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Intelligence artificielle à l’UNIL : quels outils pour quels usages ? 

Cet article propose un panorama des principaux outils d’IA, en précisant leurs cas d’usage et leurs limites.

L’intelligence artificielle (IA) transforme en profondeur les méthodes de travail dans le cadre universitaire. De la recherche documentaire à la rédaction, en passant par l’analyse de données et la création de contenu, de nombreux outils sont aujourd’hui disponibles pour la communauté universitaire.  

Parmi eux, ChatGPT est sans doute le plus connu. Cet outil conversationnel développé par OpenAI est notamment utilisé pour générer du texte, reformuler des idées, créer des images ou encore expliquer des concepts. Toutefois, il ne s’agit que d’un acteur parmi d’autres dans un paysage en constante évolution. De nombreux autres outils, parfois plus spécialisés ou proposant des approches différentes, gagnent également du terrain. Même si nous ne les avons pas tous testés, voici un aperçu de quelques alternatives qui méritent d’être explorées. 

Un groupe pour accompagner les usages

À l’UNIL, un petit comité, accompagné d’un groupe de travail, coordonne les activités liées à l’intelligence artificielle. L’objectif : mieux comprendre les usages, encourager les bonnes pratiques et développer des initiatives utiles à la communauté universitaire. Ce groupe suit l’évolution des outils, partage des ressources et organise des échanges pour accompagner les différents acteurs de l’institution dans cette transition. 

Enjeux éthiques et risques liés à l’utilisation de l’IA

Principaux risques

  • Plagiat, propriété intellectuelle, confidentialité des données.
  • Risques de dépendance et de détérioration des compétences analytiques.
  • Biais dans les modèles, erreurs de contexte, manque de rigueur des sources.
  • Prolifération de contenus de faible qualité, fausses données, désinformation.

Bonnes pratiques

  • Éviter l’entrée de données confidentielles dans les outils d’IA.
  • Désactiver les fonctionnalités d’apprentissage des modèles pour limiter la réutilisation des données personnelles.
  • Mentionner explicitement l’usage d’outils IA dans les documents académiques.
  • Se référer aux recommandations institutionnelles : unil.ch/numerique.

Recherche d’information et synthèse de contenu

Assistants virtuels et chatbots

Ces outils permettent d’interagir avec une IA pour poser des questions générales, générer du texte ou obtenir des résumés de contenu. 

Exemple d’utilisation : Lors de la création de cet article, par exemple, le rédacteur a utilisé ChatGPT pour vérifier la liste des exemples de logiciels d’IA que nous souhaitions présenter. Cela lui a permis d’avoir rapidement un résumé de chacun de ces outils. Il a ensuite pu les comparer avec la liste préparée par le Dr. Thé Van Luong, membre du comité IA UNIL, et préparer son article. 

Limites : Les réponses générées peuvent être biaisées ou inexactes. Il est essentiel de croiser les informations avec des sources académiques fiables. 

Synthèse et lecture de documents académiques

Ces outils facilitent l’analyse et le résumé de documents longs, en mettant en avant les informations clés. 

Exemple d’utilisation : si vous avez de nombreux longs documents que vous devez résumer afin d’écrire un article, de telles IAs peuvent vous faire gagner énormément de temps en vous préparant des résumés des points essentiels. 

Limites : L’IA peut ne pas détecter toutes les nuances des textes académiques. Une validation par un lecteur humain est toujours recommandée. 

Rédaction et réécriture 

Génération et réécriture de texte 

L’IA peut assister dans la rédaction d’articles, la reformulation de textes ou encore la traduction automatique. 

Exemple d’utilisation : ChatGPT a été utilisé dans cet article afin de réfléchir à la structure de base de l’article et comment articuler les différents points. Sur cette base, le rédacteur a ensuite pu compléter des éléments, modifier des phrases et rendre le texte plus fluide. 

Limites : Ces outils ne remplacent pas une réflexion critique. Il est recommandé d’indiquer si un texte a été généré ou modifié par une IA. 


Création de contenu visuel et multimédia

Génération et édition d’images, vidéos et graphiques

Ces outils permettent de créer rapidement des visuels pour des présentations, affiches ou supports pédagogiques.  

Exemple d’utilisation : l’image d’en-tête de cet article a été généré par DALL·E via ChatGPT. La génération d’image nécessite souvent plusieurs allers-retours avec l’IA pour obtenir un visuel qui correspond à nos attentes. L’image obtenue est satisfaisante, néanmoins, on peut facilement remarquer qu’il s’agit d’un visuel généré si on le regarde dans les détails. 

Limites : L’utilisation d’images générées par IA peut poser des problèmes de droits d’auteur et d’éthique, notamment dans un cadre académique. 

Création de présentations et d’éléments visuels

Ces outils assistent la mise en page et la structuration de contenus interactifs, comme des diapositives, des infographies ou des documents pédagogiques. Ils permettent d’automatiser la présentation des informations tout en proposant des designs optimisés.

Une enseignante préparant un cours sur l’intelligence artificielle peut utiliser Gamma pour transformer un simple texte en une présentation complète avec des diapositives générées automatiquement. L’outil propose des mises en page cohérentes, intégrant des visuels pertinents et un agencement structuré, réduisant ainsi le temps consacré à la conception manuelle. 

De son côté, un étudiant peut utiliser Canva AI pour créer une affiche de conférence en choisissant un modèle préexistant et en laissant l’IA générer une mise en page adaptée au contenu.

Limites : Ces outils ne remplacent pas une réflexion humaine sur le design et l’organisation du contenu. Un ajustement manuel est souvent nécessaire. La personnalisation des présentations peut être limitée par les modèles proposés. 


Recherche scientifique et validation des sources

Outils d’assistance à la recherche scientifique

Note importante : Nous n’avons pour le moment pas d’expérience directe avec ces logiciels et ne pouvons donc pas attester de leur efficacité ni de leur fiabilité. Nous encourageons néanmoins leur exploration pour voir dans quelle mesure ils peuvent faciliter la recherche documentaire et l’analyse des sources. Toutefois, il est essentiel de garder un regard critique et de toujours croiser les informations obtenues avec des sources académiques établies. 

Limites : L’IA peut ne pas détecter toutes les nuances des textes académiques et ne remplace pas une analyse rigoureuse. Une validation par un lecteur humain reste indispensable pour garantir la pertinence et l’exactitude des résultats. 

Transcription de documents audio et vidéo

Ces outils permettent de convertir des fichiers audios en texte de manière automatique, facilitant l’analyse, l’archivage et la prise de notes pour les cours, les réunions ou les entretiens de recherche. 

Utilisation: si l’article devait contenir un entretien, l’utilisation d’un outil de transcription aurait permis d’accélérer la retranscription de l’interview afin de l’intégrer directement dans l’article. 

Limites : ces outils nécessitent une relecture pour corriger les erreurs de reconnaissance vocale. Les services basés sur le cloud peuvent poser des questions de confidentialité, tandis que les solutions hébergées à l’UNIL comme Corv demandent une infrastructure technique adaptée. 

L’impact écologique de l’intelligence artificielle

Les modèles d’IA, notamment ceux basés sur l’apprentissage profond, requièrent une puissance de calcul importante. Chaque requête soumise à un assistant IA consomme plusieurs fois plus l’énergie d’une simple recherche classique sur Internet. Par ailleurs, l’entraînement de grands modèles de langage a une empreinte carbone élevée. 

Les infrastructures hébergeant les IA sont gourmandes en énergie, notamment pour le refroidissement des serveurs. Les recherches et requêtes effectuées avec des modèles d’intelligence artificielle nécessitent environ 10 fois plus d’énergie qu’une recherche Google classique. 

Slide extraite du cours officiel de l’UNIL « Introduction to AI to PAT » – Dr. Thé Van Luong et Jean François Van de Poël, membres du comité IA UNIL. 

Comment réduire son impact environnemental en utilisant l’IA ?

  • Limiter les interactions superflues : éviter d’utiliser l’IA pour des tâches triviales ou facilement réalisables autrement.
  • Utiliser des modèles optimisés : privilégier des outils qui consomment moins d’énergie ou des alternatives open source plus légères.
  • Encourager le stockage local des données : réduire les échanges inutiles avec des serveurs distants en favorisant des solutions internes.

Règlementations

Afin de respecter les règlementations liées à la protection des données, l’utilisation de données personnelles, sensibles ou soumises au secret de fonction dans vos échanges avec l’assistant virtuel est exclue. 

Conclusion

L’intelligence artificielle est un levier puissant pour la recherche et l’enseignement universitaire. Le PAT (Personnel Administratif et Technique) peut utiliser les mêmes outils, ou utiliser Copilot, l’IA intégrée à MS365, l’outil de travail collaboratif déployé à l’UNIL. Dans le cas de Copilot, seule la version gratuite est pour l’instant déployée à l’UNIL (outil similaire à ChatGPT en version gratuite capable de résumer des infos glanées sur le web pour vous, de produire ou résumer des textes, ainsi que de générer des images). Une version payante existe, le marketing de Microsoft en fait une sorte de Graal du travail en entreprise (Copilot connaîtrait toutes les infos stockées dans votre profil MS365 et serait intégré dans toutes le app Office, il pourrait donc résumer les interactions sociales importantes du jour, vous proposer des actions, produire des présentations PowerPoint basées sur des fichiers Word ou Excel, produire un PV automatique d’une séance Teams…). Cette version payante de Copilot ne sera pas disponible à l’UNIL dans un avenir proche : elle coûte cher, ne fournit pas encore des services à la hauteur des promesses marketing, et pose de nombreux problèmes de protection des données. Le Ci travaille néanmoins sur une mise à disposition de la version complète de Copilot, sous la forme d’un produit payant à commander individuellement. 

L’IA permet d’accélérer certaines tâches, d’améliorer la productivité et d’optimiser la recherche documentaire. Toutefois, son utilisation doit être réfléchie et encadrée, en tenant compte des enjeux éthiques et environnementaux. 

En adoptant une approche responsable et en sélectionnant les bons outils, il est possible d’exploiter tout le potentiel de l’IA tout en respectant les principes académiques et les considérations écologiques. 

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