marjolaine viret 3015

La juriste qui a choisi pour terrain de jeu le sport et la santé

Arrivée en août 2024 à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique, Marjolaine Viret y a été engagée pour développer le droit du sport.

Félix Imhof © UNIL

marjolaine viret 3015

La juriste qui a choisi pour terrain de jeu le sport et la santé

Arrivée en août 2024 à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique, Marjolaine Viret y a été engagée pour développer le droit du sport.

Un fil conducteur lié à l’usage de la science dans le droit guide cette chercheuse qui a très vite combiné son activité d’avocate et l’étude de la pratique scientifique, avec l’essor au début des années 2000 de l’arbitrage en matière sportive. « Après mes études de droit à l’Université de Fribourg, j’ai effectué mon stage d’avocate à Genève, où j’ai commencé à beaucoup travailler sur des dossiers liés au dopage. Ce domaine, comme d’autres types de litiges sportifs, nous amène à étudier des rapports rédigés par des experts, par exemple des pharmacologues ou des médecins, et à interagir avec eux, ce qui m’a d’emblée fascinée », relate-t-elle.

Les litiges contractuels (surtout dans le football) et ceux qui sont associés aux réglementations mises en place dans chaque fédération sportive font beaucoup parler d’eux et engagent la place suisse depuis la création du Tribunal arbitral du sport (TAS, Lausanne), institution consacrée par le CIO au contentieux dans le sport international. « Le dopage est historiquement un des premiers objets visés par le domaine dit de « l’intégrité » dans le sport, lequel regroupe désormais d’autres préoccupations comme la lutte contre les abus et les violences dans le sport, les manipulations de compétitions, la corruption et d’autres questions qui se posent de manière spécifique dans le sport d’élite, comme les réglementations liées au genre », résume Marjolaine Viret.

Le droit du sport recouvre différents aspects

La connaissance et les technologies bougent plus vite et plus souvent que le droit, bien obligé à certains moments de se fixer. Le fil conducteur de la chercheuse est donc lié aux interactions entre les sciences, la médecine et la santé ainsi que la société, en particulier les politiques sportives.

« La création de mon poste s’inscrit dans la stratégie sport et santé de l’UNIL et le développement de ces thématiques à l’École de droit, pour compléter avec un profil de juriste les compétences existantes à l’IDHEAP et à l’École des sciences criminelles. »

Professeure Marjolaine Viret

Elle-même a réalisé un postdoc en sciences sociales à l’Institut des sciences du sport (ISSUL) et entend continuer à développer des relations avec la Faculté des SSP dans l’étude des sciences et des technologies. Dans le même temps, les synergies de l’École de droit avec la FBM sont favorisées par l’engagement de la professeure Audrey Lebret (droit du vivant et de la santé numérique) et le professeur Frédéric Érard (droit civil et droit de la santé).

Pour sa part, Marjolaine Viret coenseigne avec le professeur Andrea Bonomi l’arbitrage en droit du sport ; elle a créé ce semestre de printemps un cours de master orienté sur ses domaines d’expertise, la gouvernance et la réglementation du sport international, et coenseigne à l’ISSUL dans le cadre d’un cours entièrement consacré à la régulation du dopage. Sur le volet de la recherche, elle lie le sport et la santé en nouant des collaborations sur l’activité physique ou l’usage de la preuve scientifique dans les politiques sportives. Elle tisse son fil conducteur : « Le rôle que jouent l’expertise scientifique et médicale, mais aussi les sciences sociales, dans la manière dont on crée les réglementations sportives, sans oublier l’influence des nouvelles technologies, si vous songez que le CIO va lancer les premiers Jeux olympiques en matière d’e-Games en 2027. » Elle est ravie de participer dans sa chaire académique à cette « période charnière ». – NR