Alimentation
Une soupe contre le gaspillage
Le 10 avril dernier, sur la place de l’Europe à Lausanne, l’association UniPoly et Slow Food organisaient une Disco Soupe festive. Le principe, qui se répand un peu partout en Europe: éplucher des légumes destinés à la poubelle sur fond musical.
Attablés au soleil, passants et étudiants ont préparé patates, poireaux ou carottes – principalement des invendus offerts par des marchands locaux – pendant que plusieurs groupes se produisaient sur une scène voisine. La soupe, concoctée dans un grand chaudron, a ensuite été offerte au public.
En Suisse, chaque ménage de quatre personnes jette en moyenne et par an pour 219 francs de légumes et 209 francs de fruits. Sans parler de ce que les commerces bazardent au quotidien. Un gâchis auquel les opérations comme la Disco Soupe sensibilisent. DS
Recherche
Le laboratoire du fédéralisme fiscal
Un site internet présente les recherches en cours sur le fédéralisme fiscal, dans le cadre du projet Sinergia The Swiss Confederation: A Natural Laboratory for Research on Fiscal and Political Decentralization. Les différences cantonales en matière d’imposition ou encore l’impact des politiques sociales sur les revenus des contribuables y sont approfondis. Des vidéos, animations et articles scientifiques sont à disposition.
Soutenu par le Fonds National Suisse (FNS), le projet s’effectue en collaboration avec les professeurs Marius Brülhart (Université de Lausanne), Monika Bütler (Université de St-Gall), Mario Jametti (Université de la Suisse Italienne) et Kurt Schmidheiny (Université de Bâle). (Réd.)
Archives
Tout Allez savoir! en un clic
Les magazines de l’Université de Lausanne sont accessibles sur la plateforme Scriptorium, créée par la Bibliothèque cantonale et universitaire – Lausanne. Désormais, les éditions complètes d’UNI-Lausanne (1971-1993), L’uniscope (1988-2012) et Allez savoir! (1995-2012) sont disponibles sous forme numérique. Des recherches poussées par mots clés peuvent être faites dans plus de 13 000 pages d’archives. La plateforme Scriptorium propose un très large choix de documents (livres, journaux, revues et livres) publiés dans le canton de Vaud ou écrits par des Vaudois. (Réd.)
http?://scriptorium.bcu-lausanne.ch
Enquête
Comment travaillez-vous ?
Avec le concours de la Fédération des associations d’étudiant-e-s (FAE), et depuis 2006, l’UNIL mène chaque hiver l’enquête téléphonique «Comment allez-vous?» auprès des étudiants qui se sont inscrits pour la première fois. L’occasion de voir comment se déroulent leurs premières semaines.Pour la dernière édition, un accent a été placé sur les méthodes de travail. Une minorité des personnes interrogées (16,4%) déclare rencontrer des difficultés dans ce domaine. Lesquelles? Dans l’ordre décroissant d’importance: la gestion du temps et l’organisation, le manque de motivation (dû au décalage entre l’image que l’on se fait des études et la réalité des premiers mois de mise à niveau), la concentration pendant les cours ou la mémorisation.
Pour répondre à ces soucis, le Service d’orientation et conseil de l’UNIL a mis sur pied des ateliers réussite» réguliers (www.unil.ch/reussir), destinés justement à fournir les outils nécessaires à l’apprentissage du métier d’étudiant. Lors des cours, la jeune génération prend des notes principalement… sur papier (66,3%), ou sur ordinateur portable (25,9%). Une infime minorité a choisi la tablette et les autres n’ont pas de préférence affirmée. Les champions du clavier se trouvent en psychologie et en droit. 41,6% des personnes interrogées relisent leurs notes après les cours, ce qui constitue une bonne pratique. En médecine, ils sont 87,2% à indiquer le faire! Enfin, un mythe s’effondre. 36,9% des étudiants estiment que le matin est le meilleur moment pour réviser. Les oiseaux de nuit ne représentent que 2,3%. DS
Résultats complets de l’enquête 2013: www.unil.ch/soc/page79295.html
66,3 % Les deux-tiers des étudiants prennent des notes principalement sur papier
49,5 % La proportion des étudiants qui déclarent travailler en groupe
50,7 % Lors des cours, une courte moitié des étudiants ose poser des questions
Sport universitaire
La cité va bouger!
La Fédération internationale du sport universitaire (FISU), le Service des sports universitaires UNIL-EPFL et l’Institut des sciences du sport de l’UNIL (ISSUL) inviteront la population à se bouger dans le cadre du premier Festival international du sport universitaire: «Lausanne in motion» – c’est le nom choisi par les étudiants de l’ISSUL qui ont réfléchi à ce projet – aura lieu le 20 septembre 2014 sur la Place de la Navigation. Festif, l’évènement proposera des activités participatives, telles que zumba, capoeira ou power yoga, mais également éducationnelles autour du sport santé, et culturelles avec une soirée de clôture en musique. La FISU a également souhaité promouvoir les capacités des étudiants et organise pour cela un talent show artistique et sportif, ainsi que trois concours pour les étudiants (création de nouveaux sports ou pédagogies sportives, sciences & technologies, art & culture). Une édition nationale de ce festival aura lieu en 2015, à la même période, et marquera le lancement officiel de la première journée internationale du sport universitaire en collaboration avec l’Unesco. MS
International
Un forum sur la crise en Asie
Le 19 février dernier à Singapour, le HEC Lausanne Finance Forum était placé sous le thème: «Cinq ans après la crise financière: qu’avons-nous appris?». Un événement organisé par Swissnex Singapour, la Faculté des HEC et son club des Alumni.
A cette occasion, le vice-doyen Jean-Philippe Bonardi est revenu sur le lien entre l’organisation du Finance Forum et la recherche scientifique. Lorenz Goette, professeur et directeur du Département d’économétrie et d’économie politique, a abordé les recherches qu’il mène. Elles portent notamment sur les comportements communs à l’origine des défauts de paiement hypothécaires et la crise financière. Le professeur Philippe Bacchetta a présenté les résultats de ses recherches sur le rééquilibrage mondial et l’épargne des entreprises. (RÉD.)
Histoire des idées
Le Centre Walras-Pareto change de nom et de faculté
Autrefois chapeauté par la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique, le Centre Walras-Pareto a rejoint l’Institut d’études politiques et internationales (IEPI) de la Faculté des sciences sociales et politiques, le 1er janvier 2014. Il s’est mêlé au Centre d’histoire des idées politiques et des institutions pour former le Centre Walras-Pareto d’études interdisciplinaires de la pensée économique et politique.
«Il est opportun de regrouper les chercheurs qui partagent des méthodes de travail semblables et qui travaillent sur des thématiques voisines», souligne Fabien Ohl, doyen de la Faculté des SSP. Mené dans un souci de cohérence, ce rapprochement renforce aussi l’encadrement des étudiants, dont l’effectif croît d’année en année. A la rentrée de septembre 2013, ils étaient ainsi 2754. (RÉD.)
Erasmus, c’est le supplice de Tantale. Vous tendez la main vers la grappe, et le vent l’éloigne. Vous vous baissez pour boire, et l’eau se retire.
Dans Le Temps du 3 mars 2014, Antoinette Charon Wauters, responsable des Relations internationales, parle des suites de la votation du 9 février.
L’UNIL dans les médias
Jaccottet, fourmis et génétique
2135 Le nombre de références faites à l’Université de Lausanne et au CHUV dans les médias en 2014, selon la revue de presse Argus, au 17 avril 2014. En janvier, la sortie (et les critiques) de L’amour est un crime parfait, des frères Larrieu, a propulsé l’UNIL dans les pages culturelles des journaux. En effet, Mathieu Amalric y incarne un professeur de littérature. Sur le plan politique, la votation du 9 février dernier et ses conséquences sur la recherche et la mobilité des étudiants, ont bien entendu mis l’institution à contribution, et notamment sa direction et son service des Relations internationales. Les médias ont en effet régulièrement relayé leurs inquiétudes. A la mi-février, l’entrée de Philippe Jaccottet dans La Pléiade, de son vivant, a été saluée. Sur Twitter et sur son blog très suivi, Pierre Assouline a par exemple traité de cet évènement. La responsabilité de l’édition de l’œuvre du poète a été assurée par José-Flore Tappy, collaboratrice scientifique au Centre de recherches sur les lettres romandes.
Une recherche en biologie a connu un écho mondial. Jessica Purcell et l’équipe de Michel Chapuisat, au Département d’écologie et évolution (DEE), ont découvert que certaines fourmis habitant les plaines alluviales du Rhône s’accrochent les unes aux autres pour former un radeau vivant, lorsqu’elles sont confrontées à une inondation. Les larves et les pupes, qui flottent mieux, servent même de bouée!
Comme nombre d’autres médias, The Economist a traité de travaux menés par Sébastien Jacquemont, professeur assistant et médecin associé au Service de génétique médicale du CHUV, en collaboration avec l’Institut suisse de bioinformatique (SIB) et une équipe de l’Université de Washington à Seattle. Il s’avère que les filles résistent mieux que les garçons aux troubles neuropsychiatriques de l’enfant, dont l’autisme fait partie. DS
Science-fiction
Des textes qui ont du souffle
La Horde du Contrevent raconte le voyage de 23 personnages partis à la recherche de la source des vents qui balaient leur planète. Ce roman d’Alain Damasio, paru en 2004, fait l’objet de deux excellents essais publiés chez Archipel. Il s’agit de condensés des mémoires de master de Colin Pahlisch et Stéphane Martin. Ce dernier a eu un vrai coup de foudre pour le texte de l’écrivain français. «Jean-Michel Adam, aujourd’hui professeur honoraire, a très bien accueilli l’idée de s’attaquer à cette œuvre avec les outils de la linguistique.»
«Il faut lire La Horde du Contrevent à haute voix, ajoute Stéphane Martin. La puissance du style se ressent physiquement dans le corps du lecteur et le rend vivant.» Colin Pahlisch s’est penché sur l’analyse de la communauté que forment les 23 narrateurs du roman. «Le texte, c’est sa force, se donne tout autant à lire comme un récit d’aventure que comme un réservoir d’idées, de perspectives, pour interroger notre époque. C’est fascinant!» souligne-t-il. Une autre manière d’approcher la sensualité qui caractérise le roman. DS
www.unil.ch/archipelessais
Passage en revues
Les entreprises comme acteurs politiques
269 C’est le nombre d’articles que les chercheurs de l’UNIL et du CHUV ont fait paraître dans des revues scientifiques en 2014 (d’après Serval, au 17 avril 2014). C’est à une intéressante passe d’armes que convie la California Management Review (vol. 56, numéro 2), éditée par l’Université de Californie à Berkeley. Titré Contesting the value of «Creating Shared Value», un article co-écrit par Guido Palazzo, directeur du Département de stratégie de la Faculté des HEC, s’en prend à un concept popularisé par deux autres chercheurs, Michael Porter et Mark Kramer.
En une phrase, la notion récente de Creating Shared Value (CSV) consiste, pour une société, à réaliser des profits en intégrant les problèmes sociaux et environnementaux qui la touchent. Un modèle dans lequel toutes les parties seraient gagnantes. En une vingtaine de pages, Guido Palazzo et ses collègues se livrent à un réquisitoire sévère d’une idée «sans originalité». «Le danger de la CSV, c’est qu’elle incite l’entreprise à se concentrer sur les petites difficultés faciles à résoudre, ce qui lui fait perdre de vue la vision d’ensemble des problèmes», explique le professeur. Il faut de plus être naïf pour penser que les crises se résolvent de manière win-win, alors qu’en réalité, il s’agit souvent de compromis, voire de dilemmes pour le management.
Si Guido Palazzo soutient, comme Michael Porter, que le capitalisme connaît une crise de légitimité, ce n’est certainement pas la CSV qui va l’en sortir. Avec l’affaiblissement des Etats-nations, «les entreprises deviennent des acteurs politiques dans les régions où les gouvernements ne veulent ou ne peuvent agir», note le chercheur de l’UNIL. Pour elles, au XXe siècle, créer des postes de travail, payer des impôts et être un peu philanthropes suffisaient. «Aujourd’hui, on attend des multinationales – notamment – qu’elles analysent l’ensemble de leur chaîne de production, qu’elles repèrent les problèmes sociaux et environnementaux et qu’elles jouent un rôle dans leur résolution.» Par exemple, en s’attaquant à l’abolition de l’esclavage ou du travail des enfants, des luttes qui devraient être assurées par les Etats.
Optimiste, Guido Palazzo note que cette responsabilisation, et le changement de mentalité qu’elle implique chez les managers, se répand dans les entreprises. DS
Biologie et médecine
La Fondation Leenaards soutient la recherche
Le 27 mars dernier, la Fondation Leenaards a attribué deux Prix à des projets de recherche biomédicale dite translationnelle, pour un montant total de 1750000 francs.
Le premier projet, présenté par Nicolas Vuillemier (HUG), Oliver Hartley (UNIGE), Fabrizio Montecucco (UNIGE), Pedro Marques-Vidal (UNIL-CHUV), Martin Preisig (UNIL-CHUV) et Peter Vollenweider (UNIL-CHUV), a pour but d’identifier des biomarqueurs de l’athérosclérose pour prévenir l’apparition des maladies cardiovasculaires qui restent une cause de mortalité prépondérante dans nos sociétés.
Le second projet combine l’expertise en biologie du cancer d’Anita Wolfer (UNIL-CHUV), à celle en chimie bio-organique d’Elena Dubikovskaya (EPFL) et de Yann Seimbille (UNIGE-HUG), en imagerie moléculaire. Il propose une approche innovante pour amener des agents chimiothérapeutiques directement en contact de cellules malignes, tout en préservant les cellules saines. (RÉD.)
Nominations et récompenses
Quatre chercheurs à l’honneur
Professeure en systèmes d’information à la Faculté des HEC, Solange Ghernaouti est entrée le 1er janvier 2014 dans l’Ordre de la Légion d’honneur française. Pionnière en matière d’approche interdisciplinaire concernant la maîtrise des risques, la sécurité informatique et la criminalité des technologies du numérique, elle est reconnue en tant qu’experte internationale en cybersécurité. Première femme nommée professeure à la Faculté des HEC en 1987, Solange Ghernaouti préside la Fondation Erna Hamburger, qui apporte une aide matérielle à des femmes qui effectuent des études postgrades dans le Canton de Vaud. (RÉD.)
Ruud B. van Heeswijk, postdoctorant au Centre de recherche en résonance magnétique cardiovasculaire, a été récompensé par la Fondation du Prix Pfizer de la Recherche pour son travail intitulé «Détection plus précoce de la myocardite». Grâce à la résonance magnétique cardiaque, les médecins sont capables de déceler des lésions infimes du myocarde. En revanche, ils ne savent pas pour autant quel est le stade d’évolution de l’inflammation et quelles sont les cellules qui sont concernées. Chez la souris, le chercheur a développé une méthode d’examen qui lui a permis de mettre en évidence très tôt certaines cellules inflammatoires. (RÉD.)
Le Prix Friedrich Miescher de la Société suisse de biosciences moléculaires et cellulaires est remis tous les ans à un-e jeune scientifique suisse ou ayant effectué ses recherches en Suisse. Il vient récompenser cette année le travail extraordinaire de Sophie Martin, professeure associée à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL, sur l’organisation spatiale de la cellule. Comment ces dernières acquièrent-elles leur forme? Comment cette forme contribue-t-elle à leur prolifération? La chercheuse utilise la levure fissipare comme système modèle pour chercher à répondre à ces questions. Avec son équipe, elle a publié plusieurs études dans Cell et Nature. (RÉD.)
Le Prix de l’Université de Lausanne 2014 est remis à Doris Jakubec, professeure honoraire de l’UNIL, directrice du Centre de recherches sur les lettres romandes de 1981 à 2003. Elle a, par exemple, dirigé l’édition des romans de Ramuz dans La Pléiade. Mais il faudrait parler aussi de ses travaux et contributions sur Jean-Jacques Rousseau, Charles-Albert Cingria ou Guy de Pourtalès, parmi tant d’autres écrivains. Quatre doctorats honoris causa sont également décernés cette année, lors de la cérémonie du Dies academicus. Les récipiendaires sont Susan Gasser, Donatella della Porta, James Arthur Beckford et Geert Bouckaert. (RÉD.)