« La messe serait-elle dite ? Le Requiem entonné ? », se demande Simon Butticaz dans Comment l’Église est-elle née ? Autant dire que ce docteur en théologie et professeur à l’Université de Lausanne ne mâche pas ses mots quand il évoque la désaffection qui touche les Églises historiques en Europe. Davantage qu’un remède de plus auquel il ne croit guère, il propose un constat : le fait que « cette Église finissante ressemble à s’y méprendre à l’Église émergente. Pauvres, petites et marginalisées, toutes deux. » S’adressant aux théologiens de métier comme aux laïcs engagés, aux étudiants comme aux praticiens confirmés, cet exégète formé à la critique historique des textes fait alors le pari de trouver dans la fréquentation des origines chrétiennes des éléments susceptibles d’éclairer les croyants d’aujourd’hui.
À quoi ressemblait-elle donc, cette Église nouveau-née ? L’analyse de Simon Butticaz pointe une série de caractéristiques résumées dans la conclusion. Constatant des « combinaisons chatoyantes de diversité », il suggère qu’il s’agissait avant tout d’inventer une vie qui conciliait l’humain et le transcendant. Il relève également que « l’Église n’est pas là où une pratique religieuse est dûment exercée », qu’elle ne s’identifie ni à une communauté élective de personnes, ni à un groupe d’intérêt, ni à une cellule unie par des liens de parenté ou d’ethnicité mais que « c’est autour d’une adhésion existentielle que se forment l’unité (à l’interne) et la singularité (à l’externe) des Églises aux origines du christianisme ». /Mireille Descombes
Les raisons d’être d’un musée à tout faire
En 2018, le Musée cantonal vaudois fêtait son bicentenaire. L’occasion de rappeler que son évolution actuelle, avec notamment le déménagement des beaux-arts à PLATEFORME 10, ne fait que prolonger une série de mutations qui l’ont accompagné depuis sa naissance, en réponse à différents enjeux légaux, scientifiques ou urbanistiques. Dans le cadre de cet anniversaire, les Musées du Palais de Rumine (zoologie, géologie, archéologie et histoire) ont par ailleurs organisé, en collaboration avec l’Université de Lausanne, un colloque s’interrogeant sur les « histoires et enjeux des musées encyclopédiques ». Cet ouvrage en est issu. Après s’être intéressé aux origines des collections du musée, on y aborde le contexte politique et intellectuel vaudois avant de s’offrir un détour par le Musée des Confluences de Lyon, inauguré en 2014. La preuve que, réinterprété, le modèle encyclopédique reste « un outil fondamental pour considérer le monde »./MD
«Alors, comment il va ce matin?»
En s’appuyant sur des décennies de travaux de recherche, les auteurs traitent d’un sujet qui touche tout le monde : la communication en milieu médical. Les sources d’ambiguïté sont nombreuses. Le vocabulaire utilisé, le recours à l’implicite, les enjeux socio-culturels ou la lecture des signaux du corps peuvent engendrer des malentendus ou de l’incompréhension. Des pages sont consacrées à l’environnement des cabinets médicaux, c’est-à-dire le décor, qui n’est pas neutre. Les « rituels » qui balisent la communication entre soignants et patients sont détaillés, tout comme les identités endossées par les participants au cours de la rencontre. La question de l’intervention d’un tiers, comme par exemple un interprète qui va aider un allophone à communiquer avec le personnel médical, est abordée. Les auteurs n’oublient pas les canaux numériques, comme les réseaux sociaux ou les sites dédiés à la santé./DS