La FBM intègre la durabilité dans son cursus de médecine

Faculté de biologie et de médecine

VU DES FACULTÉS

Comment enseigner la durabilité dans le cursus de médecine ? D’abord en faisant un état des lieux, une tâche confiée à Sarah Michel et Julia Gonzalez Holguera (debout).

Fabrice Ducrest © UNIL

Fabrice Ducrest © UNIL

VU DES FACULTÉS

Comment enseigner la durabilité dans le cursus de médecine ? D’abord en faisant un état des lieux, une tâche confiée à Sarah Michel et Julia Gonzalez Holguera (debout).

Un premier état des lieux

Sarah Michel et Julia Gonzalez Holguera sont chargées de projet au sein de la Plateforme durabilité et santé, placée sous la direction du vice-doyen Renaud Du Pasquier, de son collègue Nicolas Senn (FBM et Unisanté) et de Nelly Niwa, directrice du Centre de compétences en durabilité.

«Nous avons soumis mi-avril 2022 un questionnaire aux enseignants de la faculté pour savoir ce qu’ils faisaient déjà en la matière et connaître leur intérêt pour la démarche», résume Julia Gonzalez Holguera. Le taux de réponses (192 personnes sur 850) donnait une première indication : la problématique de la santé humaine menacée par les dégradations environnementales et le dérèglement climatique, d’une part, et, d’autre part, celle de la forte empreinte écologique du secteur de la santé concernaient déjà nombre de professionnels.

Alors vice-doyen durabilité, Renaud Du Pasquier (doyen au 1er août prochain) voulait avoir une vision globale de ces efforts dispersés pour proposer un enseignement transversal – touchant potentiellement l’ensemble des disciplines médicales – et longitudinal, étendu à tout le cursus de bachelor et de master. La tâche a été rondement menée, notamment par les deux chargées de projet à la Plateforme durabilité et santé, et cet enseignement de la durabilité en médecine a été lancé en septembre 2023.

Connaissances délivrées dans des modules de Bachelor et de Master

«Après la récolte et l’analyse des réponses à notre questionnaire, nous avons identifié quatre grandes thématiques à couvrir dans cet enseignement. Les objectifs d’apprentissage ont été définis avec un groupe d’accompagnement composé d’enseignants, en collaboration avec l’École de médecine», relatent-elles. Autant dire qu’en termes de notions à acquérir c’est impressionnant, tant la médecine se trouve au carrefour de multiples problématiques sociales, culturelles, (géo)politiques, économiques, juridiques et environnementales.

Le programme couvrira donc quatre thématiques : les bases de la durabilité, les liens entre santé et environnement, les éléments essentiels pour une pratique clinique durable – par exemple en matière de production des médicaments, de prescription et de prise en compte des rejets chimiques dans l’environnement – puis les impacts globaux du système de santé lui-même, au travers de ses orientations technologiques, hospitalières, et en l’absence d’une politique de prévention et de promotion de la santé forte dans notre pays.

Travail en cours et un bilan en juillet 2024

Ces différents domaines sont abordés par des professeurs en médecine. Il s’agit soit de cours complètement inédits dans le cursus, soit d’éléments nouveaux intégrés dans les grands enseignements médicaux existants. « Le travail n’est pas achevé et nous allons tirer un premier bilan en juillet 2024. Nous avons pu mettre sur pied 20 heures de cours obligatoires sur les cinq premières années de médecine, et il s’agit de consolider ce cursus pour l’avenir », précisent les deux chargées de projet.

Rien n’était évident au départ, mais l’impulsion décanale ainsi que l’étroite collaboration entre l’École de médecine et la Plateforme durabilité et santé ont permis d’accorder une place importante aux questions environnementales dans les études de médecine. En outre, afin d’offrir à tous les professionnels de la santé une initiation à la problématique et un espace de discussion, la Plateforme durabilité et santé propose des cycles de conférences, le premier – en cours – sur les médicaments, et un deuxième – déjà envisagé – pour questionner l’usage et les impacts du plastique dans le secteur médical et hospitalier. – NR