Le management et la stratégie
Elle œuvre aujourd’hui dans le monde académique pour étudier les organisations internationales sous l’angle du management et de la stratégie, après avoir débuté sa carrière dans l’industrie en tant que consultante pour les stratégies et les projets informatiques.
La chercheuse est arrivée à l’UNIL en 2023, après avoir achevé son doctorat et son postdoc à l’UNIGE. Elle s’acclimate rapidement et s’apprête à donner un cours de Bachelor sur «comment innover face aux grands défis mondiaux» tels que la malnutrition, la pauvreté ou les déplacements de population. Katherine Tatarinov mène ses recherches sur un aspect jusqu’ici négligé des secteurs humanitaire et du développement : la stratégie et le management. «Nous pouvons tirer des parallèles entre les multinationales et l’ONU», esquisse-t-elle.
En parallèle mais en lien direct avec ses recherches, elle a fondé en 2020 une association à but non lucratif, le Geneva Innovation Movement. Cette association réunit des scientifiques, des directions d’entreprises publiques et autres spécialistes mondiaux du domaine, pour «faciliter le dialogue entre nos connaissances et diffuser nos recherches en vue d’améliorer la stratégie et le management des organisations internationales, qui ne visent pas le profit mais partagent certaines contraintes avec les entreprises privées, telles que des structures internationales complexes, la nécessité d’améliorer les processus décisionnels, de travailler avec des outils d’IA et de réaliser leurs grandes ambitions», illustre la professeure.
Faciliter le transfert des connaissances
Ses recherches actuelles se concentrent spécifiquement sur les processus d’utilisation de l’IA «pour le bien» (par opposition à l’IA en quête de profit) dans ces organisations sociales et humanitaires, que ce soit à l’interne pour améliorer leur propre efficacité ou à l’externe pour fournir à leurs bénéficiaires des solutions adaptées à leurs besoins. Cette recherche devrait intéresser les organisations désireuses d’utiliser l’IA de manière plus efficace et surtout moins risquée.
La comparaison entre les secteurs privé (où les questions de management et de stratégie sont essentielles) et public (où elles sont abordées d’une manière différente mais néanmoins cruciale) devrait aider à enrichir les connaissances dans les deux domaines. La chercheuse appliquera des méthodes éprouvées dans le secteur privé et adaptées au contexte de l’ONU, ce qui pourrait conduire à de nouvelles innovations pour chacun. De plus, comprendre les processus et les valeurs de chaque secteur aidera ces différents types d’organisations à mieux collaborer pour résoudre les grands problèmes mondiaux dans une approche écosystémique. Ce transfert de connaissances est l’un des buts que s’est donnés la chercheuse.
Comme une «boule de neige»
Elle a beaucoup voyagé et a principalement grandi en Australie et aux États-Unis. Elle se passionne très jeune pour le ski et, par conséquent, apprécie la vie en Suisse, en compagnie de son mari et de leurs deux enfants. Lorsqu’elle réfléchit à sa carrière, elle la voit comme une «boule de neige» qui grandit au fil de ses nombreuses rencontres à l’ONU, au Forum économique mondial, dans les universités et au sein d’entreprises privées et publiques, et à travers les connaissances qu’elle a accumulées et produites dans le domaine des organisations internationales, du management et de l’innovation technologique. Ses étudiantes et étudiants bénéficieront de sa riche expérience dans leur parcours académique à la Faculté des HEC. – NR