La cérémonie du maïs sacré est un tremplin pour reconstruire un système de réciprocité. En récupérant la culture du maïs guarani, des personnes s’organisent en réseau et tentent ainsi de consolider le lien social et spirituel qui les unit.
La dictature uruguayenne a eu des effets destructeurs sur le psychisme des personnes et le lien social, c’est-à-dire sur la construction de l’identité. Les références culturelles et idéologiques ont été effacées par la peur, les mensonges, l’oubli ou l’obligation au mensonge. Mais après la dictature, la société uruguayenne a entamé une réflexion sur son passé. Ainsi certaines personnes ont ressenti le besoin de chercher dans les racines autochtones pour mieux pouvoir se projeter vers le futur.
Regarder le maïs c’est nous regarder en face, c’est nous remercier, c’est regarder nos enfants, les fleurs, les semences, c’est protéger depuis l’intérieur et pour le futur.
Maintenant, je commence à semer le maïs sacré et à le respecter. Cette graine a beaucoup à nous apprendre. Une connexion de cœur avec le maïs nous aidera à marcher et grandir. Le chemin spirituel n’est pas uniquement regarder vers le ciel, mais regarder la terre, les arbres, le mont, les pierres.
Nous sommes tous des frères, il n’y a aucune différence, quand je plante du maïs chaque graine a un esprit, chaque couleur sa signification. Tout est maïs.
Andrea Olivera
Assistante / Doctorante
Laboratoire d’anthropologie culturelle et sociale
UNIL