibilité de provoquer la mort d’autrui», conclut-elle avec un fil rouge qui semble traverser toutes ses activités: le désir de clarifier les choses.
Un goût lié à votre enfance?
Le caramel!
Une ville de goût?
Sienne! Le goût des pizzas et leur odeur qui se répandait dans la rue ont marqué mon palais et je suis toujours à la recherche de ces saveurs.
Avec qui partager un repas ?
Une personne mendiant dans la rue, une rencontre qui s’avérerait si enrichissante que je devrais admettre qu’il n’y a pas de hasard. Mais je n’ai encore jamais osé le faire!