Les nouvelles technologies s’invitent au théâtre, comme elles le font dans nos vies. Mais alors qu’elles permettent de tester une multitude de configurations scéniques inédites, le concept de «spectateur» se voit bousculé. Interrogé par de nombreux dramaturges depuis le siècle dernier, le rôle du public aujourd’hui se limite de moins en moins à regarder simplement les événements joués sur scène. Tantôt expérimentateur, ce dernier peut être amené à utiliser des visiocasques, à déambuler dans la ville avec des écouteurs. Tantôt participant ou collaborateur, il s’aperçoit sur un écran en temps réel, participe à des jeux théâtraux, en ligne ou en présentiel.
Pour mieux comprendre les changements induits par ces nouveaux outils, cet ouvrage explore les transformations historiques puis contemporaines du rôle de spectateur. À partir de nombreux exemples, les auteurs (UNIL et Université de Lorraine) examinent la façon dont le numérique est utilisé par les créateurs et identifient les tendances émergentes. Ils abordent des thèmes tels que l’immersion, l’interactivité ou les similitudes entre l’art de la scène et le jeu vidéo. Ils réfléchissent également aux évolutions futures de la place du public, notamment en lien avec l’intelligence artificielle.
Ce livre est le deuxième opus d’une toute nouvelle collection lancée en décembre par EPFL Press, en partenariat avec le Centre d’études théâtrales de l’UNIL. Offrant des repères pour aborder la complexité des univers scéniques et médiatiques contemporains, il ne manquera pas de susciter l’intérêt des amateurs de théâtre et des observateurs attentifs des tendances culturelles. / Lysiane Christen
Notice sur LabeLettres (Faculté des lettres)
La religion sous le regard de la psychologie
C’est un voyage passionnant dans nos parcours de vie que propose Pierre-Yves Brandt, professeur à l’Institut de sciences sociales des religions. Qu’est-ce que la psychologie, en tant que discipline scientifique, peut nous fournir comme éclairages au sujet du développement religieux des individus? Grâce à de nombreux exemples, les questions d’attachement chez les plus petits jusqu’aux dimensions plus intérieures rencontrées dans la vie adulte sont traitées au fil des chapitres.
Qui dit religion, peut dire transformation de soi. L’auteur aborde bien sûr la conversion, qui résonne de manière très différente dans le christianisme, l’islam ou l’hindouisme. Quels sont les rôles de l’individu et du groupe dans ce phénomène? Quelle est sa durée? Pierre-Yves Brandt s’intéresse aussi aux rituels, en décrivant par exemple «la Feuille de la mort», une initiation pratiquée par les Pèrè du Cameroun. Enfin, les liens entre santé et spiritualité, prégnants à notre époque, sont également traités./DS
Dans la cuisine des moines
Saviez-vous que la personne qui se chargeait notamment de distribuer la nourriture aux moines s’appelait le pitancier? Ce livre, issu d’un mémoire de master présenté à la Faculté des lettres, nous plonge au cœur de la vie quotidienne de la communauté religieuse de Payerne, à la fin du Moyen Âge. Cette période fut difficile pour les clunisiens, entre problèmes de discipline, concurrence d’autres modèles monastiques et crises plus larges.
Avec l’appui des sources, dont un règlement en latin datant de 1469, Ian Novotny nous détaille le contenu des assiettes d’alors. Les moines de Payerne mangeaient de la viande 150 jours par an. Il s’agissait surtout de mouton et de bœuf (avec de la moutarde ou une sauce à la bière), de veau, de chapon et de porc. On se nourrissait aussi de poisson, d’œufs (beaucoup), de fromage et de fruits. Le livre contient des tableaux qui résument les menus, variables en fonction des jours gras ou maigres, et des fêtes. L’auteur traite également de l’évolution démographique de la communauté et de sa structure. /DS