Claire-Lise Debluë, Anne-Katrin Weber et le Professeur Olivier Lugon lancent un projet de recherche consacré au Comptoir Suisse. Soutenu par le FNS, le projet « Le Syndic, la vache et le verre de blanc. 100 ans de Comptoir Suisse à Lausanne » proposera une exposition, un laboratoire numérique, des activités dans les écoles et une plateforme internet.
Événement populaire incontournable, le Comptoir marqué l’histoire politique, économique et sociale vaudoise comme témoin de l’essor de la société de consommation, de la mécanisation de l’industrie et de l’agriculture, ou de l’évolution des représentations de soi et de l’Autre.
À l’occasion du centenaire du Comptoir Suisse en 2019, trois chercheur·e·s de la Faculté des lettres, Claire-Lise Debluë, Anne-Katrin Weber et le Professeur Olivier Lugon, lancent le projet de recherche Le Syndic, la vache et le verre de blanc. 100 ans de Comptoir Suisse à Lausanne. Participatif et multimédia, ce projet de recherche propose une plongée dans l’histoire quotidienne du canton de Vaud au 20e siècle.
En prenant le Comptoir comme point de départ, il se présente comme un projet ambitieux d’histoire publique ayant vocation à stimuler l’intérêt du grand public pour les sciences historiques et pour communiquer sur l’histoire à l’ère du numérique. Soutenu par l’instrument Agora du FNS, il démarrera en juin 2018 et se conclura par une exposition et des activités de médiation au Comptoir suisse en septembre 2019, ainsi que l’inauguration d’une plateforme web.
Faire participer le public
Outre des sources institutionnelles (Archives cantonales vaudoises, Musée historique de Lausanne, Archives de la Ville de Lausanne, Musée national suisse, archives RTS), le projet de recherche s’appuie sur la participation du public. Ce dernier sera amené à enrichir les connaissances existantes sur le Comptoir suisse à travers le crowdsourcing d’archives privées (photographies, films, témoignages). L’objectif de cette récolte de données est d’une part de nourrir une histoire non-institutionnelle du Comptoir suisse, mais également de favoriser le dialogue entre le public et les historien·ne·s. L’occasion de réfléchir à la question du statut des sources et de leur traitement numérique, ainsi qu’aux enjeux, méthodes et pratiques des sciences historiques à l’ère du numérique.
Lancé dès juin 2018, le projet se déploiera en plusieurs volets :
- Des ateliers de médiation scientifique dans les classes du secondaire I et II du canton de Vaud autour de l’histoire orale à l’ère du numérique dès l’automne 2018.
- Une exposition mobile sur l’histoire du Comptoir suisse où les visiteurs pourront se plonger dans l’histoire de la vie quotidienne dans le canton de Vaud au 20e siècle.
- Un laboratoire numérique où les visiteurs pourront numériser leurs archives personnelles et livrer un témoignage oral auprès d’un·e historien·ne.
- Un site internet réunissant les archives et témoignages récoltés dans le Lab numérique préparatoire de l’exposition, ainsi que des contributions d’historien·ne·s. Un espace sera également réservé aux activités de médiation scientifique en milieu scolaire avec notamment du matériel pédagogique pour les enseignant·e·s.
Au final, cette plateforme matérielle et virtuelle conçue autour des enjeux de l’histoire numérique pourra servir de matrice à d’autres projets de médiation dans le domaine des humanités numériques et des sciences historiques.
Un projet mené en Faculté des lettres
Le projet est codirigé par Claire-Lise Debluë (chercheuse FNS senior au Centre des sciences historiques de la culture) et Anne-Katrin Weber (boursière postdoc FNS rattachée à la Section d’histoire et esthétique du cinéma), et profite de l’appui du Professeur Olivier Lugon (Section d’histoire et esthétique du cinéma). Il sera renforcé par la collaboration d’un muséographe, d’un graphiste, d’un·e spécialiste en médiation scientifique et d’un coordinateur de projet. Enfin, des étudiant·e·s en Lettres compléteront l’équipe pour réaliser les activités de médiation dans les écoles et dans le Lab.
Agora
L’instrument Agora du FNS a pour but de promouvoir le dialogue entre les scientifiques et la société. Le Fonds national suisse pour la recherche scientifique (FNS) encourage ainsi les scientifiques à communiquer leur recherche actuelle à un public non-spécialiste. Les projets Agora doivent comporter des interactions et une écoute mutuelle, et ainsi susciter des dialogues entre les scientifiques et le public. Le projet Le Syndic, la vache et le verre de blanc fait partie des 23 projets retenus par le FNS en 2018.