Sommaire
Le projet
Le programme de publication de l’Association pour l’étude de la littérature apocryphe chrétienne (AELAC) porte sur l’édition critique des écrits apocryphes dans les différentes langues anciennes qui les transmettent. Dans chaque volume de la Series apocryphorum, l’édition critique des textes est précédée d’une introduction à l’histoire de leur transmission et accompagnés d’un commentaire historique et philologique.
Pour préparer les volumes de la Series apocryphorum, des travaux préliminaires souvent fort complexes sont entrepris : recherche, description détaillée et classification des manuscrits ; études sur l’histoire d’un texte, sa réception et ses diverses réécritures ; étude comparative avec des traditions parallèles ; analyse linguistique des textes à éditer. Ces travaux importants et originaux, nécessaires à l’élaboration des volumes de la Series apocryphorum, courent le risque de dormir dans des tiroirs et des ordinateurs, ou de se trouver éparpillés dans des publications spécialisées et souvent difficiles d’accès.
Pour pallier ces inconvénients et pour éviter de surcharger les volumes de la Series apocryphorum, il a semblé opportun de rassembler les travaux de ce genre dans une collection de volumes annexes à la Series apocryphorum. La collection des Instrumenta accueillera donc, à côté des concordances qui en constitueront l’élément essentiel, d’autres outils de travail : études préliminaires, états de la question, éditions de textes auxiliaires, études de la tradition manuscrite, répertoires de textes apocryphes, bibliographies.
En tant que collection auxiliaire, les Instrumenta répondront à des exigences scientifiques semblables à celles de la Series apocryphorum.
La collection des Instrumenta s’adresse à un public de spécialistes de différents domaines : philologie, linguistique, histoire de l’Antiquité, histoire médiévale, théologie. Pour ce qui est des concordances, la publication de volumes bien ciblés et de fascicules distincts par langue doit permettre aux personnes intéressées par un domaine linguistique ou culturel particulier d’acquérir les dossiers textuels dont elles ont besoin, de préférence à d’autres qui les concernent moins.
Les concordances
La plus grande partie des volumes prévus dans la collection sera constituée par les concordances des textes édités ou en voie d’édition dans la Series apocryphorum.
Il convient de rappeler qu’au cours des dernières années le secrétariat scientifique de l’AELAC, établi à l’Institut romand des sciences bibliques de l’Université de Lausanne, a réuni dans une banque de données centrale les textes parus dans la Series apocryphorum. L’ensemble des textes a été normalisé afin de permettre une analyse rigoureuse et homogène, et aussi pour faciliter les échanges avec d’autres institutions spécialisées.
Dès le volume 5 de la Series apocryphorum, les indices uerborum qui figurent à la fin des volumes ont été confectionnés grâce au programme d’analyse colmas, initialement conçu pour la saisie et la comparaison de manuscrits et l’édition de texte assistée par ordinateur. En outre, plusieurs auteurs ont utilisé le programme colmas pour constituer des concordances provisoires de leurs textes, dans le but de mieux en comprendre la langue et la structure. Le programme d’analyse est actuellement opérationnel pour les langues grecque, latine, syriaque et irlandaise, et il peut être étendu à d’autres. Pour le copte, des programmes similaires, élaborés par des chercheurs des Fonds nationaux de recherche suisse et canadien, sont appliqués aux textes de Nag Hammadi, mais le sont également à d’autres.
Il est prévu, dans un premier temps, de publier les concordances sous forme de livres. Par la suite, elles pourront être réunies sur un autre support.
Les volumes de concordances seront répartis selon la langue et selon le degré de parenté des textes traités. En principe, il y aura donc autant de fascicules de concordances qu’il y a de versions en langues différentes réunies dans un même dossier de la Series apocryphorum — par exemple, pour les Actes de Jean, grec, latin et copte. Par ailleurs, un même fascicule pourra contenir la concordance de plusieurs textes, provenant de volumes différents de la Series apocryphorum — par exemple, pour le copte, un fascicule réunissant les textes partiels des Actes de Jean, des Actes d’André et de l’Ascension d’Ésaïe.
Chaque volume contiendra une introduction présentant les conventions et les critères appliqués, la concordance proprement dite, la liste des lemmes et des formes avec leurs fréquences, ainsi que le texte qui a servi de base à la concordance et aux index.
Dans la concordance proprement dite, chaque mot est présenté dans son contexte. Les lemmes sont classés selon les principes des dictionnaires communément utilisés pour les différentes langues. Dans certains cas, ils seront accompagnés d’informations statistiques, de renvois ainsi que d’une traduction. Suivant la langue et le type d’analyse, les lemmes pourront être hiérarchisés.
Les entrées regroupées sous un seul et même lemme sont données dans l’ordre de leur apparition dans le texte. L’étendue du contexte est arbitraire ; elle correspond à un nombre donné de mots ou de lettres avant et après le terme lemmatisé et ne tient donc pas compte des « unités de sens ». Le contexte cité est suffisamment large pour que les lecteurs comprennent le sens du passage sans avoir besoin de recourir constamment à l’édition du texte complet.
Chaque texte fera l’objet d’une concordance séparée. Dans certains cas particuliers, par exemple s’il s’agit de comparer deux recensions d’un même écrit, une concordance cumulée pourra être publiée ; mais ce type de solution restera exceptionnelle. Précisons encore que l’éditeur du texte aura la possibilité d’inclure dans la concordance certaines variantes importantes qui figurent dans l’apparat critique de son édition.
Le texte reproduit à la suite de la concordance est celui qui est édité dans la Series apocryphorum. Afin de faciliter les renvois, la mise en lignes du texte correspond exactement à celle de la Series apocryphorum. Le texte de l’édition est donné sans son apparat critique.
Chaque volume de la concordance est pourvu d’un index des lemmes et des formes. Dans certains cas, on pourra aussi y ajouter un index a tergo des formes, un index des fréquences, et d’autres.
Volumes parus
1 | Frédéric Amsler - Albert Frey, Concordantia Actorum Philippi (2002). |
2 | Zbigniew Izydorczyk, Evangelium Nicodemi in Polonia asservatum (2007). |
3 | Rémi Gounelle, Les recensions byzantines de l’Évangile de Nicodème (2008). |
Volumes à paraître
4 | Valentina Calzolari, Concordantia armeniaca Actorum Pauli et Theclae, Prodigiorum Theclae et Martyrii Pauli. |
5 | Susana Torres Prieto, Acta Pilati Slavonica. |
Volumes en préparation
Concordances
- Concordance grecque des Actes d’André et du Martyrium prius.
- Concordance grecque des Actes de Jean.
- Concordance du fragment grec de l’Ascension d’Ésaïe et de la Légende grecque d’Ésaïe.
- Concordance latine de l’Évangile du Pseudo-Matthieu.
- Concordance latine du Libellus de natiuitate Mariae.
- Concordance latine des Évangiles de l’enfance en latin (Compilation J).
- Concordance latine de la Vie d’André.
- Concordance latine des Virtutes Iohannis.
- Concordance des traditions latines de l’Ascension d’Ésaïe.
- Concordance des textes coptes des Actes de Jean, des Actes d’André et de l’Ascension d’Ésaie.
- Concordance du texte éthiopien de l’Ascension d’Ésaïe.
Autres volumes
- C. Breatnach – A. Frey, Concordantia evangeliorum infantiae Hiberniae.
- É. Junod – J.-D. Kaestli, La tradition manuscrite des Actes de Jean par Prochore.
- B. Outtier, Lexique géorgien-grec de l’Évangile de Nicodème.
- B. Outtier, Acta Pilati Armeniaca.
- J.-M. Roessli, La tradition manuscrite des Oracula Sibyllina.