Sport à l’UNIL : en mouvement pour la santé

Les objectifs du service

ÉCLAIRAGES

Le Service sport santé UNIL+EPFL a pris le visage d’Ophélia Jeanneret, dont les objectifs sont ancrés dans une stratégie de développement sur 15 ans.

Félix Imhof © UNIL

Félix Imhof © UNIL

ÉCLAIRAGES

Le Service sport santé UNIL+EPFL a pris le visage d’Ophélia Jeanneret, dont les objectifs sont ancrés dans une stratégie de développement sur 15 ans.

Une approche axée autant sur le sport de performance que sur le sport amateur

Nommée cheffe du Service en novembre 2022, Ophélie Jeanneret a concrétisé ses idées dans un concept de développement novateur consolidant ce que Pierre Pfefferlé, ancien directeur, avait initié et renforçant notamment la dimension managériale et les missions des collaboratrices et collaborateurs. Le Plan directeur sport santé UNIL+EPFL – Horizon 2036 consolide l’ambition des deux institutions en matière de référence et d’innovation aux niveaux cantonal, national et international. Quels sont les points clés de ce plan ?

Vous avez ajouté le terme « santé » à la dénomination du Service des sports.  Qu’est-ce que ça change fondamentalement ?

Ophélia Jeanneret : D’une part, nous nous consacrons pleinement au sport, incluant le domaine de l’élite avec ses réglementations et ses compétitions. D’autre part, nous valorisons le lien entre le sport et la santé, en prônant l’activité physique et le mouvement pour toutes et tous. Notre mission consiste également à travailler avec la jeunesse. Nous avons de nombreux athlètes dans le sport d’élite. Notre objectif est de les former au sport de haut niveau mais aussi en matière de santé, en leur offrant une véritable éducation à la performance en santé durable. Pour nous, former des athlètes en bonne santé implique de leur enseigner l’importance de l’aspect global, comprenant l’efficience motrice, la nutrition, la psychologie du sport, la récupération et, bien sûr, la santé physique et mentale. Cela s’appelle le Projet 360°.

Quels programmes allez-vous proposer aux membres de la communauté et aux sportifs d’élite ?

OJ : Nous couvrons déjà une large gamme de services, notamment la nutrition, la psychologie du sport, les massages, la physiothérapie et les services médicaux, principalement pour les athlètes d’élite mais aussi pour les membres de la communauté universitaire en général. Nous proposons des programmes de renforcement musculaire, d’endurance, et avons une expertise particulière dans le développement des compétences motrices, ce qui inclut le développement des capacités de coordination.

La force de notre approche est de pouvoir s’appliquer aussi bien au sport de performance qu’au sport amateur. Nous visons à développer des axes thématiques spécifiques. Cette démarche intéressante pour notre communauté universitaire relève d’un concept appelé l’Athlete Hub, qui s’inscrit plus largement dans celui du Swiss Olympia Park, au sein duquel l’UNIL, l’EPFL et le SSUE se sont déjà engagés. Il vise à proposer un accompagnement personnalisé autour de la carrière de tous les athlètes d’élite de Suisse romande. Une opportunité pour Dorigny de se positionner comme un pôle important du Swiss Olympia Park, à l’instar de Macolin et de Tenero.

Comment créer des passerelles entre le sport pur et la santé ?

OJ : Nous allons principalement renforcer les collaborations existantes. Nous avons des liens étroits avec l’Institut des sciences du sport, la Faculté de biologie et médecine, le CHUV et Unisanté. Nous souhaitons encadrer non seulement les athlètes, mais aussi les étudiantes et les étudiants, le personnel administratif et technique, ainsi que toute personne bénéficiant de nos services. Cette approche collaborative est essentielle pour assurer un suivi efficace de nos utilisatrices et utilisateurs.

Concrètement, comment s’organise cette approche collaborative ?

OJ : Il y a des séances de coordination essentielles, notamment avec le CHUV. Récemment, nous avons participé aux Assises du sport vaudois avec Stéphane Tercier, chirurgien pédiatre et médecin du sport. Nous partageons son désir d’accompagner les jeunes de manière globale. Concrètement, nous travaillons ensemble sur des projets de développement et d’innovation. Actuellement, nos services de base comprennent le diagnostic médical, ainsi que toutes les prestations mentionnées précédemment.

De plus, nous avons des ambitions de développement supplémentaires. Nous aspirons à fournir une recommandation numérique personnalisée pour toutes ces prestations. Pour nous, la santé signifie placer l’humain au centre, en répondant de manière individualisée à ses besoins, qu’il s’agisse de sport pour le plaisir ou de sport d’élite.

Bouger, santé durable, mouvement : votre objectif consiste à sensibiliser les individus à l’importance de la prévention et à les orienter vers des modes de vie plus sains. Cela correspond-il à un besoin impérieux de la société ?

OJ : Oui. Nous sommes tous conscients des bienfaits du mouvement en matière de prévention. Des institutions telles que l’UNIL et l’EPFL ont la responsabilité de nous engager pleinement dans cette démarche de prévention. Les statistiques préoccupantes sur la sédentarité et l’augmentation des maladies non transmissibles soulignent l’importance d’une approche globale, combinant le mouvement, une alimentation saine et des soins adaptés. C’est pourquoi notre initiative porte le nom de 360°.

Le besoin, souvent sous-estimé, est en réalité profond chez de nombreuses personnes. Notre rôle est d’éveiller cette conscience chez les gens et de les orienter vers la prévention, en considérant le mouvement comme un ingrédient de base à la santé durable des individus. La notion de santé durable conçoit l’humain dans sa globalité, incluant son environnement de vie. Il s’agit là d’un enjeu crucial pour la société et la santé publique. Nous avons encore beaucoup à offrir, notamment en ce qui concerne l’évolution des possibilités pour les personnes en situation de handicap physique. Ce qui est crucial pour nous, c’est que tout le monde ait la possibilité de participer à des activités physiques.

Vous affirmez également vouloir enrichir les Jours santé. À quoi peut s’attendre la communauté ?

OJ : L’objectif de l’année 2024 est clair : fédérer les deux campus autour d’un événement d’envergure. Nous avons créé un groupe de travail commun UNIL-EPFL-SSUE. Nous avons décidé de mettre en lumière la santé sous toutes ses dimensions avec le fameux concept 360°, auquel, vous l’avez compris, je tiens beaucoup. Au cœur de cette initiative réside la force du lien, une idée qui reste à formaliser mais qui promet de créer des relations plus fortes que jamais entre nos deux communautés. Une réflexion active et des travaux sont en cours pour étendre le tracé du parcours de cross sur le campus de l’UNIL. Cette extension permettra non seulement d’explorer de nouveaux espaces, mais aussi de renforcer le sentiment d’appartenance à notre institution.

Une grande première sera la mise en place d’une conférence commune entre l’UNIL et l’EPFL. Prévue pour le 10 octobre, elle tombera à point nommé pour célébrer la Journée mondiale de la santé mentale.

Extraits d’une interview parue dans L’uniscope en mars 2024 – FZo