L’auteur de la série Kaamelott, Alexandre Astier, a confirmé qu’une trilogie cinématographique verra prochainement le jour pour clore sa réinterprétation du mythe arthurien. L’occasion pour Allez savoir! de s’intéresser à l’épée de légende Excalibur.
Arthur et les chevaliers de la Table Ronde jouissent, grâce au renfort de la fiction, d’une notoriété vieille de plusieurs siècles. Parmi les œuvres incontournables, citons la série humoristique Kaamelott, dont une fin sur grand écran a été annoncée par son créateur Alexandre Astier. Malgré une légende qui semble connue jusque dans ses moindres détails, certains éléments du mythe sont en réalité des confusions répétées au fur et à mesure que la culture s’en empare. L’exemple d’Excalibur, avec les explications de Roberto Biolzi, maître assistant à la Section d’histoire.
Arthur a retiré Excalibur d’un rocher
FAUX > Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’épée magique n’a sans doute pas été plantée dans une masse rocheuse. La littérature dit bien qu’Arthur est devenu roi pour avoir retiré la lame d’un rocher, ou d’une enclume posée sur un socle de pierre. Mais les deux armes seraient distinctes. «Cette confusion dure depuis plusieurs siècles, précise Roberto Biolzi. Elle est en partie due aux auteurs du Moyen Age, qui eux-mêmes ne s’accordent pas sur la provenance d’Excalibur.» Robert de Boron, un écrivain du XIIe siècle, raconte le premier l’histoire de l’Epée du rocher. Celle destinée au jeune Arthur, qui lui confère son statut de roi. Quant à Excalibur, elle a été confiée au monarque par la Dame du Lac.
Excalibur flamboie quand elle reconnaît l’exceptionnelle destinée de son porteur
VRAI > Dans la deuxième saison de Kaamelott, on apprend qu’Excalibur émet un important faisceau lumineux, voire des flammes, quand elle est portée par Arthur. Symbole de l’élu, et surtout du caractère magique de l’épée. «Sir Thomas Malory, un auteur du XVe siècle, raconte qu’Excalibur brille aux yeux des ennemis d’un éclat équivalant à trente torches», confirme Roberto Biolzi. En revanche, contrairement à la série française, les pouvoirs sont associés à l’objet, et non à son porteur. «Dans le Cycle de la Vulgate (XIIIe siècle) par exemple, Lancelot s’en servira pour protéger la reine Guenièvre.»
Excalibur rend invincible
FAUX mais… > Les auteurs s’accordent à dire que l’arme est incassable. Mais: «dans un texte de Malory, Merlin demande à Arthur ce qui, entre l’épée et le fourreau, est le plus précieux. Arthur répond qu’il s’agit d’Excalibur. L’enchanteur lui rétorque alors qu’il a tort. C’est seulement grâce au fourreau qu’Arthur est protégé contre la mort», relate Roberto Biolzi. Le roi finit d’ailleurs par être mortellement blessé pendant un combat au cours duquel l’étui lui manque
Voler Excalibur est puni par les dieux
FAUX > Dans la deuxième saison de Kaamelott, Excalibur est dérobée par une équipée de malfrats. Quand le roi demande au bandit Venec que l’épée lui soit restituée, Arthur lui indique que les dieux pourraient punir cet acte en maudissant le brigand sur nonante-neuf générations. «Dans la littérature, Arthur se fait voler son arme par la fée Morgane, qui ne sera jamais punie. Il est toutefois difficile de répondre à cette affirmation, puisque la demi-sœur d’Arthur dispose de pouvoirs surnaturels, au contraire d’une bande de brigands», conclut Roberto Biolzi.