Pour une culture de la cybersécurité
Qu’elles visent les entreprises ou les administrations publiques, les cyberattaques font désormais partie de la vie quotidienne, en Suisse. En novembre dernier, un logiciel de gestion en ligne a ainsi été rendu inutilisable pour des milliers de sociétés, les empêchant d’émettre des factures ou des bulletins de commande pendant quelques jours. Ailleurs, les données de plusieurs communes ont été bloquées, dans l’attente du paiement d’une rançon.
Professeure à la Faculté des hautes études commerciales, Solange Ghernaouti propose, avec ce guide, de diffuser une «culture de la cybersécurité», bien utile dans un monde devenu largement dépendant de la technologie. Afin d’informer tous les publics, privés et professionnels, ce livre rédigé sans jargon pose de nombreuses définitions de base. Les chapitres, brefs, prennent la forme de questions, comme «Comment protéger sa vie privée?» ou «Qui sont les cybercriminels?». Les illustrations de Pécub, souvent décalées, apportent une touche de légèreté.
L’auteure détaille les différents types d’attaques connues, Internet favorisant bien souvent «la réalisation de vieux délits avec de nouveaux outils», comme l’usurpation d’identité, l’escroquerie, ou, comme mentionné plus haut, le kidnapping (de données). À ce sujet, Solange Ghernaouti mentionne notamment les messages électroniques qui ont été conçus pour prendre l’apparence de communications officielles, dans le but de nous soutirer nos mots de passe ou nos numéros de cartes bancaires. Ce type d’arnaque, appelé hameçonnage, se base sur la psychologie des internautes bien davantage que sur la technologie.
Si l’auteure pose le cadre général de la cybersécurité, elle donne également des conseils pratiques, par exemple sur le choix d’un bon mot de passe ou, pour les petites et moyennes entreprises, la manière de sécuriser le télétravail ou la liste des mesures à prendre pour réduire les risques de cyberattaques. Il s’agit en effet de transformer son organisation en cible plus difficile à atteindre, pour décourager les potentiels agresseurs.
Enfin, Solange Ghernaouti traite de la cyberguerre, un type de conflit presque invisible. Les actions entreprises contre des sociétés ou des institutions peuvent s’inscrire dans un contexte plus large d’affaiblissement ou de déstabilisation d’un pays.
Dirigé par les chercheurs Grégory Quin, de l’Institut des sciences du sport, et Catherine Schmutz Nicod, de la Faculté des lettres, cet ouvrage collectif explore le patrimoine bâti de la cité olympique sous le prisme de ses infrastructures sportives. Cinq parcours d’une durée de deux heures chacun relient un total de 31 sites, présentés par des notices enrichies d’images d’archives et de clichés du photographe Jeremy Bierer. Douze articles introductifs apportent d’intéressants éclairages. / LC
Le troisième et dernier épisode de Ténèbre sur le Grand-Saint-Bernard se déroule dans un futur assez proche, marqué par les effondrements et la désespérance. L’histoire commence avec un long discours du pape chinois Jean-Paul III sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Il n’est pas moins question que de la dissolution de l’État de la Cité du Vatican ainsi que du rapprochement des trois monothéismes, entre autres surprises. Docteur en théologie de l’UNIL, l’auteur mêle érudition, références bibliques et fiction dans ce récit. / DS
Exécuté il y a 300 ans à Vidy, le major Davel demeure une figure paradoxale (lire également en p. 59). Son statut de héros, qui a culminé lors des commémorations de 1923, ne s’est pas construit en un jour. Directeur honoraire des Archives cantonales vaudoises, Gilbert Coutaz retrace la vie, puis la carrière post-mortem du natif de Morrens au travers de six périodes, depuis le temps du souvenir (1723-1797) jusqu’à notre époque marquée par davantage d’incertitudes. L’auteur propose également différentes pistes au sujet d’une potentielle réhabilitation de l’officier. / DS
Carré et rose, à la fois sérieux et drôle, cet ouvrage propose d’en savoir plus sur la «nature hostile et moche», comme l’indique l’auteure Joëlle Salomon Cavin, chercheuse à l’Institut de géographie et durabilité. Fourmis, blattes, punaises de lit, souris, pigeons: nous cohabitons avec de nombreuses espèces, dans la rue et dans nos appartements. Ce livre, qui accompagne une exposition en cours à Lausanne (voir p. 30), traite de ces créatures, de leur capacité d’adaptation, des moyens de lutte ainsi que des indésirables du futur, comme le moustique-tigre. /DS
Alors que les Œuvres complètes de Gustave Roud viennent d’être publiées aux Éditions Zoé, Claire Jaquier, Daniel Maggetti (qui ont codirigé le projet à l’UNIL) et Stéphane Pétermann signent parallèlement ce petit ouvrage qui entend réévaluer le rôle joué, dans la vie littéraire de son époque, par ce poète, traducteur, critique et photographe vaudois par ailleurs grand marcheur et amoureux des paysages de plaine. Un parcours en dix chapitres qui s’achève sur le constat que «lire Roud aujourd’hui, c’est faire la rencontre d’un poète étrangement contemporain». /MD
