Microbiomes, un nouveau pôle de recherche
Dans la nature et dans nos intestins, les bactéries forment des écosystèmes dont nous commençons à peine à mesurer l’importance pour notre santé et celle de l’environnement. Afin de percer le mystère de leur fonctionnement, le Fonds national suisse a confié à l’Université de Lausanne la création cette année d’un Pôle de recherche national. Intitulé Microbiomes, ce vaste réseau est dirigé par le prof. Jan Roelof van der Meer, directeur du Département de microbiologie fondamentale de l’UNIL, en collaboration avec l’École polytechnique fédérale de Zurich.
Ce pôle est constitué d’une vingtaine d’experts issus des deux institutions ainsi que du Centre hospitalier universitaire vaudois, de l’EPFL et des Universités de Berne et Zurich. LC
On nous écrit parfois de loin
Aujourd’hui, Allez savoir! compte environ 13000 abonnés, dont près de 9000 résident dans le canton de Vaud. Mais le magazine gratuit de l’UNIL séduit hors des frontières helvétiques, avec près de 900 lecteurs à l’étranger. Ces derniers se trouvent dans 72 pays, du Japon à l’Uruguay. Nous comptons davantage de fidèles en France, au Canada ou en Belgique, pour des raisons évidentes de langue. En mars, la rédaction a reçu une lettre de demande d’abonnement de la part de Jean-Marie Kajangu. Assistant en gestion hôtelière, protocolaire et tourisme à l’Institut supérieur des arts et métiers, cet enseignant vit à Cyangugu (Rwanda), non loin du lac Kivu. Comme il l’écrit dans sa missive, «la culture n’a pas de frontière». Nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui. DS
Marier antique et numérique
#ASAnumerica est un groupe de réflexion sur le recours aux nouvelles technologies dans les sciences de l’Antiquité, telles que la reconstitution virtuelle d’un temple à Palmyre, né d’une rencontre entre trois chercheurs de l’Institut d’archéologie et des sciences de l’Antiquité (ASA), Patrick M. Michel, Dylan Bovet et Ariane Jambé. L’un des objectifs est de proposer des séances de travail autour des problématiques qu’implique l’utilisation de l’informatique, comme les systèmes d’information géographique ou la modélisation, dans les disciplines de l’ASA. NM
unil.ch/asanumerica et twitter.com/asanumerica
Au fil de l’histoire du Rhône
En décembre 2019, le canton du Valais, avec divers partenaires dont l’Institut de géographie et durabilité et le Centre interdisciplinaire de recherche sur la montagne (CIRM), a inauguré la Plateforme Rhône. Elle propose un bon nombre de ressources documentaires sur les moments clés de l’histoire du fleuve. L’UNIL a contribué notamment à la réalisation d’une carte interactive de plans historiques du cours d’eau, au moyen du générateur de catalogues en ligne CATIMA. La nouvelle base de données s’ajoute aux bases documentaires sur les Alpes vaudoises et valaisannes, gérées par le CIRM. NM
La clé des champs
Les 75 000 mètres carrés de terres agricoles de l’UNIL et de l’EPFL ont été confiés à un collectif, suite à un appel d’offres. La jeune équipe choisie s’est engagée dans un projet durable qui associe maraîchage, arboriculture et élevage en cycle fermé, dans une perspective «bio» de micro-ferme modèle. Plusieurs animaux, comme des chevaux, un âne, des brebis ou des cochons sont attendus sur le domaine. Devant l’Unithèque, une surface de 27 000 mètres carrés accueillera des cultures de céréales anciennes, de sarrasin, de pois chiches ou de lentilles. Des dizaines d’arbres fruitiers seront plantés, ainsi que des haies. Les produits pourront à terme être achetés à la ferme de Bassenges (à Écublens, en face du SwissTech Convention Center) ou seront distribués en circuit court sur le campus. (Réd.)
Championnes de la plaidoirie
Quatre étudiantes en droit de l’UNIL, Inès Pinto Monteiro, Rina Iseni, Floriana Giacomello et Federica Rella, ont remporté la finale du Swiss Moot Court. Il s’agit d’un concours de plaidoiries lors duquel douze équipes d’étudiants des universités suisses rivalisent de rhétorique devant un jury formé de juges, d’avocats et de professeurs de droit. L’événement a eu lieu au Tribunal fédéral de Lucerne en février dernier. L’évaluation s’est faite sur la base de la pertinence des arguments présentés, ainsi que sur la force de persuasion. Le quatuor gagnant de l’UNIL a été encadré par la professeure Anne-Christine Fornage et par ses assistants diplômés Catherine Kirchner, Arthur Grisoni et Damien Oppliger. (Réd.)
Un portrait des étudiants en chiffres
Chaque année en novembre, le Service d’orientation et carrières pilote une enquête téléphonique auprès des personnes inscrites pour la première fois en bachelor à l’UNIL. Menée en collaboration avec la Fédération des associations d’étudiant·e·s, cette démarche fournit de nombreuses informations sur les débutants. De plus, en tant que mesure d’accueil, elle les sensibilise aux particularités des études universitaires, tout en les informant sur les structures à leur disposition.
En moyenne, une personne de première année est occupée à ses études environ 39h30 par semaine, dont 17h30 consacrées aux révisions et au travail personnel. 61,5% des débutants n’ont aucune difficulté d’adaptation et l’immense majorité est satisfaite de son choix d’études. 49% travaillent en parallèle à leur cursus, en moyenne 7h par semaine.
Si cette enquête aborde nombre de sujets sérieux, on découvre aussi que 55% des étudiants participent à la vie sociale, culturelle et associative du campus et que les réseaux sociaux ont la cote: 88,1% possèdent un compte sur Instagram, 74,1% utilisent Snapchat… et seulement 60,5% sont encore sur Facebook, un pourcentage qui chute chaque année. DS
Tous les résultats: unil.ch/soc/comment-allez-vous
Confinement, télétravail et singes
5558 Le nombre d’articles et d’émissions qui ont mentionné l’UNIL ou le CHUV dans les médias romands en 2020 (d’après la revue de presse Argus au 31 juillet). Sans surprise, les questions posées par la pandémie ont mobilisé les chercheurs de l’UNIL. Au-delà des aspects médicaux, l’impact de ces mois de semi-confinement sur la société a également intéressé les médias.
Ainsi, l’anthropologue Fanny Parise, chercheuse associée à l’Institut lémanique de théologie pratique, a pu présenter ses recherches, qui portent notamment sur les profils des personnes confinées. Professeure à l’Institut des sciences sociales, Laurence Kaufmann s’est exprimée plusieurs fois au sujet des fake news et des théories du complot, des thèmes qu’elle avait déjà abordés dans Allez savoir! 72 (mai 2019). Sujet émergent, le télétravail a mobilisé l’expertise d’Isabelle Chappuis, directrice du Future Skills LAB. Comme la pandémie a engendré un certain ennui chez des personnes enfermées chez elles, Alexandrine Schniewind, professeure en Section de philosophie, a pu longuement traiter de ce sentiment désormais bien partagé dans M Magazine, le 14 avril.
Grâce au site Avis d’experts, fruit d’un partenariat entre la RTS et les Hautes Écoles romandes, de nombreuses interventions de scientifiques de l’UNIL dans les médias publics peuvent être retrouvées en quelques clics (avisdexperts.ch). D’autres sujets ont pu se glisser entre deux virus. Comme par exemple l’étude menée par Erica van de Waal (professeure assistante au Département d’écologie et évolution) au sujet des singes vervet. Chez ces animaux, la dominance entre les sexes peut pencher du côté des femelles. Des travaux publiés dans la revue scientifique Frontiers in Psychology (14 mai 2020). D’autres recherches menées par la primatologue ont été présentées dans Allez savoir! 72 (mai 2019). DS
Au coeur de l’actu
Chargé de cours en Faculté des lettres, Gilles Merminod examine en détail le parcours d’une nouvelle dans la rédaction de la Radio Télévision Suisse. En l’occurrence, le crash à l’atterrissage du vol Garuda Indonesia 200, le 7 mars 2007: cet accident a fait 21 morts. L’auteur nous fait suivre presque minute par minute le traitement de cette information par les journalistes du média public.
Même si cet événement nous paraît lointain, il «permet d’étudier le traitement d’un événement inattendu – l’une des matières premières du travail journalistique – dans une situation de production qui contraint les praticiens à reconsidérer leurs façons de faire l’information: ils ont à leur disposition des images amateur tournées au cœur de l’événement et vont être amenés à les utiliser», comme l’écrit Gilles Merminod. Sa démarche, à la fois ethnographique et linguistique, s’avère bien utile pour mieux comprendre comment et dans quelles conditions sont réalisées les news que nous consommons au quotidien. DS
Coronavirus, pandémie et… Covid-19
1846 Le nombre d’articles que les chercheurs de l’UNIL et du CHUV ont fait paraître dans des revues scientifiques évaluées par les pairs, en 2020 (d’après Serval, au 31 juillet).
Comme le relève la rectrice de l’UNIL Nouria Hernandez dans sa chronique, la pandémie a suscité de nombreux travaux parmi les scientifiques confinés. Ces recherches, menées à chaud, offrent l’occasion de prendre un peu de recul face à la déferlante d’informations délivrées en continu par les sites d’actualité, depuis quelques mois.
L’anthropologue Fanny Parise, chercheuse associée à l’Institut lémanique de théologie pratique, a piloté une enquête en ligne auprès de 6000 personnes, en Suisse et en France. Riche d’enseignements au sujet de l’évolution de nos modes de vie ou des nouveaux rites, CONSOVID-19 nous apprend entre autres qu’il existe quatre profils de confinés: les «naufragés» (qui sortent peu), les «entre-deux» (pour qui le confinement est perçu comme un moment privilégié), les «travailleurs» essentiels (dont la charge mentale a augmenté et les conditions de vie se sont dégradées) et une minorité d’ «exilés» (confinés ailleurs que chez eux, ils privilégient l’entre-soi). À découvrir sur anthropologieduconfinement.com.
Né de l’initiative de chercheurs et du Service Culture et Médiation scientifique de l’UNIL, le blog «Viral» (unil.ch/viral) cherche à donner du sens à cette crise, en utilisant la carte de l’interdisciplinarité. Regroupées dans les catégories «apprendre du passé», «documenter le présent» et «penser le futur», les contributions traitent aussi bien des épidémies dans l’Antiquité que de la crise écologique.
Mené par l’IDIAP, l’EPFL et l’UNIL, le projet Corona Citizen Science (coronacitizenscience.ch) a inclus des citoyens au sein de recherches menées sur des sujets comme «Vivre plus localement après le coronavirus? Scénarios d’avenir pour les économies locales», la mobilité ou le traçage numérique, entre autres.
Photographies, témoignages, moments saisis sur le vif et analyses: le site covies20.com mêle les points de vue pour donner une image de la crise à grande échelle que l’humanité traverse.
Les nombreux projets lancés par l’UNIL, ou menés en collaboration avec l’institution, sont regroupés sur unil.ch/viral/recherche. DS
Qui es-tu, fourmi vaudoise?
Il y a un peu plus d’un an, l’UNIL, la Société vaudoise des sciences naturelles et le Musée de zoologie de Lausanne ont lancé l’Opération Fourmis, le premier recensement des fourmis vaudoises. Curieusement, les connaissances fiables sur la diversité et la distribution de ces animaux manquent sous nos latitudes. La population a joué le jeu, en dénichant des petites bêtes à travers tout le canton, kit de chercheur en poche. Ainsi, 601 myrmécologues bénévoles ont envoyé 6923 échantillons aux organisateurs de l’Opération fourmis. Plus de 70 espèces ont été identifiées et localisées, après un patient travail. DS
Cartes, informations et résultats sur unil.ch/fourmisvaud
L’olympisme, un sport national
La Suisse n’est pas devenue un haut lieu de l’olympisme en un jour. Dans cet ouvrage, Jean-Loup Chappelet raconte comment Lausanne, l’arc lémanique et le pays dans son entier sont devenus des places centrales du sport international depuis le début du XXe siècle. Si cette importance induit des retombées économiques et sociales positives, elle comporte également des dangers, quand des scandales entachent la réputation des grandes organisations, et par ricochet, risquent de nuire au pays qui les accueille. Professeur honoraire à l’UNIL, l’auteur a été récompensé pour son engagement d’exception en faveur du sport suisse par l’Association Swiss Sport Managers, en mars dernier (Réd.)
Médecine, histoire, insectes et consommation
Comment l’organisation d’une société peut-elle réduire la transmission de maladies? C’est la question que va explorer Yuko Ulrich, maître assistante au Département d’écologie et évolution de la Faculté de biologie et de médecine, titulaire d’un «ERC Starting Grant 2019». Octroyée par le Conseil européen de la recherche, cette prestigieuse bourse est dédiée aux jeunes chercheurs et chercheuses d’excellence. D’une hauteur de 1,5 million d’euros, ce montant lui permettra de créer une équipe et de financer des travaux sur cinq ans. Le projet se concentrera sur des colonies de l’Ooceraeabiroi, une fourmi clonale sans reine. LC
Maître d’enseignement et de recherche suppléant à la Section d’histoire de l’art (Faculté des lettres), Cyril Lécosse est lauréat du Prix du Jury de la Fondation Napoléon 2019. Ce chercheur est distingué pour son ouvrage Jean-Baptiste Isabey: Petits portraits et grands desseins (CTHS Éditions, 2018). Cet artiste (1770-1837) s’est fait un nom sous la Révolution et l’Empire. Il a suivi une formation de peintre d’histoire dans l’atelier de Jacques-Louis David et fréquenté l’école de l’Académie royale de peinture. Mais il s’est différencié en faisant de la miniature et du dessin fini ses spécialités. / Communication Lettres
Dans le cadre de son programme d’encouragement de la relève dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche, la Fondation Philanthropique Famille Sandoz soutient Cleo Bertelsmeier, professeure assistante au Département d’écologie et évolution. L’an passé, cette chercheuse a publié un ouvrage accessible à tous, Les guerres secrètes des fourmis, aux Éditions Favre. Dans l’édition d’octobre 2018 (n°70) d’Allez savoir!, la biologiste nous avait parlé des fourmis invasives que l’on trouve en Suisse, comme par exemple la Tapinoma magnum, présente en grand nombre à Cully et dans d’autres localités vaudoises. DS
Fin 2019, le Conseil fédéral a nommé Anne-Christine Fornage à la vice-présidence de la Commission fédérale de la consommation (CFC). Professeure à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique, elle enseigne le droit des obligations et le droit de la consommation. Ses recherches portent sur les déséquilibres structurels dans les contrats de masse, en particulier dans le contexte de l’économie numérisée, la sécurité des produits et la responsabilité qui en découle ainsi que sur le droit des sûretés. Indépendante, la CFC peut être consultée par les Autorités fédérales pour les sujets relatifs à la politique en matière de consommation. / FDCA