Grâce ou à cause de feuilletons télévisés comme Urgence, Dr House, Grey’s Anatomy, les docteurs sont devenus des travailleurs comme les autres, mais avec davantage d’abnégation. Les explications de Marco Vannotti, de l’UNIL.
L’évolution du rapport médecinpatient a été soumise à diverses influences dont une plutôt cocasse: les séries télévisées! Urgence, Dr House, Grey’s Anatomy, «grâce à toutes ces séries qui parlent de médecine, la relation entre la population générale et la médecine a changé, explique avec un petit sourire Marco Vannotti. Elles ont permis d’une part de «désidéaliser» la figure du médecin et en même temps elles se sont constituées comme une sorte de modèle de la manière dont les patients peuvent se rapporter à leur médecin.»
D’Asclépios à Gregory House
Lorsqu’il donnait des cours aux futurs médecins, le psychiatre y faisait volontiers référence. Aujourd’hui, il continue à passer sans complexe du mythe d’Asclépios à Gregory House. C’est sûr, avec le héros antipathique du Princeton Plainsboro Hospital, le dieu grec de la médecine est descendu de son piédestal. «A travers les séries, les médecins sont devenus des travailleurs comme les autres: vaches, jaloux, ambitieux. N’importe qui peut faire un parallèle avec son propre milieu professionnel.»
A la télévision, une chose distingue tout de même les médecins, selon Marco Vannotti: une abnégation hors norme. «Tout en étant comme les autres, le moment venu, lorsque la vie d’un malade est en jeu, ils sont extrêmement solidaires», explique-t-il. Mais la médaille a son revers: «Dans Grey’s Anatomy, tout comme dans Dr House ou dans Urgence d’ailleurs, les relations interpersonnelles sont catastrophiques sur toute la ligne. Et c’est passionnant! C’est exactement le danger qui guette le médecin.»
Geneviève Comby