C’est une évidence pour tout lecteur qui est en même temps locuteur : il y a de l’oral dans l’écrit. Pourtant, quels parcours interprétatifs nous conduisent à juger que tel texte est fait pour être écouté, ou pour représenter l’oral, ou qu’il est écrit « comme on parle » ?
L’ouvrage de Rudolf Mahrer (Section de français) compare les morphologies du français oral et du français écrit, la prosodie et la ponctuation, les grammaires préférentielles des discours oraux et écrits, l’ergonomie des signaux phoniques et celle des signaux graphiques, ou encore les imaginaires de l’oralité et de l’écriture. En s’appuyant sur des exemples tirés de la littérature (Ramuz, Céline, Sarraute, Queneau, …), des affiches, publicités, sms, bandes dessinées, copies d’élèves ou récits de tradition orale, l’auteur dégage trois voies pour représenter l’oral à l’écrit : la phonographie, le métadiscours (qui place l’oral comme objet du dire ou comme source de manières de dire), et la sollicitation prosodique.
Cette étude s’inscrit dans le cadre des recherches de l’équipe de linguistique française de la Section de français.
Rudolf Mahrer, Phonographie. La représentation écrite de l’oral en français, Berlin, De Gruyter, 2017.