Au croisement entre la biologie et l’informatique, ce métier est devenu central dans les domaines des sciences de la vie et de la médecine. Ce cours d’une journée, agendé au 1er février 2022, a été imaginé pour permettre aux enseignants de biologie, chimie, physique, mathématiques et informatique du secondaire de découvrir cette profession. « Ces spécialistes sont très demandés ; nous espérons ainsi encourager les enseignants à susciter des vocations chez leurs élèves », souligne Nicolas Guex, responsable du Centre de compétences en bioinformatique UNIL-EPFL.
Si cette profession demeure méconnue, c’est qu’elle est assez jeune. Elle a en effet vu le jour dans la foulée du séquençage de l’ADN à l’aube du XXIe siècle et des progrès réalisés dans la récolte des données et leur traitement par ordinateur. « Le nombre de nucléotides – unité de base de l’ADN – contenus dans la base de données GenBank, qui répertorie toutes les séquences publiquement disponibles, a doublé tous les 18 mois depuis 1982. On fait face à une véritable explosion de données », souligne le chercheur.
Pour les décrypter, on recourt donc aujourd’hui à de puissants algorithmes, qu’il faut sans cesse adapter à la matière à analyser ; les technologies évoluent constamment. D’où le besoin de spécialistes — des scientifiques issus de la médecine, biologie, physique ou informatique — tous aussi pointus, curieux qu’agiles. Ils doivent en effet être capables d’utiliser leur savoir et leurs compétences de manière transversale pour suivre l’évolution du matériel et des connaissances. « Nous avons la chance de travailler avec une grande diversité de chercheurs, sommes confrontés à diverses thématiques et apprenons donc constamment de nouvelles choses. Exercer un métier qui aide les chercheurs à rester au sommet de leurs compétences, déchiffrer des données avec parfois des retombées sociétales est un véritable plaisir », s’enthousiasme Nicolas Guex. Il est en effet capital de savoir interpréter ces données lors d’épidémies comme le Covid-19 ou pour comprendre, dépister voire traiter une foule de maladies.
Pour plonger dans ce métier aussi complexe que fascinant, une alternance entre théorie, exemples pratiques et visites de laboratoires est prévue. Après une présentation générale, les participants s’initieront dans un premier temps au typage cellulaire. Miguel Garcia, chef du laboratoire de cytométrie de l’EPFL, organisera une visite et leur montrera le fonctionnement de cette technologie utilisée pour détecter coronavirus et leucémies. Dans un deuxième temps, Julien Marquis, responsable de la plateforme de séquençage de l’UNIL, leur fera découvrir les diverses techniques disponibles. L’occasion d’en savoir davantage sur cette méthode qui permet de repérer des trisomies avant la naissance ou de déterminer les mutations génomiques chez les personnes affectées de maladies rares ou de cancer. L’après-midi, Nicolas Guex présentera des exemples d’applications concrètes et la journée s’achèvera par une discussion en plénum.