Au coeur de la ville de Mexico, septembre 2008, juillet 2009
Les deuxième et troisième missions de terrain, au Mexique, avaient pour but d’approfondir les intuitions suscitées par notre premier séjour et de porter notre attention plus particulièrement sur les techniques du corps et de l’esprit employées dans certains cultes populaires urbains, notamment ceux de type estatique – spiritualiste à vocation thérapeutique et ceux relatifs au culte de la Santa Muerte.
Il s’agissait également de réaliser un document audiovisuel qui a été diffusé et commenté durant le 53ème Colloque des Américanistes en juillet 2009.
Les historiens des religions et les anthropologues sont souvent confrontés à des types de langages culturels, verbaux ou comportementaux, dotés d’une relative spécificité. Il s’agit de langages symboliques solidaires d’une conscience culturelle particulière que nous qualifierons de « mythico-rituelle ». Ainsi, le mythe et le rite peuvent être envisagés comme des dispositifs spécifiques d’organisation symbolique et d’action du monde. Bien qu’ils soient de nature symbolique, ces langages ne sont pas pour autant dénués d’une efficacité factuelle. Il suffit de penser au rôle transformotionnel décisif que jouent certaines techniques du corps et de l’esprit à l’oeuvre dans le cadre de la vie mythico-rituelle. Ces techniques psycho-corporelles, qui n’ont cessé de questionner l’historien des religions, l’induisent plus que jamais à s’interroger tant sur les formes du psychisme humain que sur les relations de celui-ci avec son environnement.
Mexico, marché de Sonora, dans l’officine d’un chamane
La transe, l’ascèse, la méditation, les états de possession rituelle et tout autre pratique reposant sur une altération de la conscience ordinaire pourraient être considérés comme autant de techniques efficaces employées en vue d’une action préventive, constructive ou corrective exercée simultanément sur l’équilibre psychique, organique et culturel.
Photographies © Francis Mobio et Christian Indermuhle