Les participants à la formation continue «Périnatalité et petite enfance» s’attachent à la période qui court de la grossesse aux deux premières années de la vie des enfants, dans ses dimensions familiales, psychologiques, sociales et thérapeutiques.
Une vingtaine de personnes s’installent dans une salle claire, dans un bâtiment du parc scientifique de l’EPFL. Ce jeudi matin de février, elles sont venues suivre des cours dans le cadre de la formation continue Périnatalité et petite enfance. «Les profils de nos participants sont très variés, note Anne Morard, coordinatrice de ce cursus, pédopsychiatre, psychanalyste et médecin consultant aux HUG. Nous comptons par exemple des sages-femmes, des assistantes sociales et une ostéopathe.» Ce Certificate of Advanced Studies est ouvert sur dossier à toutes les personnes dont l’activité touche le champ de la périnatalité, des médecins et des psychiatres aux enseignants spécialisés, en passant par les travailleurs sociaux. Il est organisé par les Universités de Lausanne et Genève, ainsi que par le CHUV et les HUG.
Le simple bon sens suffit pour comprendre que la grossesse et les deux premières années de la vie d’un enfant sont une période unique, riche de changements mais aussi de crises. Or, certains professionnels peuvent se sentir démunis, par exemple en présence d’une famille vulnérable ou souffrant de psychopathologies, que ce soit chez les parents ou chez les enfants. Périnatalité et petite enfance offre des outils pour y faire face, tout en mettant l’accent sur l’importance de travailler en multidisciplinarité.
Composé de trois modules qui peuvent être suivis séparément, Périnatalité et petite enfance implique un nombre impressionnant d’intervenants. Le premier module, «Pratiques en périnatalité», s’annonce très… «pratique, indique Anne Morard. Les cours sont nourris de cas, apportés par les participants. Comme ces derniers proviennent de toute la Suisse romande et même au-delà, différentes manières d’aborder les questions sont présentées.» De quoi ramener du grain à moudre dans son cadre de travail. Les nouvelles formes de familles et de procréation sont abordées.
Plus théorique, le deuxième module s’intitule «Développement de l’enfant et des relations précoces». Il implique plusieurs médecins et psychologues parmi les intervenants. Ceux-ci transmettent comment évaluer les interactions mère–père–bébé. Enfin, le troisième volet, «Période périnatale, vulnérabilité, psychopathologie et traitement», met l’accent sur les aspects cliniques.
Le décloisonnement des spécialités constitue l’un des fils rouges des cours. «Il est important, pour une assistante sociale, de comprendre les conséquences des pathologies subies pendant la grossesse, souligne Françoise Rulfi, sage-femme conseillère ProFa impliquée dans l’organisation du cursus. Nous incitons donc les participants à oser appeler les gynécologues, par exemple, afin d’obtenir des explications. Ainsi, un réseau s’établit.» Un moyen de «créer un filet de sécurité autour des familles vulnérables», complète Anne Morard. Enfin, «les émotions prennent de la place quand on travaille sur la périnatalité. Cette formation aide à prendre le recul nécessaire.»
Le Certificate of Advanced Studies comprend 18 jours de cours répartis sur 20 mois. Il se conclut avec un travail de Mémoire et une soutenance. Là également, le sujet traité provient «du terrain», d’un cas tiré de la pratique des participants. La première volée du CAS Périnatalité et petite enfance termine cet automne et une nouvelle édition est prévue dès janvier 2019.