Elizabeth Donnelly Carney
Docteure honoris causa de la Faculté des lettres
Professeure émérite de l’Université de Clemson (USA), où elle a été en 1973 la première femme du Département d’histoire, Elizabeth D. Carney est une grande spécialiste de la Macédoine antique et de la cour royale. Sa particularité est d’avoir rattaché la monarchie macédonienne au champ des études genre.
Ses travaux conduits depuis les années 1980 sur la mère, les sœurs et la grand-mère d’Alexandre le Grand, ou les épouses de ses successeurs, éclairent le rôle public et privé de ces femmes et la forte influence qu’elles ont exercée sur la monarchie et la société macédoniennes.
Rôle public des femmes antiques
Grâce aux études d’Elizabeth D. Carney, ces figures féminines ont été intégrées dans les débats historiographiques contemporains et portées à la connaissance d’un large public. Depuis quelques années, elle co-dirige des ouvrages collectifs de grande ampleur qui font le point sur l’implication des femmes dans la vie sociale et politique antique.
Son approche scientifique irréprochable sur le plan méthodologique, a contribué notablement à la reconnaissance progressive accordée dans le milieu académique aux études en histoire des femmes et en histoire du genre pour l’Antiquité.
Elizabeth D. Carney a tissé des liens scientifiques avec l’Institut d’archéologie et des sciences de l’Antiquité (IASA) de l’UNIL depuis le début des années 2000. Elle a participé à plusieurs colloques organisés par l’institut et aux volumes issus de ces rencontres, ce qui a contribué à faire connaître Outre-Atlantique les recherches sur le rôle public des femmes antiques, conduites à l’UNIL depuis 1990.
Suzanne Rivard
Docteure honoris causa de la Faculté des HEC
Professeure en technologies de l’information à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de recherche en gestion stratégique des technologies de l’information, Suzanne Rivard est membre de la Société royale du Canada et membre honorifique de l’AIS (Association for Information Systems).
Chercheuse avant-gardiste et créative, on lui doit des travaux qui influencent toujours de manière significative plusieurs thèmes de recherche clés dans le domaine du digital (comme la résistance à la mise en œuvre des systèmes d’information, l’externalisation des technologies de l’information, la gestion de projets et l’alignement stratégique, notamment). En parallèle, elle favorise considérablement le développement théorique de la discipline à la fois par ses propres travaux et par ses activités éditoriales dans les plus grandes revues du domaine. Elle a publié – seule ou en collaboration – plus de 200 articles, livres, chapitres, communications et rapports de recherche. Parmi ses contributions, plus de 100 articles ont été publiés dans des revues à comité de lecture, plusieurs parmi les plus prestigieuses du domaine des SI.
Un modèle pour les jeunes chercheuses
En 1983, elle est devenue la première femme au Canada à détenir un doctorat en systèmes d’information. Elle a été un modèle pour de nombreuses jeunes femmes dans un domaine encore très masculin. Elle a obtenu le Prix Leo de l’AIS pour ses travaux et ses contributions scientifiques à l’impact global dans le monde des systèmes d’information (2022). Ou encore le Grand Prix de recherche Pierre-Laurin, en 2017, saluant sa contribution exceptionnelle en recherche pour l’ensemble de sa carrière à HEC Montréal. En novembre 2016, elle a reçu un DHC de l’Université d’Aix-Marseille. De plus, comme enseignante, elle est très appréciée, dévouée et engagée.
Felwine Sarr
Docteur honoris causa de la Faculté des géosciences et de l’environnement
Né au Sénégal en 1972, Felwine Sarr est tout à la fois économiste, philosophe, poète, essayiste et musicien. Il enseigne depuis 2020 à l’Université Duke, en Caroline du Nord. Ses travaux inspirent nombre de chercheuses et chercheurs à l’Institut de géographie et durabilité (IGD) qui s’intéressent à l’antiracisme, au décolonialisme, au développement et à l’Afrique plus largement.
Son travail sur la pensée africaine et son engagement dans les processus de décolonisation l’ont amené à produire un ouvrage majeur sur le sujet : Afrotopia (2016), qui s’est vu décerner le Grand Prix de la recherche. L’ouvrage vise à « penser un projet de civilisation qui met l’homme au cœur de ses préoccupations en proposant un meilleur équilibre entre les ordres économique, culturel et spirituel ».
Mieux habiter le monde
S’appuyant sur la notion de « lieux-matrices », Felwine Sarr dessine ainsi à travers ses travaux, essais et productions artistiques une géographie planétaire de lieux intériorisés, interdépendants et en dialogue. Le philosophe est porteur d’une vision dans laquelle nous habitons la Terre autant qu’elle nous habite. Il est ainsi proche d’un concept japonais issu du zen, qui trouve naturellement sa place dans le paysage sénégalais avec une manière originale et cosmopolite « d’habiter le monde », nécessitant de « reconnaître les fondements non humains dans notre être-au-monde ». Il porte l’idée d’une unité du vivant entre les différents « collectifs d’existants » que sont les individus, les corps sociaux et les écosystèmes, autrement dit des « assemblages d’humains et de non humains » qui doivent être pensés ensemble pour aller au-delà de la survie, certes essentielle mais non suffisante ; il s’agit selon lui de penser les conditions d’une vie bonne, en sachant qu’une part de la nature doit nous rester indisponible.
Nombreux liens avec la Suisse
Parmi ses travaux, il faut citer un Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain en France (2018) commandé par la présidence française, et corédigé avec l’historienne de l’art Bénédicte Savoy. Nommé parmi les personnes les plus influentes dans le monde de l’art par la revue ArtReview, Felwine Sarr a tissé de nombreux liens avec la Suisse, académiques comme artistiques, et a été invité en 2022 par la Faculté des lettres. Dans une interview au journal Le Temps, il confiait que « dans l’imaginaire, la Suisse est ce lieu clos aux portes duquel les guerres s’arrêtent. Une oasis pour se reposer du combat, une enclave irréelle, une métaphore. »
Les autres prix attribués
Prix de la Direction de l’Université
Madame Caroline Abu Sa’Da
Directrice générale de SOS Méditerranée Suisse
Prix de l’Université de Lausanne
Madame Chantal Ostorero
Prix de la Ville de Lausanne
Monsieur Dimitri Marincek
Faculté des géosciences et de l’environnement
Prix de la Société Académique Vaudoise
Madame Lucile Franz
Faculté des sciences sociales et politiques
Prix de l’État de Berne
Madame Marion Graf
Prix de l’engagement en faveur de la communauté UNIL
Fédération des Associations d’Étudiant·e·x·s (FAE)