Proposé à Lausanne, un «Executive Master of Advanced Studies» ouvre les portes du droit fiscal, suisse et international. Une formation en phase avec l’actualité.
La mobilité sans cesse croissante des individus et des entreprises liée à la mondialisation bouscule le droit fiscal, territorial par nature. Depuis les années 2000, ce dernier connaît ainsi «une évolution sans précédent», remarque Robert Danon, professeur de droit fiscal aux Facultés de droit et des HEC et directeur de l’Executive Master of Advanced Studies in International Taxation (MASIT). De plus, la lutte menée par l’OCDE contre la planification fiscale agressive et les pressions exercées par l’Union européenne sur la Suisse au sujet de l’imposition des multinationales apparaissent régulièrement dans les médias.
Le MASIT, dont la première édition débute en septembre 2013 à l’UNIL, se propose justement de consolider les nouvelles connaissances et tendances dans le domaine et d’en livrer une synthèse aux participants. Qui sont-ils? «Par exemple, des personnes qui travaillent dans l’administration, des conseillers fiscaux qui exercent en entreprise ou auprès d’individus, que ce soit dans des études d’avocats, des fiduciaires ou des banques», indique Robert Danon. Accessible sur dossier, et après un entretien, le programme est ouvert aux diplômés en Droit ou en Sciences économiques, qui en retireront le meilleur s’ils possèdent déjà quelques années de pratique professionnelle. La formation débute par un tronc commun solide, où sont traités – par exemple – les conventions de double imposition, le droit fiscal européen ou la TVA. Elle se poursuit avec des spécialisations et se conclut par un travail de mémoire. Avant de se lancer, les participants doivent se décider: curriculum suisse ou curriculum international? Le premier se destine aux professionnels qui souhaitent pratiquer le droit fiscal suisse depuis notre pays. Il comprend une spécialisation approfondie sur les questions de fiscalité suisse, tout en établissant des parallèles avec des aspects internationaux. Le curriculum international, quant à lui, propose deux spécialisations au choix: la planification fiscale internationale des entreprises (notamment les multinationales) ou des individus. Enfin, le sujet du travail de mémoire est laissé aux étudiants, qui devront le soutenir devant un jury pour décrocher leur diplôme.
Donné entièrement en anglais, le MASIT peut être suivi à temps complet (un an) ou à temps partiel (un an et demi). La formule choisie est celle des cours-blocs (six jours par mois en moyenne).
Les intervenants, qui proviennent du monde entier, sont des spécialistes de leur domaine. Ils exercent dans des universités, des entreprises et des administrations de différents pays. Naturellement, des hauts fonctionnaires de l’Union européenne ainsi que d’organismes internationaux comme l’OCDE en font partie. Comme le nombre d’étudiants est limité, les échanges avec les enseignants sont favorisés. Pas de cours ex cathedra au programme, même si les volets théoriques restent indispensables. Les études de cas, les travaux de groupe, les workshops et les exercices jalonnent un cursus exigeant, ponctué de deux séances d’examens. Il faut s’attendre à deux ou trois jours de préparation par mois, ainsi qu’à des lectures obligatoires et conseillées. «Les participants se constituent ainsi une bibliothèque de références», note Robert Danon. Ce contenu volumineux est disponible en ligne: chacun reçoit un iPad personnel, qui lui donne accès à l’ensemble de la documentation nécessaire. Enfin, des modules en leadership et en stratégie sont proposés vers la fin du parcours. De quoi prendre de la hauteur, après une année d’immersion au cœur de la technique fiscale.
Donné dans le cadre de l’Université de Lausanne, le MASIT relève un défi: «Appliquer des connaissances académiques, fouillées et structurées, à des problèmes très concrets et actuels», note Robert Danon. Ce programme catalyse de plus une série de projets de recherche et de thèses auxquels tient beaucoup son responsable. «A moyen terme, je souhaite la constitution d’un centre de compétences en droit fiscal international et européen, dont nous avons besoin.» Le MASIT crée des contacts et favorise les échanges et une meilleure compréhension entre praticiens suisses et européens, à l’heure où de nouvelles règles se mettent en place au niveau du continent. «Celles-ci ne visent pas à supprimer la concurrence fiscale entre les Etats, mais à l’encadrer et à la rendre plus saine. Notre pays se doit de maîtriser ce nouvel environnement, afin d’y trouver sa place», conclut Robert Danon.
Renseignements: www.hec.unil.ch/masit
Et encore…
Sciences cognitives et conscience
Autrefois l’affaire exclusive des spécialistes, les neurosciences ont quitté leurs laboratoires pour entrer dans la vie quotidienne. La manière dont notre esprit fonctionne, l’action des émotions sur la prise de décisions, les coulisses de l’apprentissage, de la mémoire, de l’intelligence ou de la perception intéressent largement le public, les institutions et les entreprises. Privat-docent en Faculté des sciences sociales et politiques, philosophe, Olivier Jorand propose deux jours de formation (et de mise à niveau) sur le thème de la conscience. Le cursus, nourri par la recherche la plus récente et illustré de nombreux exemples, intéresse notamment les psychologues, les psychiatres, les linguistes, les thérapeutes ou les enseignants. Accessible sans connaissances préalables, le cours ne propose en aucun cas des recettes toutes faites. Il se veut interdisciplinaire, afin d’ouvrir le dialogue entre professionnels actifs dans des disciplines proches. La construction d’un référentiel partagé fait ainsi partie des objectifs.
«Nous vivons dans une période fantastique pour les neurosciences cognitives, explique Olivier Jorand. Nous sommes en mesure aujourd’hui de développer des discours qui, construits sur des données de pointe, peuvent se couler dans un schème général de compréhension et de vulgarisation qui repose sur des modèles simples (et non pas simplistes!) et élégants.»
www.formation-continue-unil-epfl.ch/sciences-cognitives-conscience
Et dans votre domaine d’intérêt ?
La Formation Continue UNIL-EPFL offre un large éventail de formations. Actuellement, plus de 80 programmes sont proposés aux professionnels des secteurs publics et privés, dans des domaines aussi variés que la Gestion, l’Economie, le Droit, la Santé, le Social, les Sciences humaines ou encore les Sciences & Techniques. «Notre catalogue de cours ne cesse de s’étoffer et nous avons constaté qu’il était difficile pour les professionnels, souvent pris par le temps, de se tenir informés sur l’offre de formations qui touchent spécifiquement leurs domaines d’intérêts», explique Marlène Henry Lendi, responsable Communication de la Formation Continue UNIL-EPFL.
Ainsi, est née l’idée de développer la plateforme Restez informé(e). Cette dernière permet aux personnes qui s’y inscrivent d’être automatiquement alertées par courriel des nouveautés et autres actualités concernant les formations continues UNIL et EPFL, relatives à leurs champs de prédilection. De la finance à l’éducation en passant par la chimie ou la pédiatrie – il y a plus de 30 domaines d’intérêts à choix. «Offrir autant d’options, c’est pour nous l’assurance de répondre au plus près aux besoins de chacun, de ne pas noyer les gens avec des informations qui ne les intéressent pas», ajoute Marlène Henry Lendi. Alors, pour celles et ceux qui souhaitent rester informés en toute simplicité, rendez-vous sur www.formation-continue-unil-epfl.ch/restez-informes