Des installations déjà en fonctionnement

Islande. Le but de l’usine Orca consiste à capter le CO2 contenu dans l’air pour l’injecter en sous-sol. © Climeworks

En Norvège et en Islande, plusieurs projets de captage et de séquestration du CO2 existent déjà, ou sont en développement.

La Norvège est le premier pays à s’être lancé dans le captage et la séquestration du CO2 (CCS) à large échelle. Depuis 1996, dans le champ gazier de Sleipner, située en mer du Nord, la compagnie Equinor extrait du gaz naturel qui est trop riche en CO2. Le dioxyde de carbone en excès est donc réinjecté dans un aquifère salin situé à 800 mètres de profondeur. Chaque année, un million de tonnes de CO2 sont ainsi enfouies et, d’après les analyses réalisées régulièrement, le stockage semble étanche.

En 2020, le pays a aussi donné son feu vert à un autre projet de CCS piloté par les géants pétroliers Equinor, Total et Shell. Baptisé Northern Lights (aurores boréales), il vise à séquestrer le CO2 en provenance d’une cimenterie et d’une usine d’incinération sous les fonds marins, à 2600 mètres de profondeur. À partir de 2024, 1,5 million de tonnes de gaz carbonique devraient être stockées chaque année.

Capter le CO2 de l’air 

En Islande, l’usine Orca, née de l’association entre l’entreprise zurichoise Climeworks et le projet islandais Carbfix, vise un tout autre objectif. Cette fois, il ne s’agit pas d’extraire le CO2 des émissions d’installations industrielles, mais de capter celui qui est déjà présent dans l’atmosphère. Inaugurée en septembre dernier, l’usine est équipée de ventilateurs géants qui aspirent l’air. Une fois séparé de ce dernier, le gaz carbonique est mélangé à de l’eau, puis injecté à 1000 mètres de profondeur dans une couche de basalte où il est transformé en cristaux de calcaire. Cette technologie, nommée DAC (Direct Air Capture ou Captage direct dans l’air), reproduit donc, en accéléré, le processus naturel de minéralisation qui peut prendre plusieurs milliers d’années. Elle pourrait permettre de compenser les émissions de CO2 de certains secteurs d’activité, comme l’aérien ou l’agriculture, qui sont difficiles à décarboner. 

L’usine Orca peut capturer jusqu’à 4000 tonnes de CO2 par an, l’équivalent des émissions annuelles de deux à trois cents personnes en Suisse, selon Climeworks.

Article principal: La séquestration du CO2 peut contribuer à limiter le changement climatique

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